Premier de la Pro A avec Strasbourg, Vincent Collet tentera à nouveau de gagner le titre de championnat de France avec l’équipe alsacienne, après trois revers de suite. Dans une entrevue menée par David Cozette pour L’Équipe, le sélectionneur de l’équipe de France ne cache pas que ces échecs en club le hantent au point de ressentir une pression énorme pour cette saison. D’ailleurs, il admet très honnêtement avoir envisagé d’arrêter au début de saison. Et il pourrait en faire de même en cas de nouvelle défaite en playoffs.
« Je dois me poser la question de savoir si je peux continuer de coacher en club et en sélection »
Par ailleurs, d’autres défis personnels pourraient se présenter à lui et à ce stade de sa carrière, Vincent Collet confie que si l’opportunité d’entraîner une grosse escouade d’Euroligue se présentait cet été, il n’hésiterait pas à mettre de côté l’équipe de France, bien que le calendrier de ses négociations pourrait compliquer un tel projet.
« C’est un rêve de gosse, le club est mon métier quotidien, ce n’est pas un mois et demi ou deux par an. » répond-il. « Aujourd’hui, ce serait un bonheur immense de disposer d’une équipe qui puisse avoir les objectifs les plus élevés possibles. Après, évidemment, il faut les atteindre mais au départ, vous êtes en capacité d’y parvenir et ça, c’est très clairement un rêve. Le timing qui me sera imposé par la fédération, puis peut-être plus tard par le club, pourrait m’en empêcher. Je devrais alors prendre une décision car je ne suis pas vraiment sûr d’avoir cette proposition d’un grand club. »
Stakhanoviste, Vincent Collet cumule les fonctions de coach et de sélectionneur national depuis 2009, un rythme infernal et particulièrement éprouvant qui, logiquement, commence à peser sur ses épaules. En toute sincérité, le stratège reconnaît que ce double engagement ne pourra pas durer beaucoup plus longtemps.
« Je dois aussi répondre à d’autres questions, notamment ma capacité à mener de front l’équipe nationale et le club, sachant que je l’ai déjà fait pendant huit ans. » déclare t-il. « Et je l’ai toujours dit, je le pense toujours, c’est l’enchaînement qui est difficile. Le faire un an, deux ans, quand on a la passion et la volonté, ce n’est qu’une question de vie personnelle. Par respect pour les gens qui me font confiance, il faut se poser la question de savoir si je peux continuer de faire les deux, même si c’est tentant, même si l’aventure équipe de France est effectivement magnifique, elle coûte aussi.
En tractations pour une prolongation de contrat de quatre ans, Vincent Collet pourrait donc se résoudre à faire un choix entre ses deux carrières. À la tête du plus beau cycle de l’histoire de la sélection avec la génération Parker, l’entraîneur pourrait peut-être tenté de partir en même temps que le meneur des Spurs pour se consacrer à d’autres beaux chapitres en club et retrouver par la même occasion un peu plus de temps pour sa vie personnelle.