Dès l’arrêt de son immense carrière de joueur en 2002, Patrick Ewing s’est reconverti en tant qu’assistant pour apprendre les bases du coaching, à l’époque pour Washington. Depuis, sa silhouette a essaimé nombre de bancs de la ligue, celui de Houston durant trois ans, puis à Orlando durant cinq ans avant de rejoindre Charlotte en 2013. Avec dix-sept saisons de joueur à son actif et douze comme assistant, l’ancienne star des Knicks présente une expérience rare en NBA mais pourtant, aucun club n’a fait appel à ses services pour prendre les rênes d’une équipe, malgré ses innombrables appels du pied.
Quand un club lui demande conseil, c’est pour aider les pivots, de Yao Ming à Dwight Howard, une tâche trop restreinte aux yeux du Hall of Famer.
« C’est la chose que je ne voulais pas : être cantonné à un spécialiste des intérieurs. Je suis un entraîneur. Même si la position de pivot fut la mienne, il ne s’agit pas d’une opération chirurgicale. On parle de basket. Conseiller un arrière, un ailier ou un pivot, c’est ce que je fais, » explique l’alumnus de Georgetown au Washington Post.
John Thompson : « En NBA, la taille n’est pas associée à l’intelligence… »
Entre les lignes, Pat Ewing met le point sur une des dures réalités de la ligue : les intérieurs ne sont pas considérés à leur juste valeur au moment de leur confier des responsabilités stratégiques. Parmi les anciens joueurs à la tête d’une équipe aujourd’hui, seul Kevin McHale a été intérieur.
« C’est un joueur intelligent, un grand leader mais en NBA ou à l’université, vous verrez rarement l’intelligence être associée à la taille, » concède son illustre entraîneur de Georgetown, John Thompson. « Ils pensent que seuls les arrières sont ceux qui réfléchissent sur le terrain. Patrick en souffre. Mais vous savez ce que je respecte plus que tout chez lui ? Il n’attend rien de vous. Il mérite un poste d’entraîneur. Ce n’est pas comme s’il avait pris la voie la plus facile en profitant de son nom. »
Pour le moment, le grand échalas prend son mal en patience et aide les Hornets de son ami Michael Jordan en assistant Steve Clifford. Treize ans après ses débuts sur un banc, il reste à sa place et n’ose presque plus attendre mieux.
« Quelle que soit la raison, le fait que je sois un intérieur ou autre chose, ils pensent qu’un meneur est plus à même de gérer une équipe… Mon but pour le moment est d’aider les Hornets à faire les playoffs et un jour, être suffisamment bon pour gagner le titre. »
Ce même titre qui l’a fui lorsqu’il luttait dans les raquettes NBA.