Avec 39% de victoires sur sa carrière de coach de 602 matchs entre Cleveland, Minnesota et Washington, Randy Wittman n’est clairement pas l’entraîneur à la meilleure réputation en NBA. Pire encore, il n’est carrément pas le plus sympa de la ligue, arrivé comme il est arrivé en conférence de presse avant le match 1 à Toronto…
Un coach vieux jeu pour une équipe de jeunes
« Dépêchez-vous, je n’ai pas que ça à faire. Posez vos questions fissa, j’ai du boulot moi. »
Ambiance…
Malgré deux saisons à plus de 50% de victoires dans la capitale fédérale ces deux dernières années, les doutes subsistent encore autour de la personnalité de coach Wittman. Mais le natif d’Indiana, ancien champion NCAA avec les Hoosiers en 1981, n’en a cure. Assistant ou coach en NBA depuis 1992, il en a vu d’autres.
« D’abord, je n’écoute pas tout ce que vous [les médias] racontez. C’est comme ça que je bloque la rumeur. Et puis, je viens au boulot chaque jour. Je ne me soucie pas de ce qui se passe à l’extérieur du groupe. Je reste concentré sur ce que j’ai à faire. La saison est longue. »
Son épisode houleux avec sa plaquette lors d’un temps mort a déjà fait le tour de la planète à plusieurs reprises, mais ses joueurs continuent de croire en lui.
« Il a confiance en lui. » justifie John Wall dans le Post. « Certaines personnes de l’extérieur peuvent penser qu’il est fermé et qu’il ne dit rien mais il nous donne beaucoup de motivation pour traverser les moments difficiles. Il fait tout ce qu’il a à faire, avec des discours très touchants. C’est à nous les joueurs de nous battre. »
Détestable souvent… mais efficace dernièrement !
Même le vétéran Paul Pierce a avoué avoir été « inspiré » par le discours d’avant-match de Wittman au début de la série face aux Raptors. Certes pas adepte des stats avancées et de tout ce charabia moderne, Wittman est clairement un de ces entraîneurs de la vieille école, qui veut que ses joueurs soient agressifs avant tout, et qu’ils prennent ce que la défense leur donne.
Aussi incroyable que ça puisse paraître, Randy Wittman est néanmoins devenu le détenteur d’un record intéressant et méconnu: il a effectivement remporté 7 de ses 8 premiers matchs de playoffs à l’extérieur !
« Evidemment, ça aide d’avoir des bons joueurs de mon côté. Mon boulot a toujours été de préparer mes joueurs pour ce qui peut leur arriver. Je n’accepterai jamais que mon équipe aille sur le terrain et soit surprise de ce qui lui arrive. Si je suis capable de faire ça, adviendra ce qui adviendra. Ce n’est plus de mon ressort. »
Sa philosophie est simple… mais pour l’instant, elle se montre efficace. Avec John Wall, Bradley Beal et Paul Pierce, Wittman a pris le parti de laisser ses shooteurs shooter. Même si Beal tente 22 tirs par match face aux Raptors, et que Wall en balance lui 17, c’est l’option délibérément choisie par le staff de Wittman. On vivra et on mourra par le shoot extérieur.
A deux victoires près, Randy Wittman pourrait amener ses Wizards en demi-finales de conférence pour la deuxième année consécutive, ce qui n’a plus été réalisé depuis 1979 dans la capitale fédérale. Les résultats sont là. Après, l’art et la manière…