Delonte West a quitté les Cleveland Cavaliers en 2010 mais cela ne l’empêche pas de soutenir son ancienne équipe. Le fantasque arrière, qui souffre de troubles bipolaires, n’a plus joué en NBA depuis trois ans, et il revient sur son passage dans l’Ohio.
« Je suis à 100% derrière les Cavs » déclare West au Plain Dealer. « Encore aujourd’hui, je porte ma casquette et mon short de l’équipe. De toutes les équipes pour lesquelles j’ai joué, c’est celle qui reste la plus spéciale dans ma vie. »
Mais tout n’a pas toujours été tout rose pour West dans l’Ohio. Entre dépression et problèmes extra-sportifs, son rendement n’a pas été celui qu’aurait dû avoir un joueur de son talent. Et dans les moments difficiles, West a pu compter sur le soutien d’un joueur en particulier, LeBron James.
« L’amitié de LeBron est pour toujours »
Alors qu’il attendait d’être jugé pour trafic et possession illégale d’armes, West était moralement au fond du trou. Le training camp battait son plein mais le basket n’était que secondaire.
« J’étais rongé par le remord » concède West. « Je pensais que j’allais prendre 9 ans minimum. Tout mes rêves, toutes la sueur et les larmes versés pour arriver où j’en étais allaient être balayées d’un seul coup. »
West n’était pas dans son assiette et son coach, Mike Brown, l’a autorisé à prendre quelques jours de repos pour faire le point et rentrer chez lui dans le Maryland. Alors qu’il préparait ses affaires dans le vestiaire, James est entré et lui a demandé s’il pouvait lui parler pendant une ou deux minutes.
« LeBron s’est assis à côté de moi dans le vestiaire pour une heure ou quelque chose comme ça et il s’est mis à rapper des mots d’encouragement » raconte West. « N’oubliez pas que l’entraînement n’était pas terminé. Il a quitté le terrain et est venu vers moi pour me tenir compagnie. Il m’a accompagné dans l’escalier et m’a dit ‘D, je ne sais pas où tu vas ou ce que tu vas faire mais je serai là pour toi quand tu reviendras.’ Je ne sais pas ce qui serait arrivé s’il ne m’avait pas parlé avant de partir. Cela résume le type de personne qu’est LeBron. »
Fragile psychologiquement, West a craqué un soir de défaite en déplacement. Entre sa mauvaise performance sur le terrain et ses démêlés avec la justice, il a explosé à l’aéroport.
« Le bus nous a conduit à l’avion et j’ai éclaté en sanglots. Je pensais que ma carrière était terminée. J’étais inquiet à l’idée que mes neveux et nièces ne me regardent plus de la même façon. Au moment de monter dans l’avion, j’ai laissé l’équipe partir devant. Je ne voulais pas embarquer. »
Ses ennuis judiciaires avaient de l’impact sur son jeu et West pensait simplement que l’équipe serait meilleure sans lui. C’est James qui s’est rendu compte qu’il n’était pas dans l’avion.
« LeBron et Randy Mims (l’un des membres du clan de James) sont venus me chercher avec Lorenzen Wright. Ce dernier m’a attrapé et m’a enlacé pendant cinq minutes avant de m’amener dans l’avion. Il m’a lu des versets de la Bible pendant tout le vol retour. Cette équipe était une famille et LeBron en était la principale raison. »
S’ils ne se parlent pas souvent, James et West restent bons amis.
« Il est difficile d’avoir de bons amis dans le monde du sport professionnel parce que tout le monde a un agenda surchargé. Mais si James est votre ami, il sera là jusqu’au bout » raconte West. « C’est quelque chose de rare pour un joueur, et a fortiori une superstar. Mais quand on se voit, c’est comme si nous venions de finir une partie de jeux vidéo la veille. »
Bien qu’éloigné des parquets, Delonte ne pense pas encore à la retraite. A 31 ans, il pense encore pouvoir rendre service à une équipe en NBA.
« Je peux aider une équipe qui cherche un 6e homme ou un arrière en rotation » affirme West.
Après des passages en Chine et en D-League, il espère avoir droit à une dernière chance dans la Grande Ligue. Avec 432 matchs joués et 9,7 points de moyenne, il aurait pu avoir une carrière toute autre sans ses errements extra-sportifs.
« L’affection que LeBron et mes coéquipiers m’ont montré est à l’image de la ville » conclut West. « C’est la Ville de l’Amour Fraternel pour moi. Je les soutiens à 100%. »