Udonis Haslem – Billy Donovan : retrouvailles entre Gators

Avec sa coupe de GI et son regard sombre, Billy Donovan peut être assez brutal avec ses joueurs. En NBA, face aux superstars, Russell Westbrook et Kevin Durant, on l’ignore (et on en doute fortement). Mais en NCAA, à Florida où il a vu passé pas mal de futurs joueurs NBA, il en a tancé plus d’un.

A commencer par Udonis Haslem, l’ailier fort de 35 ans, à Miami depuis 2003…

« J’ai déjà vu le côté obscur de Billy Donovan, quand ses cheveux sont hirsutes et que son visage tourne au rouge. J’ai connu tout ça. »

L’Adonis au frigo

L’intérieur vétéran du Heat est un peu aux abonnés absents cette saison à Miami. Tout comme ses compères, Chris « Birdman » Andersen et Amar’e Stoudemire, Haslem fait partie des dinosaures relégués au bout du banc par Erik Spoelstra. Il n’a ainsi disputé que 27 minutes (pour cinq apparitions) depuis le début de la saison.

Mais hier soir, il retrouvait surtout deux de ses anciens maîtres à penser, avec Billy Donovan et son assistant à OKC (et aussi à Florida par le passé), Anthony Grant.

« Ces gars-là ont été très importants dans ma carrière car ils m’ont remis dans le droit chemin. » se remémore Haslem dans le Palm Beach Post. « J’avais pas mal de problèmes quand j’étais au lycée et je traversais une période assez compliquée à gérer. Et je me souviens avoir reçu une lettre de coach Donovan qui me conseillait fortement d’arrêter mes conneries et de me reprendre sinon je n’allais pas passer pro. J’ai réussi à m’en sortir mais j’ai eu d’autres conversations où il continuait à me dire de garder le cap. Ils m’ont toujours soutenu et ça m’a amené en NBA. »

Il faut dire qu’avant d’être une force de la nature dans la peinture, l’Adonis Haslem a eu sa période burgers et mayo. Jared Sullinger avant l’heure, Haslem était « Mr 305 » dans son quartier de Liberty City, en référence aux 305 pounds, soit 138 kg qu’il pesait plus jeune. Paradoxalement, c’est dans notre beau pays, et en Bourgogne a fortiori, royaume de la gastronomie s’il en est, qu’Haslem a perdu son appétit…

« Je n’oublierai jamais le premier jour où il est arrivé à la salle, il revenait tout juste de France. » rappelle Spoelstra sur ESPN. « Personne ne l’a reconnu. On ne savait pas qui c’était. On a tous eu la même réaction : mais il est où Udonis Haslem ? Quoi, c’est lui ? C’était comme s’il avait perdu l’équivalent d’une personne. »

Le meilleur rebondeur de l’histoire du Heat

Intransigeant avec l’adolescent Haslem, Billy Donovan a depuis développé une admiration non feinte pour son ancien élève grassouillet.

« Ce que j’ai toujours admiré chez Udonis depuis le premier jouer, c’est que c’est un des plus grands combattants que j’ai entraîné. C’est un compétiteur incroyable. Il arrive toujours à injecter quelque chose de positif dans l’équipe et dans les matchs. Il parvient à chaque fois à influencer le match quand il entre. Il ne rechigne pas à faire ce que certains ne veulent pas faire. »

En fin de carrière, après 12 saisons dans la ligue et trois bagues de champion, Udonis Haslem a réussi son coup. Il a réalisé une sublime carrière, en réussissant à évoluer au fur et à mesure des années, selon la physionomie des équipes qu’il a fréquentées sous les palmiers floridiens. Mais toujours indéboulonnable.

« Quand il était avec nous à Florida, c’était un gros scoreur. En NBA, il l’a beaucoup moins été mais il a été capable d’évoluer. C’est ce qui est super avec lui. Il est intelligent et il sait ce qu’il peut apporter à son équipe. »

Fidèle à sa ville natale jusqu’au bout, il a inscrit son nom en lettres d’or dans la légende de sa franchise en devenant le meilleur rebondeur de l’histoire du Heat en 2012. Depuis, il a encore renforcé sa position de leader dans ce domaine (5 597 actuellement, loin devant Alonzo Mourning à 4 807)

La bande à Billy

Comment lire les stats ? MJ = matches joués ; Min = Minutes ; Tirs = Tirs réussis / Tirs tentés ; 3pts = 3-points / 3-points tentés ; LF = lancers-francs réussis / lancers-francs tentés ; Off = rebond offensif ; Def= rebond défensif ; Tot = Total des rebonds ; Pd = passes décisives ; Fte : Fautes personnelles ; Int = Interceptions ; Bp = Balles perdues ; Ct : Contres ; Pts = Points.