Depuis le début de la saison, la communication des Spurs est parfaitement rodée : entre Gregg Popovich qui annonce une équipe en gestation jusqu’en mars, Boris Diaw qui met les Warriors sur un piédestal quand Tony Parker se réjouit d’être moins visibles que ces derniers, San Antonio se libère de la pression médiatique. Sur le terrain, pourtant, les Texans se montrent plus redoutables que jamais.
Sous l’ère Gregg Popovich, l’équipe égale son deuxième meilleur départ de l’histoire avec 21 victoires – 5 défaites, déjà réalisés en 2005/06 et 2013/14. La seule fois où les Spurs ont fait mieux ? La saison 2010/11 (23 victoires – 3 défaites).
Déjà 9 victoires avec 20 points d’écart ou plus en 26 matchs !
Cette année, leur bilan est certes moins bon que celui de Golden State mais les chiffres attestent d’une domination similaire. En effet, après la large victoire de cette nuit face au Jazz, les Spurs présentent de peu un meilleur différentiel que les Warriors avec un écart moyen de 13.2 points sur leurs adversaires, contre 13.1 pour les Californiens. Il s’agissait aussi de leur 9e succès avec 20 points d’écart ou plus, le meilleur total pour le moment. À titre de comparaison, ils n’avaient réussi cette performance qu’à 11 reprises sur l’ensemble de la saison dernière.
Pas de doute : même s’ils ont encore une marge de progression, les Spurs rutilent.
« C’est toujours dur d’avoir de gros écarts en NBA. Nous avons réussi à les conserver lors des deux derniers matchs. Ce n’est pas simple de remporter de cette manière deux matchs de suite, cela montre que notre concentration était bonne ce soir, » confiait Tony Parker à ESPN après ce 21e succès.
Si Gregg Popovich a de son côté préféré nuancer cet écart par l’absence de Rudy Gobert chez le Jazz et leur fatigue liée au back-to-back, il faut tout de même rappeler qu’aucun joueur du cinq majeur texan n’a joué plus de 25 minutes !
Même face au banc des Spurs, le Jazz a souffert et pour cause, l’état d’esprit des remplaçants était au même niveau que celle des titulaires, le signe d’une équipe désormais sur la même longueur d’ondes. La gestion de Kyle Anderson, l’efficacité de Patty Mills ou encore la confiance affichée par Matt Bonner, parfait et spectaculaire cette nuit, confirment qu’en cas de besoin, eux aussi peuvent maintenir le rythme.
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Danny Green : « Nous bougeons le ballon, les gars trouvent leur rythme »
Le seul bémol à apporter concerne Danny Green, encore en quête d’adresse, mais celui-ci compense par une défense et un investissement irréprochables. D’ailleurs, son discours ne laisse pas la place au doute.
« J’espère que tout le monde aura son déclic, d’ici le All-Star break, nous voulons être l’une des meilleures équipes des deux côtés du terrain. En défense, nous avons en effet été plus constants qu’en attaque jusqu’ici mais nous progressons, nous bougeons le ballon, les gars deviennent plus à l’aise et trouvent leur rythme. »
Parmi les joueurs en progression, LaMarcus Aldridge se distingue. En difficulté en début de saison, l’ailier fort s’est mis au diapason des éternels cadres et son entente avec Tim Duncan lors des connexions poste haut-poste bas se révèle.
La défense, ciment de l’équipe
Meilleure défense de la ligue, San Antonio encaisse 4.7 points de moins que son dauphin Miami sur une base de 100 possessions (91.8 contre 96.5). C’est énorme, d’autant que la meilleure défense de la saison passée, Golden State, n’est qu’à la cinquième place avec 98.1 points encaissés.
Depuis le début de saison, les Spurs ont laissé leurs adversaires sous la barre des 90 points à 17 reprises ! Grâce à cette intensité, les hommes de Gregg Popovich disposent d’une plus grosse marge d’erreur en attaque : si les shoots ne rentrent pas, ceux des adversaires non plus. Selon NBA.com, les Spurs sont même la meilleure défense vue depuis 1977.
« Notre défense est meilleure que ces dernières années, » confirmait Tony Parker, irréprochable dans ce secteur, au San Antonio Express-News. « Cela nous permet de gagner. »