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Boston, le système Thibodeau

tom-thibodeauIl fait aujourd’hui la Une des journaux car il sera le prochain coach de Chicago.

Il y a deux ans, Boston était allé chercher son 17e titre NBA grâce à sa défense. L’identité de toute une équipe, marquée du sceau d’un inconnu : Tom Thibodeau. C’est lui qui a conçu le système D.

Il y a deux ans, on ne s’était pas arraché Tom Thibodeau, assistant coach des Celtics, sur le marché des transferts. Surprenant quand on sait que huit postes étaient vacants. Surprenant aussi vu le boulot effectué dans les Finales NBA 2008, comme tout au long de la saison régulière, par la défense des Celtics, secteur dont Thibodeau était directement responsable. Pas une seule fois son nom ne fut cité, que ce soit à Chicago ou Phoenix, dernières franchises à avoir engagé un nouvel entraîneur pour 2008-09 (Vinny Del Negro chez les Bulls et Terry Porter chez les Suns). Il est vrai que l’assistant de Doc Rivers n’avait pas le droit de parler départ publiquement tant que les Celtics étaient en course pour le titre. Tom Thibodeau resta donc muet comme une carpe. Pas une seule interview, jamais un commentaire sur un match… Cela se prolongea pendant toute la durée des playoffs, Finales comprises. On le voyait arriver quelques instants avant le début du practice pour mieux s’isoler dans son coin. En match, il s’agitait à sa façon, comme Doc Rivers, sur le bord du terrain, hurlant ses consignes dans les moments chauds. En termes d’extravagances, on a connu pire sur la scène NBA.

Déjà en Finales NBA en 1999 contre les Spurs

Dans la Ligue, les assistants comme Tom Thibodeau qui travaillent uniquement sur la défense ou les systèmes offensifs restent toujours au second plan. Ce sont des « taupes » qui s’activent dans l’ombre, sans se faire remarquer. Leur terrain de jeu, c’est la salle d’entraînement, une galerie souterraine où ils multiplient les mises au point et les ajustements tactiques. A l’abri des regards indiscrets. Bien sûr, les consignes sont toujours tenues secrètes. Le premier adjoint de Doc Rivers boucle sa 20e saison sur le circuit. Il a passé beaucoup de temps dans l’ombre, donc. Celle de Jeff Van Gundy notamment. Thibodeau est resté sept ans chez les Knicks comme assistant coach. Durant la Finale (ultra-défensive) de 1999 face à San Antonio (victoire des Spurs 4-1), c’est lui qui planchait sur le tableau noir pour tenter d’abattre les « Twins Towers » David Robinson et Tim Duncan. Patrick Ewing absent, il n’y avait plus grand-chose à faire. Thibodeau rejoignit l’actuel consultant de la chaîne ABC à Houston en 2003 pour bâtir une nouvelle forteresse dans le Texas. A l’orée de la saison 2007-08, il fila à Boston pour mettre au point l’une des machines à défendre les plus robustes de la Ligue.

« Il y a de très bons défenseurs dans cette équipe des Celtics », notait Jeff Van Gundy pendant la Finale 2008, « mais ceux qui ont insisté sur l’apport de Kevin Garnett ont juste oublié un détail. Garnett n’avait jamais gagné le titre de Défenseur de l’année avant de croiser la route de Tom Thibodeau. »

Le gourou des Celtics a placé un paquet d’équipes dans le Top 10 défensif de la Ligue. A quinze reprises, des formations qui ont travaillé avec lui ont intégré ce classement ! La dernière en date est donc Boston. Jeff Van Gundy se souvient très bien de la saison 2000-01 : arc-boutés en défense, les Knicks avaient réussi la prouesse de jouer 33 matches consécutifs sans prendre plus de 100 points. « Un record NBA », rappelle le consultant télé qui ne comprend pas que Thibodeau n’ait pas obtenu un poste de head coach quelque part.

« Soit il a un mauvais agent, soit un poste de head coach ne l’intéresse pas… Mais je crois que les Celtics ne veulent pas le laisser partir. »

Kobe : « Il me connaît depuis que j’ai 14 ans »

Durant l’été 2007, Danny Ainge avait insisté pour que Doc Rivers bénéficie des services de Thibodeau.

« Lors du premier meeting de saison avec Ray (Allen), Kevin (Garnett) et Paul (Pierce), Danny avait été très explicite », rappelle Rivers. « Il voulait que l’équipe ait une identité résolument défensive. Le message est clairement passé auprès de nos trois leaders. La venue de Tom répondait aux mêmes exigences. »

Thibodeau a été recruté spécifiquement pour mettre en place les systèmes défensifs. De Minnesota (en 1989) à Houston (en 2007) en passant par Seattle, San Antonio et Philadelphie, il a eu le temps d’étudier et de mettre au point toute une panoplie d’armes anti-missiles. Si Kobe Bryant a vu sa moyenne de points chuter très sévèrement dans les Finales 2008 (de 31.9 pts en playoffs à 25.7) avec une réussite aux tirs de 40.5% (contre 50.8% en playoffs), Thibodeau n’y est pas étranger.

