Boris Diaw et Draymond Green : des jumeaux à 10 ans d’écart

En 2004-2005, grâce aux Suns de Mike D’Antoni, la NBA entrait de plein fouet dans l’ère du « small ball ». Si les noms de Steve Nash, Amar’e Stoudemire ou encore Shawn Marion viennent forcement à l’esprit, Boris Diaw était l’une des pièces maitresses de ce système. Dix ans plus tard, les Golden State Warriors ont atteint le sommet de la NBA en remettant au goût du jour les principes de D’Antoni. Pour atteindre leur but, ils ont eu en Draymond Green leur version de Boris Diaw.

Cette nuit, les deux joueurs seront face à face pour le choc entre les Warriors et les Spurs. Une occasion en or de comparer les deux joueurs.

Diaw 2006 = Green 2016

Après deux saisons à Atlanta, Boris Diaw débarque à Phoenix lors de la saison 2005-2006. À l’aise dans un système qui lui permet d’utiliser toute sa panoplie offensive, il réalise la meilleure saison de sa carrière. Comme Green à Golden State, Boris Diaw fait office de second créateur derrière un autre MVP, Steve Nash.

Avec 13.3 points, 6.9 rebonds et 6.2 passes décisives par match, le Français reçoit le trophée de meilleure progression avant d’aider son équipe à atteindre la finale de conférence. En l’absence de Stoudemire et de Kurt Thomas, tous deux blessés, il est utilisé cette saison à toutes les positions, collecte quatre triple double et récolte le surnom de « 3D ».

Une décennie plus tard, la ressemblance entre les deux joueurs saute aux yeux. Après trois saisons en progression constante, Draymond Green explose cette saison dans la même situation que Diaw à Phoenix. Avec 14.7 points, 9.5 rebonds, 7.3 passes décisives de moyenne et 8 triple double, il est sur le point de recevoir sa première sélection au All Star Game, après avoir gagné le titre NBA la saison dernière. Green est en avance sur le Français dans ces domaines et sa personnalité lui permet d’enfoncer la porte ouverte par le capitaine de l’équipe de France dix ans plus tôt.

« Draymond Green ? un Boris Diaw 2.0 »

Pour comprendre du mieux possible la comparaison entre les deux joueurs, nous avons demandé à Nicolas Batum, lors de son passage à Oakland, de nous donner son avis sur le sujet. Pour le joueur des Hornets, si l’association est frappante, il voit en Green un Boris Diaw qui saute plus haut, court plus vite et semble plus fort.

« Boris à l’époque de Phoenix, c’était le même type de joueur. Green est plus agressif de temps en temps aux tirs et il défend un peu plus je pense mais Boris c’était ça. En fait, c’est un Boris 2.0. »

Un autre joueur NBA partage cette opinion. Le Warrior Leandro Barbosa, qui a joué avec Boris Diaw à Phoenix, pense toutefois que la différence entre les deux joueurs va plus loin. Pour lui, c’est la personnalité de Green qui sépare les deux facilitateurs.

« Je pense qu’il y a des similitudes mais ce sont des joueurs différents. Boris est plus passeur, son but principal est de chercher à mettre ses partenaires en valeur. Draymond est plus athlétique, il aime courir en transition, il veut avoir la balle dans les mains pour annoncer des systèmes et diriger les opérations. Leurs personnalités et leurs styles sont différents mais ils peuvent servir le collectif d’une façon similaire. »

Roi du trash talking, star en devenir, Draymond Green attire la lumière. Son franc-parler en a rapidement fait l’un des chouchous des médias. En comparaison, Boris Diaw a plus le profil du joueur de l’ombre. Si sa contribution d’alors était tout aussi remarquable, comme le dit Leandro Barbosa, ses ambitions sont désintéressées.

Le Français a été un précurseur pour tous les autres point forwards qui sont arrivés en NBA depuis 2006. Et s’il n’en récolte pas les louanges, cette nuit il sera aux premières loges pour contempler un futur qu’il a, en partie, créé.

Propos recueillis à Oakland