Interview Orelsan : « Tony Parker est le meilleur sportif français de l’histoire »

Comme Baptiste Lecaplain, Léa François, Sonia Rolland ou encore François Berléand, Orelsan fait partie des ambassadeurs de l’Equipe de France pour le prochain EuroBasket qui aura lieu (en partie) sur le territoire hexagonal.

Le rappeur qui sortira son premier film, basé sur son album concept, les Casseurs Flowters, en tant qu’acteur – réalisateur en décembre prochain est un fan des Bulls… mais surtout du Caen Basket Club ! Et donc pote de Nicolas Batum !

Depuis quand tu suis le basket ?

« Depuis toujours… Enfin, j’ai arrêté complètement dernièrement mais depuis que je suis petit, depuis que j’ai 8 ou 10 ans quand j’ai commencé le basket. »

Tu jouais où ?

« Au BCA Alençon. J’ai dû jouer pendant 6 ans là-bas et puis après, j’ai joué 2 ans à Caen. Oui, ça devait être [niveau] région. Au début en fait, j’avais commencé au collège en faisant du hand. Et puis, ça ne me plaisait pas plus que ça, le hand. Le basket, c’était déjà un peu la NBA. En fait, on se mettait à la fois dans le sport mais également dans tout l’univers qui allait avec. »

Tu jouais à quel poste ?

« Je jouais à l’aile. J’avais un bon shoot, chose que je n’ai plus… J’ai joué jusqu’en cadets 2. En fait, c’est l’année cadets 1 qui m’a tué. Et puis, j’ai commencé à être un ado, à boire, à fumer… ça ne m’intéressait plus de m’entraîner. Je me suis mis au roller et au skate. »

Quels étaient tes idoles à l’époque ?

« Pippen, Rodman, Jordan. Les Bulls de l’époque quoi. Et puis, comme tout le monde, Magic, Bird, Isiah Thomas. Et pour la génération d’après… »

Iverson ?

« Ah non, pas trop. Il était trop égoïste, lui c’est pas trop mon style ! Moi, j’aime bien le basket collectif. En fait, j’aimais souvent des mecs qui étaient un peu moins en vue, des mecs qui se sacrifient un peu. Comme Robert Horry. Des rookies aussi. J’aimais bien les underdogs. J’adorais Reggie Miller. J’avais son bouquin. A la fois pour le côté trash talk mais aussi pour le côté shooteur élégant. J’aimais bien. »

Et maintenant, quel joueur te fait sauter du canapé ?

« Ça ne fait pas longtemps que je regarde à nouveau, mais je m’y remets. Parce que j’ai envie déjà, et puis aussi parce que mon frère est journaliste de basket [sur Canal Plus] et il en parle tout le temps. Et celui qui m’impressionne le plus, c’est Stephen Curry. Il est hallucinant. J’ai mis un peu de temps à percuter mais un jour, j’ai regardé un match et je me suis rendu compte qu’il était hallucinant. J’aime bien les joueurs physiques aussi, et ils sont tous hyper physiques maintenant, mais Stephen Curry, je pourrais le regarder jouer pendant des heures. C’est magnifique. J’aime bien la façon dont il manie sa balle et la dynamique qu’il met. »

« Jordan ou LeBron ? Ça n’a rien à voir ! »

Et tu penses quoi de LeBron toi ?

« Il est trop fort. Mais bon, il est trop physique pour moi. Tout à l’heure, on me demandait de choisir entre Jordan et LeBron. Pour moi, ça n’a rien à voir. C’est comme pour les rappeurs que j’écoutais quand j’avais 13 ans, ils seront toujours meilleurs que ceux que j’écoute maintenant. »

Tu veilles un peu en ce moment avec les playoffs NBA ?

« Oui, un peu… mais je m’endors ! »

En Equipe de France, tu as un joueur fétiche ?

« J’aime bien Batum parce qu’il vient du même coin que moi. Du coup, on s’est déjà parlé deux trois fois. Et puis, c’est quelqu’un de vachement important pour ma ville, avec son investissement dans le club [du Caen BC, ndlr]. Je suis souvent allé voir des matchs du CBC. Après, je suis aussi super admiratif de Tony Parker. »

Qui est normand aussi !

« Oui, normand aussi. Mais parce qu’il est trop fort surtout. De mon point de vue, il est le meilleur sportif français de l’histoire. Parce que je suis sensible au basket évidemment mais avec tous les titres qu’il a, peu de sportifs peuvent rivaliser. »

Tu as déjà pensé à écrire sur le basket ?

« J’ai déjà un peu écrit sur le basket. Il y a un rappeur que j’aime bien, J Zone, qui dit qu’il n’est peut-être pas le meilleur rappeur ni le meilleur basketteur, mais l’un dans l’autre, il est le meilleur rappeur / basketteur. Je pourrai peut-être faire une chanson comme ça ! Mais je ne crois pas que je sois le meilleur rappeur / basketteur non plus… Quand je pense au basket, je pense plus en fait à mon histoire, aux conflits d’adolescent que je vivais. J’étais sur le banc et je voulais entrer. J’avais trop de pression et je faisais n’importe quoi. J’assimile plus le basket à des échecs de ma vie qu’à des réussites… mais je pourrai écrire un truc là-dessus. »

On va te voir cet été alors ?

« Oui, j’espère bien. Lille et Montpellier sont deux villes que j’aime beaucoup. J’aimerais vraiment y être. A travers mon frère qui fait les reportages en plus, il était au dernier Euro et même au Mondial, j’aimerais trop être dedans. Vivre ça de l’intérieur. Pourtant, j’y connais queue d’ale en basket européen mais cette année, je m’y remets ! »

Propos recueillis à Paris (avec Frédéric Lesmayoux de Mondial Basket)