« Rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Ce vieil adage pourrait parfaitement correspondre à l’impact de la France sur la NBA. Encore absente des parquets nord-américains il y a moins de vingt ans, la France est devenue en l’espace de quelques années le premier pourvoyeur de talent, si l’on excepte les Etats-Unis.
Pourtant, ce sont près de trente pays qui ont devancé l’Hexagone en envoyant l’un de leur ressortissant en NBA. Mais depuis 1997 et la sélection d’un certain Olivier Saint-Jean par les Sacramento Kings, ce ne sont pas moins de vingt joueurs tricolores qui ont foulé les parquets du plus prestigieux championnat du monde. Certains sont devenus des stars mondiales, d’autres ont connu des carrières respectables, et d’autres encore n’ont malheureusement pas réussi à y faire leur trou.
Mais qu’importe, rien que le fait de pouvoir dire que l’on a eu la chance de jouer en NBA reste une réussite phénoménale. Formés dans nos centres français ou dans le système universitaire américain, nos compatriotes de la NBA ont conquis la planète basket et le réservoir ne semble pas désemplir. Quatre joueurs draftés en 2013 et 2014 attendent d’ailleurs leur tour…
N°16 : Mickaël Gelabale
Formé à: Cholet / Real Madrid
Draft: 2nd tour, 48ème choix par Seattle en 2005
Saisons: 2 (2006 à 2008 avec Seattle, 2012-2013 avec Minnesota)
Matchs en saison régulière: 145 (dont 27 comme titulaire)
Matchs en playoffs: 0
Moyennes: 4,6 points à 47,0%, 2,3 rebonds, 0,8 passe décisive
Totaux: 670 points, 330 rebonds, 115 passes décisives
Record en carrière: 21 points (face aux Lakers le 24 février 2008)
Awards: –
Son parcours:
28 juin 2005: Sélectionné par les Seattle SuperSonics au 2nd tour (48ème choix) de la Draft 2005.
28 septembre 2009 : Signe avec les Los Angeles Lakers comme free agent.
10 octobre 2009 : Coupé par les Los Angeles Lakers.
18 janvier 2013 : Signe deux contrats de dix jours avec les Minnsota Timberwolves puis signe pour le reste de la saison.
7 juillet 2013 : Coupé par les Minnesota Timberwolves.
Gains: $2,051,298
La carrière de Mickaël Gelabale en NBA est tout sauf un long fleuve tranquille. Malgré une concurrence plus que féroce à son poste d’ailier chez les SuperSonics (Rashard Lewis en 2006-07, Kevin Durant en 2007-08), Gelabale aurait pu devenir une rotation très intéressante, à Seattle ou ailleurs. Habitué aux matchs à enjeu et à la pression après son passage au Real Madrid, le joueur formé à Cholet est choisi par les Seattle SuperSonics au deuxième tour de la Draft 2006.
Des débuts sous le maillot des SuperSonics
Sa première saison est plutôt satisfaisante mais est dans le même temps assez déroutante, puisqu’il connait plusieurs phases avec un gros temps de jeu suivies de périodes où il est complètement sorti de la rotation. Il bénéficie tout de même d’un rôle assez important avec plus de vingt minutes de jeu à une trentaine de reprises, et connait même l’honneur d’apparaitre quatorze fois dans le cinq de départ. Bon défenseur, attaquant honnête, il affiche des moyennes de 4,6 points et 2,5 rebonds par match. Prometteur pour la suite.
Malheureusement, le coach Bob Hill est limogé et son remplaçant, P.J Carlesimo, ne voit pas en Gelabale le même potentiel que son prédécesseur. Le français est alors cloué sur le banc jusqu’au mois de février avec seulement quelques miettes de « garbage time » à se mettre sous la dent. Mais son élan est brisé alors qu’il commence tout juste à retrouver ses marques avec les Sonics, en plein mois de février. Deux jours après avoir inscrit 16 points en déplacement à Denver, Gelabale est en effet victime d’une rupture du tendon d’Achille qui met fin à a sa saison et l’éloigne des parquets pendant de longs mois.
Une seconde chance dans la zizanie des Timberwolves
Sans contrat, il revient sur les parquets en mars 2009 avec les Los Angeles D-Fenders en D-League dans l’optique de signer un contrat pour la fin de saison avec une franchise NBA, mais malgré de bonnes performances, la porte ne s’est jamais ouverte. De retour en Europe en 2009, il passe tour à tour par la France, la Belgique, la Russie et l’Espagne avant de recevoir un appel en provenance du Minnesota. Cinq ans après son dernier match avec les Sonics, Gelabale est de retour en NBA en 2013.
Au sein d’un effectif où les principaux cadres sont à l’infirmerie, il prend rapidement de l’importance au sein de la rotation et signe des performances très honorables sous ses nouvelles couleurs. Pour son premier match le 19 janvier , il inscrit 11 points face à Houston puis 15 points une semaine plus tard à Washington. Plus mûr, il n’hésite pas à prendre ses responsabilité sur le parquet et intègre le cinq de départ au début du mois de février. Malheureusement, son temps de jeu s’effrite petit à petit et il sort plus ou moins de la rotation à la mi-mars, ne jouant plus que des bouts de match pendant le « garbage time ».
Non conservé en fin de saison, il retourne en Europe et s’engage avec le club russe de Khimki, et reste toujours l’un des cadres de l’équipe de France. Malgré cette fin de parcours décevante dans le Minnesota, Gelabale a réussi son pari : celui de revenir en NBA après s’être battu pendant de nombreuses années pour retrouver le championnat américain.
Il restera à jamais le premier français à avoir réalisé un comeback en NBA, après avoir été contraint de quitter la ligue auparavant.