Preview Playoffs 2014 : (2) Miami - Brooklyn (6) • Basket USA

Miami - Brooklyn Le Heat aurait sans doute préféré jouer les Raptors, mais un ultime contre de Paul Pierce en a décidé autrement. Ça nous offre une des séries les plus passionnantes de ces playoffs avec deux anciens Celtics qui tentent une nouvelle fois de faire chuter le double champion en titre. Ça promet quelques étincelles, mais aussi une belle opposition de style entre le jeu alerte de Miami, et les systèmes plus posés de Brooklyn. Sur la saison en cours, les Nets mènent 4-0…

Meneurs de jeu

Même si Deron Williams n’a plus le niveau All-Star et qu’il est encore diminué par des blessures, il demeure un cran au-dessus de Mario Chalmers. Williams est même le baromètre de Brooklyn. Lorsqu’il joue bien, les Nets gagnent. Lorsqu’il n’est pas bon, ils perdent. C’est en tout cas ce qu’on a vu face aux Raptors. Face au Heat, il n’aura pas à se coltiner un joueur du niveau de Kyle Lowry, mais il devra apporter davantage de danger extérieur car Pierce et Johnson seront déjà bien occupés à gérer Wade et LeBron. Pour sa part, « Super Mario » est le meneur idéal pour le Heat. En retrait, il apporte une menace extérieure, tout en apportant de l’aide en défense. Sous-estimé mais précieux.

Avantage Nets

Extérieurs

Depuis deux matches, Jason Kidd a décidé de titulariser Alan Anderson aux côtés de Joe Johnson, et bien évidemment, ça ne peut pas rivaliser avec le meilleur tandem d’extérieurs de la NBA : Dwyane Wade et LeBron James. Leur complémentarité n’est plus à démontrer, et la bonne nouvelle, c’est que leurs petits bobos ont disparu. Johnson a fait taire beaucoup de critiques sur ce premier tour dans son style toujours aussi « smooth ». Il a gagné son duel de All-Stars face à DeMar DeRozan. On parie tout de même que Pierce jouera souvent 3, et que Kidd fera moins appel à Anderson, et davantage à Kirilenko, oublié face aux Raptors.

Avantage Heat

Intérieurs

On part du principe que Jason Kidd débutera avec la paire Pierce-Garnett sous les panneaux. Un duo atypique mais qui tient la route depuis plusieurs mois. Plus petit que ses adversaires, Pierce apporte son métier et sa dureté en défense, et écarte les défenses en attaque. Et face aux Raptors, il a prouvé qu’il pouvait être encore clutch par ses tirs et… ses contres. KG est moins vue, mais reste précieux par son expérience, et sa capacité à détruire ses adversaires mentalement. Valanciunas a disparu dans le Game 7, tandis que Garnett se fendait d’un double double sans vraiment forcer. En face, la paire Haslem-Bosh préfère s’écarter et elle sera surtout beaucoup moins tendre que celle de Toronto. Ça promet quelques contacts virils entre des joueurs qui se connaissent par cœur.

Match nul

Les bancs

C’est le gros point fort de Brooklyn avec 8-9 joueurs quasi interchangeables. Teletovic, Livingston, Blatche, Kirilenko, Thornton et Plumlee ne sont pas là pour faire tourner les serviettes, et leur apport a été essentiel pour ramener les Nets dans le Top 8. Dans le Game 7 face à Toronto, le trio Livingston-Blatche-Thornton frappe fort dans le 2e quart-temps pour faire le break. Si Brooklyn parvient à dominer le Heat, ce sera grâce à la richesse de son banc, fort en taille et en adresse. Côté Heat, on prend les mêmes et on recommence avec Allen, Cole et Andersen comme principaux remplaçants. Shane Battier au fond du trou et Mike Miller parti, c’est James Jones qui a repris le rôle du shooteur qui peut faire mal. En revanche, Mike Beasley a disparu…

Avantage Nets

Les coaches

Premier coach rookie à gagner un Game 7 à l’extérieur, Jason Kidd réalise une deuxième partie de saison exceptionnelle. Sans son meilleur joueur, Brook Lopez, il a remobilisé son groupe, fait le dos rond, et ouvert son banc en grand. Avec Kidd, tout le monde a sa chance, et sa gestion du temps de jeu est remarquable avec des All-Star d’expérience dans le cinq, et des morts de faim sur le banc. Face à lui, l’un des entraîneurs les plus sous-estimés : Erik Spoelstra. Pourtant, la défense du Heat (quand elle est motivée) est un modèle du genre. En attaque, le Heat essaie au minimum d’éviter l’isolation, et c’est toujours un régal de voir Wade et dominer une défense par leurs qualités individuelles et leur entente. Même la défense des Bobcats, l’une des meilleures du pays, n’a rien pu faire.

Avantage Heat

La clé de la série

Le tempo. Lors de ses quatre victoires en saison régulière (dont trois d’un petit point…), Brooklyn a imposé son rythme, ralentissant au maximum le jeu. Pour que les Nets aient une chance de s’imposer, il leur faudra poursuivre dans cette voie avec une gestion optimale du chrono en attaque, et un gros repli défensif pour limiter les contre-attaques. Sur le papier, ils en sont capables, mais le Heat est reposé, et sur la durée, le physique et le côté rouleau-compresseur du champion pourraient faire la différence. Au-delà de la présence du tandem Pierce-Garnett, cette série rappelle celles passées entre Boston et Miami, et on peut donc s’attendre à quelques retrouvailles musclées et davantage de jeu sur demi-terrain que de contre-attaques. On est l’Est, non ?

Les statistiques

Miami

Brooklyn

Le bilan de la saison (4-0)

1er novembre : Nets – Heat 101-100

10 janvier : Nets – Heat 104-95

12 mars : Heat – Nets 95-96

8 avril : Heat – Nets 87-88

Verdict

Si l’on se fie à la saison régulière, Brooklyn part favori, capable de gagner deux fois à Miami et de sweeper le champion en titre. Sauf que c’était la saison régulière avec un Heat souvent diminué et/ou peu concerné, tandis que les Nets avaient des messages à envoyer ou des playoffs à accrocher. Cette fois-ci, on repart à zéro avec un Miami reposé et des Nets fatigués. Un Heat quasi à 100% de ses moyens, sans doute revigoré par les problèmes des autres favoris. On peut compter sur LeBron James et Dwyane Wade pour tenter de conserver cette invincibilité dans ces playoffs, mais aussi depuis deux saisons. Aucune franchise de l’Est n’a battu Miami en playoffs depuis 2010 ! A l’époque, LeBron et Bosh n’étaient pas là… A la rédaction, 90% voient Miami passer, dont la moitié sur le score de 4-2.

Miami 4-2