Pourquoi Adidas a cassé sa tirelire sur Damian Lillard

Il y a maintenant un mois que nous vous annoncions la signature de l’énorme prolongation de contrat de Damian Lillard avec la firme aux trois bandes. Avec plus de 100 millions de dollars sur les dix prochaines années, cet accord fait des pieds du meneur les troisièmes plus précieux de la ligue après ceux LeBron James et Derrick Rose et donc, devant Kobe Bryant. Alors comment expliquer qu’un sophomore jouant dans un petit marché comme Portland puisse être l’objet d’un tel contrat ?

Adidas a besoin de stars

L’explication offerte par USA Today est très simple. Avec des égéries en perte de vitesse telles que Derrick Rose blessé ou Dwight Howard snobé après son départ d’Orlando, Adidas avait besoin de relancer une icône du basketball.

Face à l’écurie Nike (LeBron, Kobe, Durant), celle de la marque allemande manque de joueurs de renommée internationale. À titre d’exemple, les joueurs sponsorisés par la marque au swoosh totalisent 128 sélections au All-Star Game, 37 titres NBA et 32 médailles olympiques, ceux de Adidas seulement 40 sélections, 7 titres et 7 médailles.

Lillard, le profil parfait

Rookie de l’année 2013, All-Star et participant du Slam Dunk Contest et du concours à trois-points dès sa seconde année, Damian Lillard a le profil de la star en puissance. Meneur très offensif, le Blazer est abonné aux top 10 et donc, très visible médiatiquement. De plus, sa personnalité humble et altruiste conforte Adidas dans son choix. Laurence Norman, vice président d’Adidas Global Basketball au moment de l’accord, explique très bien cette décision au quotidien.

« C’est avant tout un joueur d’équipe. Sa popularité est croissante, comme l’atteste sa progression sur les réseaux sociaux (1,3 millions de fans facebook, plus de 400 000 followers Twitter et Instagram). On le connaît très bien, il traîne souvent au bureau (ndlr: comme Nike, le siège d’Adidas est situé à Portland). Nous savons à quel point c’est un homme de valeurs, qui respecte la famille, l’amitié et notre relation. Cet accord est peu risqué, compte tenu de sa personnalité et son intégrité. Il y a toujours un risque mais celui-ci est vraiment minime au regard de la trajectoire de Damian. »

Son shoot au buzzer, une aubaine pour la marque

L’agent du joueur, le très puissant Aaron Goodwin (également représentant de DeMar DeRozan, Chris Webber ou Gary Payton), raconte comment le trois-points au buzzer de Lillard pour vaincre Houston a généré une joie sans égale dans les loges du Moda Center, quand bien même ce tir signifiait l’élimination de cinq joueurs d’Adidas, dont Dwight Howard.

« La réaction a été dingue » confesse l’agent. « Paul Allen (propriétaire des Blazers) est normalement calme mais il s’est mis à sauter partout. Neil Oshley (general manager) saute partout également. Jim Gatto d’Adidas court et saute partout comme si Damian était le seul joueur de sa marque sur le terrain. J’ai compris à quel point ce tir était important, à quel point ce gosse est spécial. »

Également interrogé par USA Today, l’expert en marketing sport David Carter s’accorde avec la réflexion de l’agent.

« Ce tir est très important pour son image et sa carrière, notamment en terme  d’héritage. Mais ce ne sont que des moments très brefs, qui peuvent rapidement être remplacés par d’autres exploits d’autres joueurs. Au final, on en revient aux mêmes fondamentaux: comment le joueur va t-il mettre cela à profit ? Comment va t-il se comporter sur et en dehors du terrain ? Comment les Blazers vont réussir sur le long terme et aura t-il un rôle dans ce succès ? Avec la victoire, la popularité est croissante et il est simple de l’amplifier. »

Nul doute que le joueur, ses conseillers et son sponsor sauront faire fructifier de telles images. D’ailleurs, Lillard pourrait très prochainement avoir sa propre ligne de baskets afin de faire rentrer son nom encore un peu plus dans les esprits.