Interview Ian Mahinmi : « Paul George va de mieux en mieux et son état d’esprit nous aide beaucoup »

Au sein d’un groupe frappé par la malchance depuis la terrible blessure de Paul George, Ian Mahinmi fait figure d’exception. Même s’il a lui aussi été blessé (avec l’équipe de France), le pivot français des Indiana Pacers est désormais en pleine forme et contribue grandement au début de saison très honorable de son équipe. Nous l’avons rencontré lors de sa venue à Cleveland.

Bonsoir Ian, après un début de saison difficile, les Pacers semble avoir trouvé leur rythme de croisière. Comment avez-vous vécu ce premier mois de compétition ?

On a bien commencé avec une première victoire à domicile face à Philadelphie puis on enchaîne six défaites consécutives. Depuis, c’est vrai que ça va mieux. On a réussi à trouver notre rythme et on a nos gars qui reviennent petit à petit de blessure, ce qui nous donne évidemment plus d’options et de combinaisons sur le terrain. David West, Rodney Stuckey, C.J. Watson… Tous ces gars vont nous permettre d’avoir de meilleures rotations. Il ne nous manque plus que George Hill et Roy Hibbert et on sera pratiquement au complet. Il faut rester positif et travailler dur, et tout ira bien pour nous.

Le sort s’est acharné sur les Pacers depuis le mois de juillet. Quel regard portez-vous sur tous ces coups dur ?

Il y a d’abord eu la terrible blessure de notre All-Star et leader Paul George, c’est évidemment un coup très dur pour nous mais ce n’est pour ça que l’on va forcément revoir nos objectifs à la baisse. On a ensuite perdu beaucoup de joueurs dès la pré-saison, pratiquement tout notre cinq de départ, donc ça ne nous a pas mis dans les meilleures conditions pour préparer la saison régulière. Je pense que toutes ces blessures sont un mal pour un bien et que cela nous aidera sur le long terme.

« Paul George est là tous les jours à l’entraînement et nous encourage beaucoup »

Comment se sent Paul George, quatre mois après sa terrible blessure ?

Paul va de mieux en mieux et son état d’esprit nous aide beaucoup au sein du groupe. Il est là tous les jours à l’entraînement et nous encourage beaucoup. Il travaille dur, que ce soit en salle de musculation ou sur le terrain où il commence à recourir et shooter. Son enthousiasme fait plaisir à voir. Paul est fidèle à lui même et je pense qu’il reviendra encore plus fort.

Comment avez-vous vécu la blessure de Paul George cet été ?

J’étais en France quand c’est arrivé et je l’ai appris en différé le lendemain matin. J’ai vu la vidéo une et une seule fois. Ce sont des images assez dures. Ce sont malheureusement des choses qui arrivent. C’est tombé sur nous et c’est comme ça, il n’y a pas grand chose que nous puissions faire. Il faut être patient mais comme je l’ai dit, je suis persuadé qu’il sera encore plus fort quand il reviendra sur les parquets.

Pensez-vous pouvoir atteindre les playoffs cette saison ?

Oui, bien sûr. On va tout faire pour jouer les playoffs mais aussi pour aller le plus loin possible. La saison est longue et c’est vrai que le premier mois a été chaotique de notre côté mais je pense qu’on évolue dans le bon sens.

Les blessures ont donné des opportunités à des joueurs qui n’auraient pas forcément eu beaucoup de temps de jeu comme Donald Sloan. Un apport bénéfique pour le futur de l’équipe ?

C’est bénéfique pour tout le monde. Pour les joueurs et pour l’équipe en général. Avoir une profondeur de banc est quelque chose de très important et si ces joueurs sont capables d’apporter leur écot sur des séquences précises quand nous serons au grand complet, ce sera tout bénéfice. C’est dans l’adversité que l’on peut développer un réel esprit de groupe et nous saurons utiliser cette expérience pour devenir plus forts dans les mois et les années à venir. On a pu prouver que nous pouvions tous jouer et apporter de solides minutes quand nos cadres sont absents.

« Une victoire face à Chicago compte autant qu’une victoire face à Philadelphie »

Vous avez réussi à vous imposer à Chicago, Dallas ou encore Miami. Battre des grosses écuries est-il un facteur important pour vous en ce début de saison ?

On ne regarde pas trop contre qui on gagne. Notre objectif, c’est de gagner tous les soirs, peu importe l’adversaire. Une victoire face à Chicago compte autant qu’une victoire face à Philadelphie. À ce stade de la saison, l’important pour nous est de progresser match après match, sans se soucier du pedigree de l’équipe que nous affrontons.

Sur le plan personnel, vous êtes toujours dans le même registre, à savoir la doublure de Roy Hibbert. Pensez-vous encore progresser à ce stade de votre carrière ?

Je pense qu’en NBA, dès qu’on arrête de progresser, c’est terminé. J’essaye d’améliorer mon jeu année après année. Dans cette ligue, tout dépend aussi des opportunités. Avec la blessure de Hibbert, j’ai pu jouer un petit peu plus mais mon ambition est avant tout d’aider l’équipe à gagner en faisant ce que l’on me demande : rebonds, défense…

Propos recueillis à Cleveland.