« Il me connaît depuis que j’ai 14 ans. C’est lui qui m’a enseigné les bases du basket. Il possède suffisamment d’informations sur moi pour savoir ce que j’aime faire ou pas… », expliquait Kobe Bryant à l’issue d’un premier match conclu par une gifle (98-88).

Explications : lorsque Kobe était lycéen en Pennsylvanie, Thibodeau officiait comme assistant chez les Sixers. Dès le début de la Finale, les Celtics limitèrent les Lakers à 41.6% aux tirs alors que ces derniers émargeaient à 47.8% en playoffs. Et même 21.4% derrière l’arc ! Jamais les Lakers n’étaient apparus aussi faibles offensivement. Ronny Turiaf résumait bien la situation :

« Chaque fois que tu veux aller au panier, une montagne de bras se dresse devant toi, c’est chaud ! »

Odom : « Les Celtics comprennent très bien le jeu »

Dans le système Thibodeau, les aides défensives sont hyper précieuses. Mieux : déterminantes. Le gourou de la défense verte ne communique peut-être pas auprès de la presse mais il demande à ses joueurs de parler un maximum entre eux. C’est ce que nous confirmait P.J. Brown il y a deux printemps :

« C’est la première chose qu’il nous a demandée. Communiquer entre nous en défense. Tu dois savoir où se trouve ton partenaire le plus proche. En fait, il faut scanner le terrain pour savoir où sont placés les neuf autres joueurs. On doit se tenir prêt à aller en aide, à tenter une interception ou un contre. Tom ne veut pas qu’on aille à deux sur un block, par exemple. Ça découvrirait trop la défense. Il faut sans cesse communiquer pour savoir ce que fait le copain. »

Lamar Odom, qui a totalement manqué sa Finale en mangeant la feuille de match dans la seconde période du Game 4, notait ceci :

« Ils comprennent et lisent très bien le jeu. Ils sont rapides, athlétiques… Ils jouent juste et dur. »

Les Celtics défendent en équipe. Toujours. Doc Rivers saluait l’abattage d’un Paul Pierce dans sa propre moitié de terrain.

« Vous le connaissez depuis longtemps pour ses talents offensifs. Lorsqu’on voit comment il a contenu Kobe Bryant dans le Game 4 au Staples Center, on comprend mieux comment Boston, mené de 24 points, a pu réaliser le plus gros come-back de l’histoire en Finales… »

Passé en défense sur Kobe à la pause, Pierce obligea le MVP de la saison régulière 2007-08 à forcer ses shoots (6/15) tout en le déconnectant du jeu, le coupant de ses partenaires. Ray Allen, qui s’est lui aussi coltiné le bonhomme, « n’a sans doute jamais aussi bien défendu » comme le soulignait son ancien coach chez les Sonics, Nate McMillan. Un compliment que le nice guy savourait à sa jute valeur.

« Notre défense est bien rodée. En match, on sait ou on devine toujours où le porteur du ballon va aller, quelles sont ses intentions. On connaît chaque nuance du jeu. »

Notez que l’adjoint de Doc Rivers passait sans arrêt des consignes aux joueurs qui rentraient en cours de match.

Thibodeau regarde deux vidéos en même temps !

Kendrick Perkins, le pivot des Celtics, confirme que Tom Thibodeau est un gros bosseur. Il est parfois à la salle dès 5 h 30 du matin et ne la quitte pas souvent avant 21 h. Perkins a déboulé une fois dans son bureau.

« Il était en train de regarder deux séries de playoffs en même temps : Detroit-Philadelphie et Cleveland-Washington. Je ne sais pas ce qu’il en retirait, je suis parti… »

Ce maniaque de la vidéo devait préparer des mines anti-personnel en vue des affrontements contre les Cavaliers et les Pistons. Il a eu la peau des uns et des autres avant de réduire les Lakers en bouillie, plongeant Kobe dans le doute.

« J’ai souvent vu trois ou quatre joueurs devant moi dès que je touchais le ballon… Notre échec dans cette Finale 2008 fut la combinaison de leur solidité défensive et de la pauvreté de nos mouvements offensifs. On a joué en permanence sous pression. Leur agressivité nous a fait perdre nos moyens. »

Kobe Bryant et Ray Allen, opposés la plupart du temps en un contre un, s’accordent pour dire que le tournant eut lieu à la pause du Game 4, lorsque Paul Pierce demanda à défendre sur le MVP de la saison régulière. Laminés, les Lakers durent se contenter de 33 points en seconde période, avec un pitoyable 33.3% aux tirs. Pierce fit déjouer Kobe, esseulé dans une équipe naufragée (0 pt du banc). Commentaire du top défenseur de l’année 2008, Kevin Garnett :

« Paul a systématiquement contesté les tirs de Kobe. Il a fait un gros boulot en le coupant des autres Lakers. C’était un vrai travail de défenseur. »

Un chapitre de l’histoire de la finale écrit par un homme de l’ombre. Son nom : Tom Thibodeau. Retenez-le bien.

Photo : DR

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