Si les Wizards ont perdu hier soir en prolongation face aux Kings, le vétéran Drew Gooden n’a, une nouvelle fois, pas démérité. Avec 18 points à 7/10 aux tirs, dont 2/2 à trois points, l’intérieur remplaçant des Wizards a encore délivré une partition pleine de justesse.
Signé au débotté pour un contrat de 10 jours le 26 février dernier pour remplacer Nene touché au genou, Drew Gooden n’avait plus enchaîné deux matchs de suite au-dessus des 18 points depuis le 12 mars 2012, soit quasiment deux ans jour pour jour… quand il évoluait alors sous le maillot des Bucks.
Mis au ban à Milwaukee
Complètement oublié sur le banc de Milwaukee la saison passée, Gooden a subi de plein fouet la politique jeuniste des Bucks. Avec son contrat de 34 millions de dollars sur 5 saisons signé en 2010, l’ancienne sensation rookie du Magic aux côtés de Tracy McGrady était devenu un surnuméraire… mis au ban du groupe !
« Je savais dès le premier match de présaison que la situation à Milwaukee n’était pas bonne pour moi. C’était une pilule très difficile à avaler mais j’ai essayé d’accepter mon nouveau rôle. C’était clairement quelque chose de nouveau, de ne pas jouer. Déjà de ne pas être titulaire, mais là de ne pas jouer du tout ! Les seuls qui me soutenaient étaient mes coéquipiers et les fans. Au final, le mieux a été de se séparer à l’amiable. » explique Drew au Washington Post.
Empochant la coquette somme de 13 millions de dollars pour se libérer de son précédent contrat, Gooden restait cependant sur le carreau. A 32 ans, et après avoir connu 9 franchises en 11 saisons NBA, l’ailier fort aux styles capillaires plus que douteux semblait fini pour le haut niveau…
Avec des moyennes de 12 points et 7 rebonds de moyenne en 11 ans de carrière (et mieux, 16 points et 10 rebonds projetés sur 36 minutes), cela semblait une hérésie ! Mais l’erreur n’a pas manqué d’être corrigée à la faveur d’une coïncidence de deux blessures dans le secteur intérieur des Wizards. Nene et Kevin Séraphin sur le flanc, c’était la chance de Drew Gooden.
La renaissance à Washington
Signé le 26 février, Gooden apparaissait pour deux matchs de chauffe, respectivement 8 et 5 minutes de jeu, avant d’avoir un réel impact sur son nouveau club lors des trois matchs suivants. En enchaînant 12 puis 13 puis 15 points, Gooden s’assurait un second contrat de 10 jours en convaincant coéquipiers et coach réunis.
« C’est très difficile d’apporter autant sachant qu’il n’avait pas joué du tout de la saison. Mais de manière évidente, il nous démontre qu’il s’est bien préparé et qu’il n’est pas resté à rien faire sur son canapé. C’est à mettre à son crédit parce qu’il a retrouvé ses jambes assez rapidement » commentait Randy Wittman au Bleacher Report.
Pour John Wall, c’est avant tout l’expérience de Gooden, le pigeon voyageur de la Ligue, qui est très appréciable.
« Il sait jouer. C’est un vétéran. Il apporte des certitudes au niveau du combat et de la justesse. Il joue simple et dur avec des picks & pop. Il peut défendre sur les pivots adverses et de l’autre côté du terrain, ces derniers ne peuvent pas le stopper. »
Gooden la gâchette: 15/21 aux tirs sur les deux derniers matchs!
Les deux dernières sorties de Gooden à 21 points et 9 rebonds dans la victoire face à Brooklyn, et ses 18 points, 6 rebonds d’hier soir viennent tout de même conforter la décision du directoire de D.C. de prolonger son contrat jusqu’à la fin de la saison. Surtout, à un excellent 15/21 aux tirs, elles viennent également conforter le joueur dans sa profonde conviction qu’il peut encore jouer !
« Vous vous marrez en parlant de mon âge avancé mais je suis encore le même Drew Gooden. Je sais ce que je fais. Et quand je mets deux paniers de suite, je pense toujours que je ne peux rien rater. »
Aaron Rodgers, le quarterback des Packers de Green Bay, s’est même fendu d’un tweet particulièrement étonnant pour celui qu’il a dû rencontrer du temps de Milwaukee.
Wizards fans may have laughed at first, but now how do you feel about @DrewGooden? #ballin #midrange #21tonight
— Aaron Rodgers (@AaronRodgers12) March 16, 2014
Une arme supplémentaire pour les playoffs
Avec un jeu de plus en plus efficace au large (15/24 en périphérie, cf. figure ci-dessous), Gooden offre de fait une solution supplémentaire au relais de Marcin Gortat, ou Nene à son retour, qui sont plus des joueurs de poste bas qui bossent près du cercle. Toujours attiré par le shoot extérieur, Gooden avoue avoir bossé cet aspect du jeu sous les conseils de Scott Skiles à Milwaukee, lui-même un spécialiste du genre.
« Je ne prenais pas le tir à trois points sérieusement à mes débuts, ne serait-ce que parce que je n’avais pas le droit d’en tirer en match. La plupart de ces tirs, je prenais le risque de les prendre en sachant que si je ratais, j’allais me faire sortir. Mais avec Scott Skiles à Milwaukee, j’ai commencé à en prendre plus car il m’y encourageait. C’est là que ça a commencé et j’ai continué à bosser. Et je pense que ça a payé. »
Alors que les Wizards sont actuellement 6e à l’Est, en course pour rallier les playoffs pour la première fois depuis la saison 2008 et l’ère Gilbert Arenas, Drew Gooden pourrait bien connaître une deuxième carrière NBA après cette pause d’une saison sans jouer. Avec ses 44 matchs de playoffs en carrière, Gooden devrait jouer les cadres pour la jeune troupe emmenée par le duo John Wall – Bradley Beal.