Alors qu’il ne doit pas ménager sa monture quelques heures avant l’ouverture des NBA Finals, David Blatt a cependant pris le temps de se poser pour faire le bilan de sa première saison à la tête des Cavs.
Certes, sa saison n’est pas terminée, avec le trophée ultime à aller conquérir, mais l’ancien gourou du Maccabi a néanmoins déjà passé pas mal d’obstacles durant son premier exercice outre-Atlantique.
« Plus encore qu’en Europe, il faut faire ce qui marche en NBA »
« Je pense que je m’en suis plutôt bien sorti. » analyse-t-il dans le podcast d’USA Today. « J’ai fait mon quota d’erreurs mais c’est normal. J’ai appris beaucoup de choses cette année, plus que je ne le pensais. Sur et en dehors du terrain. Il y a beaucoup plus de choses à gérer en dehors du terrain en NBA. Et sur le terrain aussi, le jeu est vraiment très différent. Sur beaucoup d’aspects. »
Reconnaissant sans fard qu’il a dû se résigner à changer ses plans en cours de route, Blatt va même plus loin. Il décrit pour nous la grande différence qui demeure entre le basket européen et le basket NBA.
« Ce qui est vrai, et plus ici qu’en Europe, c’est qu’il faut faire ce qui marche, et non ce que tu veux faire. Car il faut fonctionner à court terme. On avait prévu un système d’attaque en début de saison… et on s’est rapidement rendu compte que ça ne pourrait pas marcher sur toute la saison. Pas avec l’effectif qu’on avait. (…) Parce qu’il faut faire ce qui marche, pour avoir du succès, je me suis écarté du basket que je mettais en place en Europe. Tout simplement parce que ce n’était pas ce qui était bon pour mon équipe. On ne peut pas vraiment dire que j’ai apporté avec moi cette culture européenne car j’ai dû m’adapter à mes joueurs pour produire un basket qui gagne. »
« Je préfère être au milieu du champ de bataille »
En somme, David Blatt reconnaît que la NBA a quelque peu « mangé » ses idéaux de basket, ceux-là mêmes qui lui ont permis d’aller décrocher la lune (l’Euroligue en l’occurrence) avec le Maccabi. Quand on a LeBron James dans ses rangs, on n’a pas le droit de se laisser bercer par le doux rêve de pratiquer un basket parfait, académique et enchanteur. Il faut gagner ! Et maintenant !
« Mon système, c’est que je m’adapte toujours à mes joueurs. Je n’ai pas un système que j’impose. Je n’ai par exemple jamais mis en place la Princeton offense dans aucune de mes équipes. Alors que c’est ce que je connais le mieux ! J’ai utilisé des éléments de ce système-là mais je n’en ai jamais vraiment appliqué l’intégralité. »
Pas touché le moins du monde par les critiques qui l’ont écorché tout au long de la saison, David Blatt attaque sa première finale NBA avec un regard neuf et ambitieux.
« On obtient pas beaucoup de chances d’être au centre de l’attention, d’arriver là où on est arrivé. LeBron nous a tous permis d’y arriver. Et je préfère franchement être au milieu du champ de bataille qu’aux bords de la ville voisine, à regarder de loin. »