[preview 2015/16] Numéro 17 : Phoenix Suns

[preview 2015/16] Numéro 17 : Phoenix Suns Depuis le 26 septembre, Basket USA se jette à l’eau en vous proposant ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, on effectue un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place, et il s’agit d’une synthèse globale des choix de la rédaction. Comme chaque année, on ne fera pas l’unanimité mais comme chaque année, on en prend le risque. Aujourd’hui, Phoenix et ses multiples interrogations. Du cas Markieff Morris au chamboulement total de son effectif : la franchise peut-elle accrocher une place en playoffs dans ce contexte ?

ÉTAT DES LIEUX

Que la saison dernière fût pénible pour les Suns. Alors que tous les espoirs étaient permis après la superbe saison 2013-2014, absolument rien n’est allé dans le sens de la franchise arizonienne. L’association d’Isaiah Thomas, Goran Dragic et Eric Bledsoe devait constituer un trident fatal pour leurs adversaires. Mais très vite, il s’est avéré que Phoenix était une ville trop petite pour ces trois talents bruts, qui ont tous besoin du ballon pour exister.

Cet hiver, Goran Dragic demande son transfert… Et l’obtient. Le Slovène est envoyé à Miami le 19 février, et le même jour la franchise décide également d’échanger Isaiah Thomas (direction Boston). Les Suns avaient trop de meneurs, il ne leur reste qu’Eric Bledsoe, désormais épaulé de Brandon Knight arrivé de Milwaukee. Vous suivez ?

Mais quitte à ce que ce soit une saison pourrie jusqu’au bout, l’ancien Buck va se blesser à la cheville et disputer seulement 11 matches sous ses nouvelles couleurs. Les Suns ont tout de même décidé de lui faire confiance en lui offrant le jackpot cet été.

À l’intérieur, ce n’est pas la joie non plus. La franchise espérait beaucoup des jeunes Alex Len et Miles Plumlee mais les chiffres ne trompent pas : Phoenix est la troisième pire équipe de la ligue au rebond la saison passée. C’est rédhibitoire pour un groupe qui vise les playoffs. Plus globalement, c’est une équipe inexpérimentée, qui a manqué de métier sur certains matches. L’an passé, les Suns ont perdu 18 matches par cinq points ou moins, dont 4 à la sirène. En clair, ça manque de « clutch » et de sang froid à Phoenix.

Vous l’avez compris, l’équipe manque d’expérience, et c’est donc une pléiade de vétérans qui a rejoint l’Arizona cet été : Tyson Chandler, Sonny Weems, Mirza Teletovic, Jon Leuer… Ces joueurs auront pour objectif d’aider cette belle équipe des Suns à franchir un palier. Dans le même temps, les dirigeants ont brisé la fratrie Morris, au risque de se fâcher avec Markieff, l’un des leaders de l’équipe. A priori, l’ailier fort ne boude plus, mais il faudra surveiller son humeur, d’autant qu’il doit être jugé pour une sombre histoire d’agression.

Côté espoirs, le sophomore TJ Warren et le rookie Devin Booker (le futur Klay Thompson ?) sont de superbes attaquants, et ils devraient bénéficier d’un temps de jeu conséquent. Au final, comme les Kings, le Jazz, les Pelicans, voire les Mavs, les Suns lutteront pour les 7e et 8e places de la conférence Ouest. Et comme chaque année, ou presque, ils peuvent finir à la « place du con » dans une conférence incroyablement relevée.

ARRIVÉES

Tyson Chandler (Mavericks), Mirza Teletovic (Nets), Jon Leuer (Grizzlies), Ronnie Price (Lakers), Sonny Weems (Moscou), Devin Booker (draft), Henry Sims (Sixers), Cory Jefferson (Nets), Kyle Casey, Terrico White

DÉPARTS

Brandan Wright (Grizzlies), Marcus Morris (Pistons), Reggie Bullock (Pistons), Danny Granger (Pistons), Gerald Green (Heat)

LE CINQ MAJEUR DU DEBUT DE SAISON

LE BANC

Ronnie Price, Archie Goodwin, Devin Booker, Sonny Weems, T.J. Warren, Mirza Teletovic, Jon Leuer, Cory Jefferson, Alex Len, Henry Sims

LE JOUEUR À SUIVRE

Markieff Morris

Le 12 août, il y a à peine deux mois… Ce jour-là, Markieff Morris révèle qu’il veut quitter Phoenix. Agacé par le fond et le forme du départ de son frère à Detroit, l’ailier fort ne veut plus revêtir le maillot des Suns, et il boude même les entraînements estivaux avec le reste du groupe, préférant s’afficher avec les Rockets.

Deux mois plus tard, il semblerait que les tensions se soient apaisées. Markieff a participé à toutes les réunions de la franchise, du Media Day au premier match de présaison, en passant évidemment par le camp d’entrainement. Mais a-t-il vraiment passé l’éponge sur l’épisode malheureux de cet été, ou se contente-t-il d’être professionnel en attendant la bonne occasion de prendre le large ? Sans compter qu’il est également mouillé, avec Marcus, dans une affaire d’agression dont le procès aura lieu dans quelques jours.

Beaucoup de points d’interrogation pour une pièce maitresse des Suns. L’an passé, Markieff Morris a cumulé plus de 15 points de moyenne par match, soit le deuxième meilleur marqueur de la franchise derrière Eric Bledsoe. Avec son « combo guard », il représente l’animation offensive d’une franchise pas toujours inspirée dans ce secteur. L’important turnover dans l’effectif de Phoenix cet été va intensifier son importance sur mais également en dehors des parquets. Autrement dit, la saison des Suns dépend beaucoup de lui.

MASSE SALARIALE

76 millions (16e sur 30)

MOYENNE D’ÂGE

26.6 ans

Une belle alchimie naît entre les jeunes et la nouvelle vague de vétérans. Markieff Morris n’y est pas étranger : il a décidé de se donner corps et âme pour sa franchise et cimente le groupe. L’association Knight-Bledsoe fonctionne à merveille. Avec PJ Tucker et Tyson Chandler comme remparts défensifs, les deux maestros peuvent s’adonner à l’attaque éclair que prône Jeff Hornacek. Vraiment précieux, Tyson Chandler apporte cette présence à l’intérieur qui manquait cruellement aux Suns la saison dernière alors que son énergie défensive et son placement font la différence.

Formidable scoreur à l’université, TJ Warren commence à éclore en sortie de banc et emmène dans son sillage Devin Booker. Le jeune shooteur de 19 ans montre déjà qu’il faudra compter sur lui les prochaines années. Une saison solide pour les Suns qui parviennent à accrocher un des derniers tickets pour les playoffs.

Markieff Morris vrille complètement. Ses belles paroles d’appartenance totale aux Suns sont déjà bien loin pour celui qui va littéralement laisser tomber son équipe, incapable de digérer le départ de son frère. Son manque d’implication va faire naître une instabilité dans le vestiaire sous fond de tension générationnelle. Sur le parquet, Jeff Hornacek n’adapte pas assez son jeu extrêmement rapide à un roster qui a énormément évolué depuis 2013 et qui n’est plus apte pour du « run and gun » à outrance. Tyson Chandler, bon en défense, souffre ainsi en attaque. Le talent et la fougue de ce groupe permettent à l’équipe de sauver les meubles, mais c’est insuffisant pour accrocher les playoffs dans une conférence ouest impitoyable.