Eric Gordon sort de l’ombre

Plus de 100 matches en quatre ans. C’est ce qu’a manqué Eric Gordon, l’arrière des Pelicans. Champion du Monde en 2010 aux côtés de Kevin Durant et Derrick Rose, l’ancien shooteur des Clippers a entamé une lente et sûre chute aux enfers en raison de problèmes récurrents au genou droit, mais aussi à l’épaule. Au point d’être considéré en début de saison comme un « has been » et l’un des joueurs les plus surpayés de la ligue (14.9 millions de dollars).

Mais aujourd’hui, Gordon revit, et il n’a jamais été aussi adroit de sa carrière. Avec 46% à 3-points, il est même le numéro 2 de la NBA dans ce secteur. Seul l’intouchable Kyle Korver le devance, et c’est une belle revanche pour ce joueur à qui on promettait un avenir All-Star après une saison 2010/11 à 22 pts de moyenne.

Une question d’équilibre…

Jrue Holiday et Ryan Anderson absents, Gordon a haussé son niveau de jeu, et il est devenu l’un des piliers de l’attaque de New Orleans, aux côtés d’Anthony Davis et Tyreke Evans. Si les Pelicans, malgré tous leurs malheurs, s’accrochent à leur 8e place à l’Ouest, c’est aussi parce que Gordon tourne à près de 15 pts de moyenne depuis le All-Star Week-End.

« C’est juste une question de santé » témoigne Fred Vinson, un assistant des Pelicans, sur NBA.com. « Lorsqu’on est en bonne santé, le corps est équilibré, et son shoot est équilibré. Il est aussi capable de bouger de manière plus fluide, de trouver le bon endroit pour shooter et de poser de bons appuis. Il a ensuite la force dans les jambes pour prendre son tir. Pour un shooteur, la force dans les jambes est importante, surtout pour des shoots de loin. Vu l’éloignement de la ligne en NBA, il y a moins de place pour l’erreur. Il faut vraiment être équilibré et puissant sur ses jambes, sinon le haut du corps est déséquilibré. »

Sa présence soulage Anthony Davis

On le sait, la confiance est essentielle pour un shooteur. Même des pointures comme Ray Allen, Kyle Korver ou Stephen Curry peuvent connaître des périodes moins bien. Pour Gordon, tout part d’un physique à 100% et de rythme.

« Je suis déterminé, et en meilleure santé que les années précédentes » confirme-t-il. « Je prends mon temps, et c’était compliqué de retrouver chaque année le rythme. Le chemin fut dur, mais je commence finalement à retrouver mon niveau. »

A nouveau titulaire à l’arrière, aux côtés d’Evans le plus souvent, Gordon apporte ce danger extérieur indispensable pour écarter le jeu et éviter les prises à deux sur Anthony Davis. Un danger qui va bien au-delà des chiffres, et qui ira en grandissant s’il confirme son adresse retrouvée.

Né la même année que Rose, Westbrook et Durant, Gordon est tout sauf un « has been » et à 26 ans, il a encore de très belles années devant lui. Si son physique le laisse enfin tranquille…