[Preview 2014-15] Numéro 18 – Phoenix Suns

Depuis le 22 septembre, Basket USA vous propose ses traditionnelles previews pour la saison régulière. Comme chaque année, nous avons décidé d’effectuer un compte à rebours, de la 30e à la 1ère place.

On poursuit l’exercice périlleux des pronostics avec les flamboyants Phoenix Suns. Équipe champagne de la saison dernière, le club a réussi une belle intersaison en prolongeant tous ses cadres (ou presque) sans se mettre en danger pour les saisons à venir. Avec le retour d’Eric Bledsoe, Goran Dragic aura du soutien et l’équipe peut légitimement nourrir quelques ambitions. Oui mais voilà, la conférence Ouest est toujours aussi forte et les playoffs ne seront pas faciles à attraper.

ÉTAT DES LIEUX

Pour sa première année de coaching, Jeff Hornacek a remis Phoenix sur la carte des équipes redoutées alors que la franchise restait sur trois années consécutives sans playoffs, dont une campagne à 25 victoires. Si les Suns sont à nouveau restés à la porte des playoffs, l’équipe a flirté avec la post-saison et a manqué de peu de s’y qualifier. En fait, avec 48 victoires et 34 défaites, leur bilan aurait fait d’eux les troisièmes ex-aequo de la conférence Est !

Malgré cette petite déception, l’espoir renait et le club va pouvoir poursuivre sur de bonnes bases. Il les a d’ailleurs solidifiées en prolongeant Eric Bledsoe, P.J Tucker et les frères Morris. Même si Ryan McDonough n’a pas lésiné pour conserver son meneur (70 millions de dollars sur 5 ans), l’explosion attendue du salary-cap laisse à penser qu’il s’agit d’un accord intéressant pour les deux parties. Sans oublier que le montant des prolongations des frères Morris reste très raisonnable (52 millions sur 4 ans cumulés pour les deux), à l’instar de celle de P.J Tucker (16,5 millions de dollars pour 3 ans).

Par ailleurs, le club s’est montré agressif sur le marché des free agents en attirant Isaiah Thomas, Anthony Tolliver et Zoran Dragic, là encore pour des sommes très convenables (28 millions de dollars sur 4 ans pour le meneur, 6 millions sur 2 ans pour Tolliver et 3 millions sur 2 ans pour le Slovène).

Au final, la prouesse du General Manager est d’avoir réussi tout cela sans compromettre ses chances de prolonger Goran Dragic l’été prochain, quand celui testera le marché. La perte de Channing Frye semble un moindre mal, même si polyvalence, son adresse et son expérience furent primordiales dans la bonne saison des Suns. Néanmoins, l’effectif présente une densité réelle, notamment sur les postes arrières. Le seul bémol étant que l’un des rookies, Tyler Ennis, et le sophomore Archie Goodwin vont avoir du mal à s »exprimer derrière les vétérans.

À l’aile, l’arrivée de T.J Warren pourrait être intéressante. L’ex-joueur de North Carolina State est en effet un gros scoreur et devrait s’épanouir dans le jeu collectif des Suns, à condition qu’il se dote d’un tir longue distance. En relais de Gerald Green et P.J. Tucker, ses minutes pourront apporter un peu fraicheur.

Si au poste 4, les frères Morris feront le travail, l’interrogation principale porte sur la position de pivot. Derrière Miles Plumlee, par ailleurs très correct, c’est un peu le désert et les blessures à répétition d’Alex Len n’aident pas. À voir si Earl Barron, invité au training camp, sera conservé pour le reste de la saison car le pivot vétéran a suffisamment d’expérience pour apporter sa couenne.

Clairement, l’effectif est de très bonne facture et il n’est pas impossible que Ryan McDonough le modifie d’ici à la date limite des transferts, notamment en profitant de la valeur d’un de ses arrières pour obtenir un peu de taille.

ARRIVÉES

Isaiah Thomas (Kings), Anthony Tolliver (Bobcats), Zoran Dragic, Tyler Ennis, T.J Warren, Earl Barron

DÉPARTS

Channing Frye (Magic), Ish Smith, Dionte Christmas

LE JOUEUR À SUIVRE

Eric Bledsoe

Évidemment, le cas du combo-guard sera suivi de très près, lui qui constitua l’un des feuilletons principaux de cet été. Après une saison tronquée, à moitié, par une blessure au genou, l’ex-Wildcat est attendue au tournant, surtout après la signature de son lucratif contrat. Le joueur a sans doute retrouvé l’intégralité de ses moyens car on l’a vu s’entrainer très intensément avec son mentor et conseiller, LeBron James. La question est de savoir s’il pourra jouer une saison entière, ce qui ne lui est jamais arrivé (72 matchs manqués depuis sa Draft en 2010). Si sa santé tient, Eric Bledsoe fera très mal.

Ses qualités sont en effet incontestables et, à 24 ans, il n’a pas encore exploité pleinement son potentiel. Son physique lui ouvre les portes de toutes les raquettes et il est devenu de plus en plus solide à l’extérieur. Si Goran Dragic incarne l’âme de l’équipe, Eric Bledsoe doit partager le leadership avec son coéquipier slovène. Il doit aussi profiter de ses qualités athlétiques pour donner le ton en défense, son équipe ayant terminé en 21e position dans ce secteur la saison passée. En dépit d’un jeu naturellement à risques, il devra progresser dans la gestion du ballon, lui qui était le plus dispendieux de son équipe la saison passée (3,3 ballons perdus en seulement 32 minutes de jeu en moyenne).

S’il parvient à réaliser tout cela, Phoenix aura fait une très bonne affaire, même à 14 millions de dollars la saison.

LE CINQ PROBABLE

Goran Dragic – Eric Bledsoe – P.J Tucker – Markieff Morris – Miles Plumlee

 LE BANC

Isaiah Thomas, Tyler Ennis, Zoran Dragic, Archie Goodwin, Gerald Green, Marcus Morris, T.J Warren, Anthony Tolliver, Alex Len, Shavlik Randolph, Earl Barron

OBJECTIF

Les playoffs, rien de moins. Normal, après une saison conclue à près de 50 victoires et des signatures estivales ambitieuses, Jeff Hornacek et son staff ne peuvent nourrir d’autres ambitions. Malgré ce bémol intérieur et à un degré moindre à l’aile, l’effectif a les armes pour, d’autant que tous les cadres reviennent avec un an d’expérience supplémentaire.

Avec Isaiah Thomas et Gerald Green, le coach dispose de deux très bons attaquants sur le banc et on a vu lors de la dernière Coupe du monde que Zoran Dragic propose un volume de jeu et une intensité redoutables. Son frère doit finir de s’imposer dans la hiérarchie des meilleurs joueurs NBA et il en est capable. Si le staff parvient à gérer les minutes de chacun, et donc les ego, le club pourra viser une belle place au sein de la Conférence Ouest.

Néanmoins, il subsiste une interrogation défensive, pêché mignon traditionnel de Phoenix. Dans cette conférence si dense, les Suns peuvent atteindre les playoffs mais aussi finir recalés comme l’an passé. La réussite dépendra essentiellement de la bonne santé de ses cadres, en espérant qu’Eric Bledsoe ne se re-pète pas. La cinquantaine de victoires est possible, mais attention : l’équipe ne pourra plus bénéficier de l’effet de surprise de la saison passée. Les Suns seront attendus et devront être capables de modifier leurs plans de jeu si les adversaires s’adaptent à leur basket champagne.

PRONOSTIC

3e de la division Pacific – 9e de la conférence Ouest

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