Le Jazz a trouvé le bon tempo

Auteur d’un début de saison plus que quelconque, le Jazz a enfin atteint sa vitesse de croisière.

Perturbé par les rumeurs de transferts incessantes concernant Carlos Boozer (free agent cet été), l’équipe a eu du mal à se mettre en marche, mais sans faire de vagues, Utah se retrouve à une victoire de Dallas, actuel 3ème de la conférence Ouest .

Quelles sont les raisons de ce succès ? Utah peut-il devenir un candidat crédible pour une finale de conférence ? Basket USA mène l’enquête.

Un duo de stars convaincant

Deron Williams et Carlos Boozer font partie des meilleurs à leurs postes. Maitrisant l’art du pick and roll tels Stockton et Malone, ils sont les fers de lance de l’équipe en attaque. D’ailleurs, D-Will fêtera sa 1ere sélection au All-Star game à Dallas grâce à des stats tout simplement monstrueuses dans une équipe jouant le haut de tableau de la très relevée conférence Ouest : 19pts, 9,7passes, 50% à 2-pts et 38% à 3-pts en 37 min de jeu. Pour beaucoup, c’est lui le meilleur meneur de la ligue aujourd’hui.

Quant à Carlos Boozer, il reste l’option numéro 1 en attaque avec 19,2pts, 10 rebonds et 55% de réussite à 2-pts en 35min de jeu. Arrivé la même année que Deron Williams dans l’Utah, les deux se connaissent désormais par cœur et ils font des ravages face à n’importe quelle équipe, ou presque.

Un collectif bien huilé

Hormis le duo Williams/Boozer précédemment cité, le Jazz ne possède pas de joueurs extraordinaires. Kirilenko et Brewer sont des Lieutenants de qualité mais ils n’ont pas le niveau All-Star. Cependant, on peut souligner que le retour de AK47 dans le 5 a fait le plus grand bien à la cohésion de l’équipe notamment au niveau défensif. Quant à Brewer, il apporte une dimension athlétique supplémentaire permettant aux extérieurs du Jazz de former l’une des escouades les plus physiques de la NBA.
Wesley Matthews, rookie non drafté, est la révélation de l’année chez les mormons. 8 pts, 2 rbds et 1,6 pd en 20min de jeu. Le départ de Eric Maynor lui a permis de prendre plus de responsabilités au sein de ce collectif, et son intégration est quasi parfaite.
Enfin, le serial shooteur CJ Miles apporte quelques points malgré une sélection aux shoots douteuse : 40% à 2-pts et 30% à 3-pts.

Un banc inégal

Le banc du Jazz reste un peu court malgré quelques bonne surprises comme Matthews ou Miles.  Mais en cas de coup dur, aucun n’est vraiment capable d’élever son niveau de jeu. Le manque de constance de Okur au poste de pivot pose un véritable problème dans la mesure où son coach Sloan est obligé d’associer Millsap et Boozer dans la peinture afin de rivaliser avec les intérieurs adverses. Fesenko et Koufos sont bien trop tendres et manquent d’expérience.

Un coach d’expérience

Jerry Sloan est déjà au Hall of Fame. Réputé intransigeant et dur au mal, Coach Sloan fait partie depuis plus de 20 ans des meilleurs techniciens de la ligue. Recordman de longévité au sein de la même équipe, Sloan est injustement oublié chaque année au moment de l’élection du Coach of The Year. Peut-être que ce sera la bonne saison pour lui…

Les playoffs et après ?

Malgré une très forte concurrence, le Jazz devrait pouvoir accéder aux playoffs. Portés par un Deron Williams régulier et consistant et des joueurs de qualité, les hommes de Sloan semblent évoluer un ton au-dessus du wagon composé de Houston, Memphis, OKC et New Orleans. Sont-ils capables pour autant d’aller jusqu’en finale de conférence ?

Le manque de banc  peut entraver la bonne marche d’Utah. Sans oublier le cas Boozer qui peut toujours être transféré dans les deux semaines à venir. N’oublions pas que le Jazz est au-dessus du salary cap et que les dirigeants pourraient être tentés de faire un trade pour échapper à la luxury tax. Si Boozer était conservé, un joueur comme Korver (5 millions la saison) serait le joueur choisi pour faire ses valises. Là encore, cela ne ferait qu’affaiblir le banc…