Les Bleus sont revenus au pays après leur superbe parcours lors de la Coupe du monde espagnole. Avec leur breloque en bronze autour du cou, les joueurs tricolores ont fait un arrêt par l’Adidas Store des Champs-Elysées hier après-midi pour une séance de dédicaces avec leurs fans.
Mais ils ont également bien voulu répondre aux questions des journalistes. Et évidemment, Basket USA était dans le coup. Pour finir notre série d’interviews, c’est Kim Tillie qui nous a donné ses premières impressions de médaillé de bronze. L’ailier bondissant de Vitoria va bientôt rentrer en Espagne… non sans la possibilité de chambrer ses coéquipiers ibères !
Kim, c’était ta première campagne avec les A. Tu reviens avec une médaille de bronze autour du cou. Mais ça n’a pas été facile… Raconte nous comment tu as vécu ce match face à la Lituanie.
Le match pour la médaille de bronze a été très stressant. On a couru après le score pendant quasiment tout le match mais on a réussi à passer devant dans les trois dernières minutes. On a tremblé jusqu’au bout mais on a eu notre médaille.
On vous a vus sur le banc, soudés comme jamais, avec les bras emmêlés. C’est la preuve de la force collective de l’équipe ?
Oui, c’était voulu. Tous les basketteurs connaissent ce geste. En fin de match, on se met bras dessus – bras dessous pour montrer notre cohésion. Quand nos adversaires nous ont vus comme ça, ça a pu les perturber. En tout cas, ça nous a porté chance avec cette médaille et on en est très heureux.
Est-ce que tu as des regrets par rapport au non match contre les Serbes en demi ?
Oui, on peut avoir quelques regrets. Il y avait moyen de passer. On est mal rentrés dans le match défensivement, on était pas assez durs. On a manqué d’énergie. On a mis une mi-temps à se réveiller mais après, sur la deuxième mi-temps, on est bien revenu. On était à -15 et on est revenu à égalité. On a fait un gros match mais c’était un peu trop tard. Et puis, Milos Teodosic a été énorme. Contre nous, il n’a pas raté un tir quasiment. C’est lui qui nous a tués.
Il faut dire que vous avez joué en back to back pour ainsi dire, deux matchs en deux jours. Rien ne vous a été épargné.
Ce n’était pas facile. On avait le match contre la Serbie à 10h le soir, en plus on l’a perdu, et il fallait préparer le suivant à 18h le lendemain. C’était pas l’idéal mais bon, on a su se remobiliser pour aller chercher la médaille qu’on était venue chercher.
Avant ça, vous aviez battu l’Espagne chez eux. Pour toi qui y vit depuis un certain temps, ça a dû être un moment spécial, non ?
De battre l’Espagne, chez eux, ça restera le plus grand souvenir pour moi. C’est un truc incroyable franchement. Personne ne croyait en nous sur ce match. Il faut s’imaginer dans leur salle à Madrid, avec 20 000 supporters espagnols qui les encouragent, plus leur équipe avec tous ces grands joueurs… C’était dingue !
La presse s’enflamme déjà pour le prochain Eurobasket qui se jouera en France. C’est forcément une échéance qui te parle maintenant que tu baignes dans le Bleu.
Sur les trois dernières compétitions internationales, c’est vrai qu’on a renforcé notre statut. On va partir plus ou moins favoris pour l’Euro l’an prochain. Un Euro à la maison, c’est une occasion extraordinaire et il faudra aller au bout.
Pour ta première compétition avec la sélection, quels enseignements tu tires personnellement ? Notamment pour ta saison à venir à Vitoria où tu joueras l’Euroligue.
J’ai beaucoup observé la façon dont Boris Diaw joue. On joue plus ou moins sur le même poste. C’est en observant et en apprenant des meilleurs qu’on progresse. C’était très profitable pour moi de le côtoyer pendant cette quinzaine et de voir comment il réagissait aux consignes du coach. C’est quelque chose qui va m’aider à l’avenir, avec mon club.
A ce propos, n’est-ce pas compliqué de s’adapter à un rôle de complément quand on dispose de plus de temps de jeu en club ?
On le sait d’emblée en fait. L’Equipe de France, c’est différent du club. On joue pour son pays. Chacun a un rôle spécifique dans l’équipe et ça ne marche bien que si chacun respecte son rôle. Quand on obtient une médaille, on ne peut rien dire. Il faut accepter son rôle et être prêt à donner 100% quand on fait appel à nous.
On a dû t’en parler mille fois, mais c’est un cas rarissime dans l’histoire du sport français. Les trois frères Tillie ont fait leur été en Bleu.
Oui, c’est un bel été pour nous. On pensait pas qu’on en arriverait jusque là. Mes frères et moi, on veut toujours gagner. Killian a déjà gagné le Championnat d’Europe des moins de 16 ans [avec le trophée de MVP à la clé, ndlr] et, en ce moment, mon frère est avec mon père aux Championnats du monde de volley, en phase finale aussi. J’espère qu’eux aussi vont nous ramener une médaille cet été.
Comment ça se passe dans la famille : vous êtes plus volley ou basket alors ?
Pour le moment, on est à égalité : 2 partout ! Mais le petit a changé de sport. Il est passé au basket et je pense qu’il va finir professionnel tôt ou tard. On a passé une bonne partie de l’été ensemble, on a bossé individuellement sur des mouvements. Il me demande des conseils. C’est sympa d’avoir mon petit frère qui fait du basket aussi.
Propos recueillis à Paris