Comment Jeremy Lin est revenu au premier plan

Une douzaine de points par match en 25 minutes en moyenne. À regarder les statistiques de Jeremy Lin depuis la fameuse Linsanity début 2012, le joueur est régulier partout où il passe. Si ses moyennes ont légèrement baissé depuis son passage plombé par Byron Scott à Los Angeles, le tarif Lin reste le même et cette régularité l’honore alors même qu’il en est déjà à sa quatrième équipe en quatre ans.

Des chiffres qui n’auraient au final rien d’impressionnants s’il n’étaient pas reproduits cette année au sein d’une équipe 4e ex-aequo de la conférence Est. Maintenir ses moyennes quand on passe de l’enfer des Lakers à l’enthousiasme des Hornets prouve que les stats sont parfois trompeuses, mais aussi que Lin est un modèle d’adaptation.

Meilleur sans pression

L’ancien Knick, visiblement désireux d’échapper à la pression médiatique et économique d’un gros contrat dans un gros marché, a eu la bonne idée de signer à Charlotte l’été dernier pour 4 millions de dollars sur 2 ans. Une heureuse signature aussi pour les Hornets qui ont eu raison d’attirer le joueur dans leur petit marché pour en tirer le meilleur. Toujours est-il qu’en lui offrant calme et sérénité, les dirigeants de la franchise ont réussi à redonner le sourire au joueur de 27 ans, qui le leur rend bien sur le terrain. En toute fin d’année, il expliquait d’ailleurs se sentir beaucoup mieux en Caroline du Nord que dans sa ville natale.

« Il y a beaucoup de gens qui me disent que je souris beaucoup plus sur le terrain cette année », confirmait-t-il au Los Angeles Daily Times. « Je m’amuse ici ».

La recette gagnante pour tirer le meilleur de Jeremy Lin ? Un petit marché, un petit salaire et moins de responsabilités. Steve Clifford l’a bien compris, et pour pouvoir profiter de l’apport de son joueur au maximum, il a décidé de garder son joker sur le banc pour les playoffs.

« Il sort du banc toute l’année. Il l’a fait quasiment toute sa carrière. C’est là qu’il va être, c’est son rôle. »

Un rôle de sixième homme qui favorise le caractère explosif du jeu de Lin, capable de prendre feu à tout moment comme récemment contre les Spurs avec ses 29 points, dont 15 dans un money time fou. Le soir suivant, il enchainait contre les Nets avec 21 points, de quoi rappeler qu’il pourrait obtenir quelques voix dans le vote pour le meilleur 6e homme de NBA.

« Je pense que je suis à l’aise, je ne réfléchis pas trop sur le terrain, je laisse le jeu venir à moi et je prends du plaisir » déclarait Lin récemment, interrogé sur sa bonne forme du moment. « Les tirs rentrent et je pense que ça m’aide car je peux pénétrer d’avantage. »

Il devrait faire une croix sur sa dernière année

Fort de sa belle saison, Lin devrait faire une croix sur sa dernière année de contrat dans quelques semaines pour chercher un salaire annuel plus important que les 2,2 millions promis actuellement. Bonne nouvelle, les Hornets souhaitent garder leur 6e homme, et pour cause : quand celui-ci a marqué plus de 12 points cette année, Charlotte a gagné 20 fois pour 13 défaites, soit 60% de victoires. Mieux, l’équipe reste sur 7 victoires quand l’ancien Rocket passe plus de 30 minutes sur le terrain, pour un pourcentage global de victoires de 64% sur la saison !

De quoi négocier avec lui une prolongation de bail en Caroline du Nord, et il s’agira maintenant pour Lin de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre pour ne pas se mettre trop de pression. En attendant le 1er juillet, on verra si la Linsanity est capable de rendre folle la Caroline du Nord en playoffs.

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.