Pablo Prigioni, le papy argentin danse encore

« Ces actions qu’il a réalisées… elles ont renversé le cours du match et nous ont permis de l’emporter. »

James Harden ne parle ni de Dwight Howard, ni de Josh Smith ou même encore de Trevor Ariza. Mais si le visage du second au trophée de MVP de la saison régulière s’est illuminé en conférence de presse, c’est parce qu’il lui fallait évoquer la prestation de son coéquipier vétéran, Pablo Prigioni.

Un vétéran méconnu sur le circuit NBA

Auteur d’une fin de saison (24 matchs) à trois points et trois passes à un faiblard 34% de réussite aux tirs, il est peu dire que Pablo Prigioni n’a pas fait tourner les têtes des fans texans depuis son arrivée. Mais à Clutch Town, on reconnaît les joueurs aux reins solides. Et le vieux Pablo se pose là !

« Pablo a réalisé un match d’enfer » ajoute coach McHale.

Avec 4 points, 4 passes et 3 interceptions en 20 minutes de jeu dans ce Game 7 à la vie à la mort, Pablo Prigioni a encore fait parler toute son expérience. Et il a été salué par tous ses coéquipiers.

« Ses minutes ont été fondamentales pour nous. Il nous a apporté l’étincelle, » avance Jason Terry. « Il nous a permis de construire notre avance. Il a été phénoménal. »

Sa science du jeu acquise au gré d’une longue et riche carrière, en Argentine, en Espagne et sur la scène internationale (où il a notamment raflé une médaille de bronze aux JO de Pékin) ont fait sa réputation. Si le grand public NBA l’ignorait, ses coéquipiers US ont eux rapidement compris ce que pouvait apporter ce petit argentin sans qualités athlétiques…

« Il est l’un des coachs sur le terrain. Quand ce n’est pas Jet, c’est lui qui est le relais du coach. Il comprend tout ce qui se passe. Il connaît tous nos systèmes défensifs et il sait parfaitement quand faire monter la pression défensive. Il a été énorme pour nous, » ajoute Trevor Ariza sur CBS.

38 ans et une motivation encore intacte !

Même son GM, Daryl Morey, y est allé de son compliment pour le meneur vétéran.

« Il a joué dans tellement de gros matches. En NBA, il est évidemment méconnu parce qu’il n’y joue que depuis peu mais il a déjà participé aux JO, a gagné des médailles d’or et a joué dans des gros matches en Europe, où ils vous visent et vous balancent des petits objets pendant le match. Il sait ce que c’est et il a répondu présent. »

Jamais au-dessus des 8 points de moyenne par match, ce bon Pablo est le meneur à l’ancienne par excellence, celui qui vient organiser le jeu de son équipe, lui aboyer ses consignes en défense et tenir chaque joueur dans son rôle précis.

« Je ne pense jamais à marquer des points ou prendre un certain nombre de tirs. Je pense pouvoir faire beaucoup de choses sur un terrain. Je me bats et je veux être bon en défense et intelligent en attaque. J’ai eu plusieurs opportunités d’intercepter le ballon, de trouver mes coéquipiers. Je veux faire tout ce que je peux pour aider l’équipe à gagner. »

Alors qu’il célébrait ses 38 ans hier, Pablo Prigioni s’est donc procuré une belle récompense pour son anniversaire. Il a eu la peau des Clippers et s’offre donc une première finale de conférence en NBA.

« C’est un beau cadeau que l’équipe m’a fait, de pouvoir arriver en finale de conférence. C’est tout simplement une superbe journée pour moi. Mais on a encore beaucoup de pain sur la planche, on doit continuer à bosser pour aller en finale NBA. »