Légende du basket français, Antoine Rigaudeau possède l’un des plus beaux palmarès de sa génération, avec notamment deux victoires en Euroleague avec le Virtus Bologne, une médaille d’argent aux Jeux olympiques (2000) et plusieurs titres nationaux en France et en Italie. Après avoir tout gagné, ou presque, en Europe, il rejoint la NBA en 2003, mais l’expérience aux Mavs tourne court (11 matches). Le « Roi » revient sur cette expérience.
Avec le recul, quel regard portez-vous sur votre passage en NBA ?
Cela reste une expérience positive car j’ai enfin vu la NBA de l’intérieur. J’ai eu accès aux infrastructures et j’ai pu assister au développement d’une équipe. Mon experience ne s’est pas très bien déroulée, car quelque chose n’allait pas mentalement. On m’a demandé de jouer au poste 3 alors que je n’avais jamais joué à ce poste en Europe. Je n’avais jamais eu l’ambition d’y aller, et rejoindre cette ligue sur le tard ne m’a pas aidé.
Vous aviez aussi participé aux Summer league à la fin des années 90, cela reste un bon souvenir malgré tout ?
La Summer league c’est très individuel et ça reste intéressant pour ceux qui veulent se montrer. On apprend un peu plus le fonctionnement de la NBA au quotidien. A titre personnel, j’ai préféré revenir en Europe avec un vrai rôle au sein d’une équipe.
Durant votre carrière en Europe, vous avez notamment côtoyé Ettore Messina, qui vient de rejoindre Gregg Popovich aux Spurs. Quelles sont ses chances de réussite comme entraîneur en NBA ?
Cela fait un moment que je ne l’ai pas vu mais il a dû évoluer dans son approche du coaching. David Blatt est dans un registre équivalent en tant qu’entraîneur mais il est plus proche de ses joueurs. Je pense que LeBron James avant de revenir à Cleveland s’est renseigné sur Blatt et a noté que c’était un coach qui est très discipliné dans son jeu.
Vous laissez entendre que Messina doit améliorer la communication avec ses joueurs pour s’imposer en NBA ?
En NBA, ce sont les joueurs eux-mêmes qui font en grande partie l’équipe. Messina n’est pas ce genre d’entraîneur. Deux options s’offrent maintenant à lui : soit il accepte l’ego de ses joueurs ; soit il s’entoure de joueurs comme ceux qu’il trouvera aux Spurs.