Channing Frye, shooteur sur le tard

Au fil des saisons et de ses banderilles, Channing Frye est devenu un des meilleurs tireurs à 3 points de la ligue. Intérieur collant parfaitement à cette NBA moderne qui veut que les grands sachent s’écarter, le Cavalier est également un joueur dur au mal et pour cause : pivot de formation, il s’est retrouvé derrière la ligne à 3 points par la force des choses.

« J’ai commencé comme pivot, avec beaucoup de travail dans la raquette » rappelle le transfuge d’Orlando à NBA.com.« J’avais juste un petit tir ligne de fond. Quand je suis arrivé en NBA, je m’écartais plus parce que les joueurs étaient plus grands. C’est comme ça que je me suis retrouvé derrière la ligne à 3 points. »

Avec 2m11 sous la toise, Channing Frye est un pivot de formation mais un shooteur dans l’âme.

« Pendant mes années à Portland, je travaillais mon tir à 3 points mais ça ne collait pas au système » se souvient Frye. « Je jouais plus comme un 5, et je pense que ça m’a aidé sur le long terme à pouvoir défendre sur les pivots. »

Libéré par l’actuel staff des Warriors

Le joueur a dû ronger son frein dans l’Oregon avant d’être libéré dans l’Arizona, sous la coupe d’Alvin Gentry, assistant de Steve Kerr l’an passé, et d’autres entraineurs qui seront sur le banc adverse lors des finales. Résultat : il est passé de 0.5 tentatives par match à 4.8 en moyenne !

« Et puis je suis parti à Phoenix » poursuit-il. « Alvin Gentry me disait ‘Mec, recule un peu. Voila, Tires-en mille comme ça !’ J’étais à la salle avec pas mal de gars qui sont aujourd’hui dans le staff de Golden State. Ils m’ont vraiment formé, en m’amenant à la salle, en me donnant cette mentalité de shooteur : ne pas te demander si ça rentre ou pas, mais plutôt quel est le bon tir pour toi. »

L’intérieur semble avoir trouvé le sien puisqu’il est aujourd’hui le meilleur tireur à 3 points des playoffs (parmi ceux qui ont pris au moins vingt tirs) avec 57.8% de réussite. Combinez cette formidable adresse à dix ans d’expérience dans la ligue et vous obtenez une très belle pioche pour les Cavs. « De plus en plus proche de Richard Jefferson et Kevin Love », « potes avec LeBron, Kyrie, J.R et tous les jeunes », l’ancien Sun apprécie chaque moment de cette campagne, sans pression.

« Je n’ai pas de pression, je ne suis même pas censé être ici. J’avais déjà littéralement prévu mes vacances, et mon agent m’a dit ‘Tu vas dans la meilleure équipe de la conférence Est.’ Je me suis dit ‘Ok, je sais ce que je vais faire cet été’. Mais vous savez quoi ? C’est une bien meilleure façon d’en profiter. »