L’un a 19 ans, l’autre 22 et s’ils restent en civil au bout du banc des Raptors pendant les matchs, ils représentent l’avenir de la franchise de l’Ontario.
Bruno Caboclo et Lucas Nogueira n’ont certes pas beaucoup joué cette saison, avec 23 minutes chacun sur toute la saison, mais ils continuent à travailler dans l’ombre. Drafté en 20e position en juin dernier, Bruno Caboclo est un pur prospect du haut de ses 2m06. En face de son vestiaire, Lucas Nogueira, drafté en 2013 mais arrivé en NBA l’été passé, est également un débutant mais fort de son expérience espagnole, il fait figure de tuteur (de 2m13) pour le jeune Bruno.
Dans un vestiaire déserté par les joueurs majeurs, BasketUSA s’est dirigé sans hésiter vers les deux pépites brésiliennes pour recueillir leurs impressions après cette première année dans la Grande Ligue.
BRUNO CABOCLO
Comment s’est passée ta première année en NBA ? L’adaptation n’a pas été trop difficile ?
« Je progresse énormément, que ce soit au niveau du mental ou du physique. Je continue mon apprentissage chaque jour. Avec DeMar et Terrence sur le même poste que moi, j’essaie de m’inspirer de leur travail pour la suite. Je travaille beaucoup physiquement pour devenir plus fort et plus résistant, autant les jambes que le haut du corps. Il faut que je travaille sur toutes les parties de mon corps. En fait, mon objectif est de me préparer pour pouvoir jouer la saison prochaine. »
J’imagine que d’avoir ton coéquipier Lucas Nogueira t’a facilité la tâche cette saison…
« Oui, Lucas m’aide énormément dans la vie de tous les jours. Je suis encore en train de m’adapter à la vie NBA et à la vie canadienne. Avec lui, je peux parler plus facilement et on est très souvent ensemble. On s’entraide l’un l’autre. Sa présence a été très importante pour moi depuis mon arrivée à Toronto. »
Quel est ton meilleur souvenir de ta première saison rookie ?
« Mon match contre les Bucks. C’était tellement différent. J’avais énormément d’appréhension car c’était mon tout premier match mais tout s’est bien passé. C’était une sensation incroyable pour moi de jouer en NBA. Et puis, l’intensité des playoffs est également une bonne expérience pour l’équipe. »
Sais-tu ce que tu vas faire cet été ?
« Je ne sais pas trop ce que je vais avoir à faire. La franchise va me préparer un programme pour l’été. Il y aura probablement les ligues d’été. Je vais également rentrer au Brésil pour passer un peu de temps auprès de ma famille mais je vais laisser Masai (Ujiri) décider de mon programme. J’ai bien l’intention de bosser dur cet été pour être prêt l’an prochain. »
[Lucas ajoutera plus tard: « Non, il ira en ligue d’été. C’est sûr ! »]
https://www.youtube.com/watch?v=pAxsQA2v-As
LUCAS NOGUEIRA
Et toi Lucas, quelles sont tes impressions après ta première campagne ?
« Mon adaptation s’est bien passée. Je suis le genre de personne qui s’adapte à peu près à toutes les situations. J’ai quitté mon pays quand j’avais 15 ans pour venir jouer en Europe. Tu sais, les Brésiliens sont des gens faciles à vivre et pour peu qu’on ait du soutien, ça se passe très bien. Le climat n’est pas un problème pour moi. Je peux m’adapter partout. »
Tu l’as mentionné, tu jouais en Espagne (à l’Estudiantes) avant de venir en NBA, qu’est-ce qui t’a marqué dans cette transition ?
« La différence avec l’Espagne a été assez importante, au niveau du physique. Il y a des gars très athlétiques dans le championnat espagnol aussi mais en NBA, c’est un tout autre niveau. C’est beaucoup plus dense. Et puis, le style de jeu est très différent. En Espagne, le jeu est plus technique et plus réfléchi alors qu’ici il y a beaucoup plus de jeu rapide et on laisse les joueurs exprimer leurs qualités athlétiques. »
Tu sembles avoir pris du volume…
« Oui, quand je suis arrivé l’été dernier, je devais faire autour des 100 kg et maintenant je suis arrivé à 109. Mais je fais attention car il ne faut pas que je prenne trop de kilos rapidement. Il faut y aller progressivement pour ne pas abîmer ma structure osseuse. Pour le moment, on avance pas à pas car l’objectif est de me préparer pour la saison prochaine. »
Tu n’as malheureusement pas eu beaucoup ta chance cette saison, il faut dire que tu as eu quelques pépins (problème au dos et aux ischios)…
« Cette saison a été compliquée pour moi. La saison rookie est toujours un peu difficile pour chaque joueur. Mon objectif est de continuer à me préparer pour l’été. J’espère réaliser une grosse ligue d’été pour montrer de quoi je suis capable et gagner des minutes dans la rotation la saison prochaine. Il faudra que je sois fin prêt pour le camp d’entraînement, afin que le coach voit ma progression. »
Chez les Wizards, il y a Nene, lui aussi Brésilien. C’est un modèle pour vous ?
« Oui, on est très ami avec Nene, on a le même agent. C’est un peu notre grand frère, il nous aide beaucoup. A chaque fois qu’on le voit ici ou qu’on se rend à Washington, on discute et il nous donne de bons conseils pour gérer au mieux notre carrière. Lui est un vétéran en NBA, il sait ce qu’il faut faire pour réussir dans cette ligue. Du coup, on l’écoute religieusement, Bruno et moi. »
Dans l’actualité du jour, tu as peut-être vu, que le PSG a été battu par Barcelone…
« Oui, je suis fan de Barcelone. Je n’ai pas vu le match car j’étais ici pour l’entraînement [interview effectuée mardi, ndlr] mais j’ai vu le score final. J’ai vu que c’est Neymar qui a marqué les deux buts. J’aime bien le foot, comme tous les Brésiliens, mais je suis un peu sceptique. En ce moment, ça ne va pas fort pour le foot mais pour le pays en général. Beaucoup de choses doivent changer dans le foot mais aussi au niveau politique et dans le gouvernement. J’espère bien que je pourrai, à mon niveau, et quand j’aurai fait mon trou en NBA, retourner au Brésil pour aider mes compatriotes. C’est important pour moi. »
Propos recueillis à Toronto