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Patty Mills, l’autre fierté du peuple aborigène

Patty Mills« Mon idole était Cathy Freeman ».

L’assertion a de quoi interloquer. Combien de joueurs NBA ont été inspirés par Michael Jordan, Magic Johnson, Larry Bird… Des centaines ! Mais par une athlète, qui plus est une femme ? Là, le chiffre tombe sous la dizaine. Facile !

Fils d’aborigène en Australie, Patty Mills a effectivement été inspiré par la grande adversaire de Marie-Josée Pérec sur l’épreuve du 400m. Ayant lui-même commencé par l’athlétisme, le jeune Patrick voulait remporter la médaille d’or comme la première icône mondiale du peuple aborigène.

Entretien captivant avec Patty Mills.

Que cela représente-t-il pour toi d’être non seulement Australien mais également d’origine aborigène et aujourd’hui en finale NBA ?

« Je suis extrêmement heureux de pouvoir jouer au basket sur la plus grande scène du monde… et de pouvoir représenter mon pays et mes ancêtres aborigènes. »

Tu as certainement vécu la médaille d’or de Cathy Freeman aux Jeux Olympiques de Sydney en 2000…

« Oui, j’avais 12 ans à l’époque et je faisais aussi de l’athlétisme. Ma distance était aussi le 400m. En fait, je voulais tout faire comme Cathy Freeman, elle était mon idole de jeunesse. Sa victoire à Sydney était… j’en ai encore des frissons rien que d’en reparler… c’était un moment historique. Je ne l’oublierai jamais ! Tout le pays était derrière elle pour la soutenir, peu importe de quelle couleur ils étaient. Ça a bougé les lignes dans la société australienne. C’est un moment d’immense fierté car elle a dû supporter énormément de pression avant et après la course. »

On sait que le peuple aborigène a beaucoup souffert à travers l’histoire. Quel a été l’impact historique de cette médaille d’or selon toi ?

« C’était énorme. Premièrement, ça a enfin donné un visage au peuple aborigène. Je pense que c’est très important pour l’Australie de reconnaître l’histoire unique des indigènes. Et puis, c’était un moment très fort à vivre car tout le monde s’est uni, peu importe leurs différences, pour supporter une personne d’origine aborigène. Maintenant que je suis plus vieux, je me rends compte de l’importance historique de ce moment. »

Tu as un documentaire [intitulé « For my people »] qui sort sous peu. Tu peux nous en dire plus ?

« Oui. C’est un film qu’on a tourné l’été dernier, pendant toute l’année aussi. Je pense que c’est quelque chose qui n’a jamais vraiment été fait auparavant. Ça donne une bonne idée d’où je viens, de ma culture et de ma vie hors du basket. On me voit chez moi, dans les îles avec ma famille. C’est fondamental de revenir là aussi souvent que possible. La culture de mes ancêtres est quelque chose que je porte en moi et qui m’est très chère. Dans le documentaire, on peut voir tout ça. »

Peux-tu nous dire justement dans quelle situation tu as grandi, d’un point de vue socio-économique ?

« J’ai grandi à Canberra, c’est un peu le D.C. de l’Australie. Mes parents travaillaient dans les services sociaux qui s’occupent des questions indigènes. Je suis allé dans une école uniquement pour les garçons jusqu’au lycée. Ce n’était évidemment pas le contexte de mission dans lequel ma mère [aborigène] avait grandi mais je pense que c’était mieux pour moi de grandir ainsi plutôt que dans les îles. Je n’aurais pas eu les mêmes opportunités si j’avais vécu là-bas. »

Tu disais avoir d’abord essayé l’athlétisme. Quand as-tu troqué les pointes pour les baskets ?

« En fait, comme j’étais fils unique, j’ai pu essayer pas mal de sports différents. J’ai commencé avec le 400 mètres donc. Mais j’ai aussi fait du rugby, du foot australien, du cross country. Je ne crois pas que ma mère aimait beaucoup que je fasse du rugby mais je voulais essayer pour voir si ça me plaisait. Tous ces sports m’ont aidé dans le basket, surtout le foot australien, car c’est là que j’ai appris la dureté. Et la dureté mentale aussi. »

Quels étaient les joueurs que tu suivais durant l’enfance ?

« Quand j’étais gamin, le basket australien était tout ce que je connaissais. Ça n’allait pas plus loin. Andrew Gaze, Shane Heal, et Luc Longley qui jouait avec Michael Jordan. C’était les gars que j’admirais. Mais plus proche de moi, j’ai été énormément influencé par mon oncle Danny Morseu, le premier indigène à représenter l’Australie aux Jeux Olympiques et au championnat du monde à la fin des années 70. C’est lui qui m’a vraiment convaincu que je pouvais y arriver malgré les difficultés. Il a toujours été d’un grand soutien. Il était mon modèle tout comme Cathy Freeman. »

Que penses-tu que ton exemple et celui d’Aron Baynes donnent pour la génération suivante ?

« On est très content de pouvoir donner de l’espoir à tous les jeunes australiens. On a prouvé que la NBA était un objectif qu’on peut atteindre. Maintenant, on a Dante Exum qui se présente à la prochaine draft. Les jeunes australiens peuvent envisager de jouer au plus haut niveau. Et puis c’est bien pour le basket en général en Australie, pour les fans aussi. »

Avec la Coupe du Monde en septembre prochain, vous avez une belle chance avec les Boomers et une belle génération…

« Oui, l’équipe nationale n’a jamais encore eu de médailles dans les événements majeurs [JO et Championnat du monde], même à la grande époque d’Andrew Gaze. On a donc une chance de marquer l’histoire et ce qui est intéressant, c’est qu’on a un groupe très jeune. Je n’ai encore que 25 ans et les autres gars sont encore jeunes. Si on arrive à garder le groupe ensemble, on pourrait devenir une forte équipe à l’image de l’Espagne ou de l’Argentine. »

Propos recueillis à San Antonio

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