Contrairement à la rencontre de la veille, les Bleus n’ont pas vraiment eu le loisir de faire le spectacle face à la Pologne. Après des débuts hésitants et la célébration du nouveau record de Tony Parker, les Bleus sont entrés de plain-pied dans leur match grâce à une belle série en fin de mi-temps. Porté par un Mickael Gelabale (12 points) en verve au poste bas, l’équipe de France a surtout réussi à faire déjouer les Polonais qui ont commis 15 pertes de balles. Héros en début de partie, Tony Parker a ensuite tenu à terminer le travail lui-même avec 16 points au total. Pas encore complètement convaincante, la troupe tricolore a néanmoins assuré l’essentiel avec ce troisième succès en autant de rencontres (69-66) et déjà son billet pour les 1/8e de finale.
Une éclaircie (12-0) en fin de mi-temps
Entre les deux leaders du groupe A, la tension est palpable en début de partie. On a en fait droit à un round d’observation de deux minutes sans le moindre panier à se mettre sous la dent. Tony Parker marque bientôt en tête de raquette et devient du coup le meilleur scoreur de l’histoire de l’Eurobasket. Le public tricolore lui offre une belle standing ovation pour l’occasion, véritablement historique. Mais les Bleus ne sont pas vraiment dans le coup. À l’image d’un Nicolas Batum mécontent de sortir après deux fautes rapides, l’Equipe de France manque ses finitions. Boris Diaw essaie bien de relancer les siens avec ses moves au poste bas mais c’est bien la Pologne qui dicte le tempo en premier quart. A part pour le alley oop conclu par Rudy Gobert, les hommes de Vincent Collet font pâle figure (14-14).
La suite n’est pas plus réjouissante avec la raquette polonaise qui est fermée à double-tour. Léo Westermann s’essaie à nouveau au tir de loin mais il n’est pas aussi en réussite que la veille. Avec 18 points marqués en 15 minutes, à un tristounet 8/24 aux tirs, l’équipe de France ne parvient pas à trouver son rythme. Il faut le retour à l’action de Nando De Colo pour renouer avec l’adresse de loin. Auteur de sa meilleure mi-temps, Mike Gelabale vient égaliser à 23 partout et c’est même un 12-0 que passent les Bleus à la Pologne. Rudy Gobert bâche Marcin Gortat et le vent semble enfin avoir tourné. Gelabale dunke sur une passe de Boris Diaw et les Bleus ont pris la tête au score à la pause (30-26). Dans ce match défensif, la Pologne commence peu à peu à craquer avec 9 balles perdues à la mi-parcours.
Le réveil de Mike Gelabale
Et le retour des vestiaires confirme la tendance. Rudy Gobert bâche tous ceux qui osent encore entrer dans la peinture tricolore (marteau polonais y compris). Et le pivot du Jazz s’occupe de tout: interception, dunk, alley oop, il est partout ! Tony Parker lui emboîte rapidement le pas en scorant 10 points dans la période. Diaw et Batum viennent eux placer un contre à quatre mains mais les Polonais ne baissent pas les bras pour autant. Sur les ailes d’Adam Waczynski et Mateusz Ponitka, ils recollent au score mais Parker, et surtout Gelabale en remettent une couche. Saignant au poste bas, l’ailier guadeloupéen redonne de l’air à son équipe en fin de période mais la Pologne est encore à portée de fusil (52-47). Sans adresse de loin ni chez les Français (2/11), ni chez les Polonais (5/18), le jeu se concentre sur les zones intermédiaires et les pénétrations.
Et à ce petit jeu, Nando De Colo rayonne. Deuxième marqueur et meilleur rebondeur des Bleus, l’arrière moscovite confirme toute l’importance qu’il a prise dans le collectif de Vincent Collet. Les Bleus continuent de mener au score mais ils n’arrivent pas à faire l’écart. Et de fait, le retour des titulaires sous la barre des cinq minutes ne permet pas au public de se rassurer. Au contraire, après un ballon perdu conclu par un dunk polonais, c’est AJ Slaughter qui sort de sa torpeur pour ramener son équipe tout près (65-62) à 1:29 de la fin du match. Tony Parker remet de l’ordre dans la maison en plaçant l’écart à 4 unités aux lancers… mais il faudra attendre la toute dernière seconde, et ce tir improbable (et raté) de Marcin Gortat à trois points dans le corner pour célébrer vraiment la victoire (69-66).
Maîtres du suspense, les Français ont dû lutter jusqu’au bout pour s’imposer mais seul le résultat compte.
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Photo : FIBA.COM