Tous les mardis, “La course au MVP” vous propose de retrouver un Top 5 des candidats potentiels au titre de Most Valuable Player.
Pour cette dernière édition de l’année 2009, la course au MVP se penche sur celui qui a marqué, une fois de plus, la ligue de son talent : Kobe Bryant.
Co-MVP du All Star Game, champion NBA pour la 4ème fois de sa carrière, MVP des finales pour la première fois, l’année 2009 a marqué un tournant dans la carrière de Bryant. Mais pour celui qui est devenu, cette saison, le deuxième meilleur marqueur de l’histoire des Lakers, l’histoire ne s’arrête pas là.
Si LeBron James mérite entièrement son titre de MVP de la saison 2008-2009, je suis tenté de décerner le titre officieux de MVP de l’année 2009 à Kobe Bryant.
Les deux joueurs sont les deux derniers MVP en titre, et comme la NBA fait bien les choses, il se trouve justement que ces deux là s’affrontaient vendredi soir au Staples Center. Mais ici, ce n’est pas le match qui nous intéresse, mais plutôt ce qu’on a pu voir à la mi-temps de celui-ci.
Pour les couche-tard qui ont vu la rencontre entre Cleveland et Los Angeles, vous avez peut-être suivi également l’interview de Kobe Bryant par Magic Johnson. Un passage en particulier illustre parfaitement l’état d’esprit dans lequel se trouve Kobe depuis le début de saison. Lors de l’interview, Magic a posé à Kobe la question suivante : « L’an passé, je t’avais demandé si tu étais prêt à passer le flambeau à LeBron, et tu m’avais dis, laissez moi d’abord remporter un 4ème titre. Maintenant que tu as gagner ce 4ème titre, es tu prêt à passer le relai ? ». Réponse de Kobe, sourire aux lèvres : « Laissez moi d’abord en remporter un 5ème ». Tout est dit.
Kobe va certainement tout faire pour aller chercher un 5ème titre, et ce, dès cette saison. Mais ce 4ème trophée l’a changé, il a donné à Bryant une sorte de quiétude, un coté imperturbable que l’on avait jamais vu chez ce joueur depuis son arrivée dans la ligue en 1996.
L’année dernière, lorsque je regardais jouer les Lakers, j’ai été marqué par leur concentration, leur détermination. Chaque match, chaque victoire n’était qu’un pas de plus vers le but ultime. Ils ne pouvaient se satisfaire d’une simple victoire en saison régulière ou en playoffs, car ils étaient en mission. Et je n’oublierai jamais les visages des membres des Lakers, et plus particulièrement le sourire sur celui de Kobe lors des dernières secondes du match 5 face à Orlando. Leur mission s’achevait de la plus belle des manières, et ils pouvaient enfin laisser exploser leur joie. Je crois que c’était la première fois que je voyais Bryant sourire de tout les playoffs.
Le MVP de la saison 2007-2008 a essuyé beaucoup de critiques l’an passé. Après sept années sans titre, et une finale perdue en 2008 face aux Celtics, beaucoup disaient de Kobe qu’il n’était qu’une machine à scorer, mais qu’il était incapable de gagner sans Shaq. Seul un titre pouvait faire taire tous ses détracteurs, et ce titre est désormais acquis.
Kobe a même fait mieux que ça, puisque, en l’espace de un an et demi, il a remporté son premier titre de MVP de la saison, son 4ème trophée de champion, et son premier titre de MVP des finales. Si je disais plus haut que cette année 2009 avait marqué un tournant dans la carrière de Kobe, c’est parce que je pense que c’est surement celle-ci que lui a permis de passer du stade de grand joueur, à celui de futur Hall of Famer.
Grâce à tout cela, Kobe n’a jamais été aussi serein que cette saison. Et cette sérénité lui va bien. Mais surtout, le jeu de Bryant n’a jamais été aussi abouti. Si vous regardez un match des Lakers, je vous suggère de porter une attention particulière à deux choses. D’une part, le travail que Kobe effectue sans ballon, en attaque comme en défense. Et d’autre part, son travail de jeu jambes en un contre un, lorsqu’il a la balle. Il y a de quoi faire tourner la tête à n’importe quel défenseur.
Le plus incroyable dans tout ça, c’est que Kobe joue avec index fracturé et un ligament du petit doigt abimé ! Je me souviens avoir eu une fracture à un doigt lorsque je jouait au basket. Lors du match suivant, mon premier shoot fut un air-ball, et le second ne fut guère mieux. Mon shoot était complètement déréglé. Bien sûr, j’étais à des années lumières du niveau de Kobe, mais tout de même, je reste impressionné lorsque je le vois planter 42 points aux Bulls, ou lorsqu’il inscrit le shoot de la victoire face aux Bucks, avec une attelle autour de son doigt. Je le suis encore plus lorsque que je vois Bryant prendre désormais 4 à 5 shoots par match main gauche. Etre capable d’adapter son jeu à ce point montre justement l’étendu de celui-ci.
En fait, comme l’a dit Phil Jackson, la blessure de Bryant ne semble pas amoindrir son jeu offensif, mais plutôt son jeu défensif. Heureusement pour les attaques adverses puisque Kobe est actuellement le troisième meilleur intercepteur de la ligue derrière Rajon Rondo et Monta Ellis.
Tout cela prouve que Kobe est un compétiteur acharné, mais quelles que soient ses performances individuelles, le basket reste un sport collectif, et Bryant a beau donner l’impression de pouvoir encore progresser après 13 saisons passées en NBA, il ne peut gagner seul. Si Kobe a réussi à remporter un titre sans Shaq, c’est aussi parce qu’il avait autour de lui, des joueurs tels que Pau Gasol, qui est certainement le meilleur lieutenant de toute la ligue, Lamar Odom, Derek Fisher ou encore Trevor Ariza. Sans eux, la victoire n’aurait pas été possible, et ça, Kobe l’a bien compris.Car, aussi doué puisse être Bryant, il ne peut gagner sans ses coéquipiers. Mais à l’inverse, sans Kobe, les Lakers ne seraient même pas mentionnés parmi les possible favoris au titre, et leur parcours en 2009 n’aurait certainement pas été aussi radieux. Je pense que c’est ce qu’on attend d’un MVP, et c’est pour ces raisons que je fais de Kobe Bryant, mon MVP de l’année 2009.
1-Kobe Bryant (1) : 29.8pts, 5.8reb, 4.3pd, 2.2int, 0.2ctr, 3.2bp, 48.3% Tirs, 29.7% 3pts, 84.4% LF
2-LeBron James (2) : 28.8pts, 6.9reb, 7.8pd, 1.4int, 0.8ctr, 3.7bp, 50.2% Tirs, 36.3% 3pts, 77.7% LF
3-Dirk Nowitzki (3) : 25.5pts, 8.1reb, 2.6pd, 1.1int, 1.3ctr, 1.9bp, 48.5% Tirs, 39.7% 3pts, 87.9% LF
4-Dwyane Wade (-) : 26.8pts, 5.1reb, 6.1pd, 1.7int, 1.2ctr, 3.0bp, 44.0% Tirs, 25.0% 3pts, 76.6% LF
5-Dwight Howard (5) : 17.4pts, 13.4reb, 1.5pd, 1.1int, 2.5ctr, 3.4bp, 62.1% Tirs, 0.0% 3pts, 60.1% LF
Mentions Spéciales (dans le désordre) : Carmelo Anthony, Chris Bosh, Joe Johnson, Steve Nash, Brandon Roy
*() : Classement semaine précédente.