Joakim Noah (18 pts, 19 rbds) et Derrick Rose emmènent les Bulls vers les playoffs

C’était le match de la peur dans cette fin de saison régulière à l’Est et la pression commençait à monter sérieusement : les Raptors recevaient les Bulls à l’Air Canada Center pour le gain de la 8e place qualificative. Après des histoires autour du temps de jeu de Joakim Noah, l’équation était simple pour Chicago : mettre tous ces détails derrière soi pour gagner le match « finale » de l’année. D’autant que Toronto était toujours privés de Chris Bosh, même si Hedo Turkoglu est bien sur la feuille de match.

Et d’entrée de jeu, on sent la supériorité des Bulls. Plus motivés que jamais, et incarnés une fois de plus dans le jeu flamboyant de Joakim Noah.
L’intérieur français, encore élu homme du match avec une performance dantesque (18 points, 19 rebonds, 7 passes), avait déjà son double-double et 6 pds à la mi-temps ! Il joue un peu moins de 40 minutes sans ressentir d’appréhension :

« Je savais que c’était un match très important et j’étais vraiment concentré. J’ai simplement voulu m’imposer autant que je le pouvais, être agressif en attaque et en défense. C’est une énorme victoire et j’ai juste voulu être sûr que notre équipe allait être meilleur que la leur. »

Dans son sillage, les joueurs de Del Negro imposaient leur rythme dès le premier quart -temps. De +5, l’écart enflait à +10 après 24 minutes de jeu. Les Raptors se montraient incapables de défendre sur les picks & roll de Noah et Rose, et ne possédait tout simplement plus les éléments pour véritablement concurrencer les Bulls. Sans Bosh donc, mais également privés d’Antoine Wright, Jay Triano avouait l’infériorité de ses troupes du simple constat numérique.

« On est tombé dans les problèmes de faute très tôt dans le match avec Amir Johnson à 2 fautes ; et à partir de là, on a été dans une situation où on ne pouvait plus assurer nos duels et ils ont fait un écart. »

Dure leçon de réalisme en effet pour Toronto.

Alors que Rose cumulait 26 points, 7 passes et 4 rebonds, les Raptors de Turkoglu se montraient maladroits. Le Turc se démenait pour obtenir 19 rebonds (record en carrière) assorti de 9 passes mais son shoot était toujours aussi voilé (2/12 pour 6 petits points). Sonny Weems et Andrea Bargnani scorait chacun 18 points mais ne pesaient pas véritablement sur le match. Toronto manquait clairement de rythme. Et coulait littéralement dans le troisième quart-temps. Relégués à 19 points à l’orée de la dernière période, puis à un déficit record de -25 à 7 minutes du buzzer, les Raptors posaient finalement les armes ; et Triano ouvrait définitivement son banc pour un score final de 104-88 en faveur des visiteurs.

Pensant aux deux dernières échéances qui leur restent, à commencer par un match à Detroit puis la réception des Knicks pour leur ultime rencontre, le staff de Toronto croit encore en un retournement de situation. Et tout est encore imaginable dans cette fin de saison un peu folle. Et d’autant plus que le calendrier des Bulls n’est pas coton. Un back-to-back qui sera en tout point décisif. D’abord la réception des Celtics (certainement sans Garnett), et le lendemain donc, un déplacement en Caroline du Nord pour y défier les Bobcats.

Mais aujourd’hui au classement, les Bulls ont une victoire d’avance sur les Raptors. Malgré le gâchis du match face aux Nets, Derrick Rose préfère retenir la belle démonstration face aux canadiens :
« Il y a eu des hauts et des bas toute la saison, mais tant que nous sommes sur une bonne dynamique, on doit continuer et ne pas la perdre. Il nous reste deux matches et nous devons les jouer comme celui-ci. »

Son coach Vinny Del Negro adoptait le même discours à la sortie des vestiaires :

« On a encore du chemin à faire. On doit se reconcentrer et ne pas perdre d’énergie en vue des prochains matches. Chaque match est un match de playoffs pour nous. Nous savons ce que nous avons à faire. Ça ne sera pas facile, mais on va se mettre en situation de le faire. Ce soir était un bon exemple et nous avons franchi un palier. »