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Portrait : Nicolas Batum raconte Brandon Roy

brandon roy

Deux fois All-Star, l’arrière de Portland Brandon Roy joue désormais dans la cour des grands.

Nicolas Batum, qui partage son quotidien, décrit un joueur à la fois introverti et généreux. Un coéquipier idéal pour l’ailier français.


Brandon Roy, le basketteur

« Brandon possède un sang-froid extraordinaire. J’ai envie de l’appeler « Iceman » parce qu’il joue toujours sous contrôle. Il ne fait et ne tente jamais rien au hasard. Il a seulement 3 ans de NBA derrière lui mais il est vraiment très mature. Il compte déjà deux sélections All-Star, ce n’est pas anodin… A Portland, Brandon a assuré le leadearship de manière très naturelle. Il prend la parole quand c’est nécessaire sans en rajouter. Il le fait pendant les temps morts, par exemple, lorsque le coach a donné ses consignes. On sent qu’entre Nate McMillan et lui, une vraie relation de confiance s’est installée. Les anciens de l’équipe ont noté cette évolution chez Brandon la saison dernière. Il n’était pas comme ça l’année précédente. En fait, il a plus confiance en lui. »

Son surnom

« Tout le monde l’appelle « B-Roy ». Même le coach ! On entend toujours « Donnez la balle à B-Roy ! » dans le moneytime ou à un moment important du match. Je l’appelle par son surnom, comme les autres. Lui s’adresse à moi en m’appelant « Nic » ou « Frenchy ». Dès le début, on a eu un bon feeling tous les deux. »

Le boss

« La saison dernière, j’étais son rookie. Il vaut mieux être le rookie de Brandon Roy que celui de Joel Przybilla. Il avait choisi Jerryd Bayless et je peux vous assurer que Jerryd en a bavé… Joel n’arrêtait pas de lui demander des services. Moi, je devais seulement prendre le sac de Brandon et le monter dans sa chambre quand on arrivait à l’hôtel. C’est tout. Je frappais à sa porte pour m’assurer que tout allait bien, il me répondait : « OK, Nic, merci. Bonne nuit. » Là, je pouvais m’en aller. Bayless, lui, devait encore aller chercher des journaux ou différentes choses pour Przybilla qui en rajoutait. Rudy Fernandez ne faisait rien. Au début, avec Rudy, on était chargé de rapporter les petits déjeuners à la salle pour tous les joueurs. C’est Brandon qui avait instauré cette règle avec Travis (Outlaw). J’ai monté une petite combine avec Rudy : on ne rapportait pas ce qu’on nous demandait… On s’est abrité derrière la barrière de la langue pour justifier cette incompréhension. Au bout d’une semaine, Brandon nous a dit : « OK, laissez tomber les gars »… (Rires) Du coup, on était relax : pas de corvée du p’tit déj’ à Portland ! Il n’y avait que Sergio Rodriguez qui était au courant de notre manège. »

L’avant-match

« Brandon est installé au fond du vestiaire. Il ne parle pas. Il est hyper concentré, avec un gros casque sur les oreilles qui diffuse de la musique autant pour lui que pour les autres, vu le volume… Il est déjà dans son match, très concentré. Je pense qu’il est comme toutes les stars de la Ligue : il est très pro et veut se focaliser sur la rencontre bien avant le warm-up. Les journalistes savent ça et évitent d’aller le déranger à ce moment-là. Ils le laissent tranquille. Je pense qu’il a besoin de ça pour se préparer, c’est sa méthode. D’autres préfèrent parler à des reporters ou aux autres joueurs, pas « B-Roy ». Moi, je m’assois entre Greg (Oden) et LaMarcus (Aldridge). Eux adoptent une approche différente en parlant beaucoup. Le fait qu’Oden et Aldridge soient aussi volubiles ne semble pas déranger Brandon. C’est un introverti. Ce n’est pas lui qui va mettre l’ambiance dans le vestiaire comme peut le faire Travis (Outlaw). Si ça l’ennuyait, je pense qu’il interviendrait. Mais ce n’est pas le cas. »

Le DJ

« Aux entraînements, les rookies étaient souvent au boulot, par exemple à la salle de musculation, quand lui arrivait. On mettait notre musique et on bossait. Brandon arrêtait tout de suite nos compils et mettait les siennes… Ce n’est pas un abus d’autorité parce que ce n’est pas son genre. Il nous a dit un jour en rigolant : « Les rookies, vous écoutez ce que l’on vous met…» Il est branché rap, donc ça ne me dérange pas, même si je suis plus R’n’B. Mais ça va, j’aime bien ses goûts. Bon, Rudy (Fernandez) n’est sûrement pas du même avis… On ne peut pas dire que ce soit un grand fan de rap. Roy le sait, alors il en rajoute une dose. C’est son petit côté provoc, avec Travis (Outlaw) et LaMarcus (Aldridge). Ils sont comme des gamins avec leur rap. Dès que l’un s’éclipse, l’autre change le CD et ainsi de suite. Mais ce sont des choses comme ça qui mettent une bonne ambiance dans une équipe. Brandon le fait avec beaucoup de tact et toujours en ajoutant des mots sympas. On n’y prête même plus attention. »

Le bodyguard

« On peut dire que Brandon m’a pris sous son aile, que ce soit dans le jeu ou en dehors des parquets. Une fois, on est sorti tous ensemble après un match. Un gus a commencé à me prendre la tête, Roy est arrivé et il l’a dégagé vite fait. Disons qu’on s’entend bien. Lorsque j’étais moins performant dans le jeu à la mi-décembre, il est venu me voir pour me rassurer. On était à Denver quelques jours avant Noël. Il m’a invité au restaurant, en tête à tête, parce qu’il voyait que je fatiguais. Il m’a redonné confiance en m’expliquant que lui aussi était passé par le « rookie wall » à ce moment-là de la saison. Quand ton franchise player s’intéresse à toi de cette façon, c’est rassurant et encourageant. »

La phrase

« « Ne paye pas. Un rookie n’a pas d’argent. » Voilà ce que Brandon me répétait quand on sortait tous ensemble. Du coup, c’est lui qui passait à la caisse pour moi. Il payait le resto, m’offrait des petits cadeaux de temps à autre… Il n’en rajoute pas non plus, ce n’est pas le genre à étaler son fric. C’est un mec simple et ça se voit. Il n’a qu’une voiture par exemple. Tous les vétérans en ont deux ou trois. Je l’ai déjà vu venir à l’entraînement en vélo… On vit à Portland, dans une ville très écolo. Mais voir arriver ton franchise player en vélo, dans ce milieu, ça fait quand même drôle… Avec Brandon, je suis à bonne école. J’ai tout intérêt à l’écouter et à le suivre : son parcours personnel est une réussite totale, à tout point de vue. Dire que je doutais de mon arrivée à Portland à l’issue de la summer league… Aujourd’hui, c’est tout le contraire, je suis hyper heureux d’être chez les Trail Blazers. C’est en grande partie grâce à Roy que je vis cette aventure aussi pleinement. »

Les winning shots

« C’est en train de devenir la spécialité de Brandon. Il y a eu Houston, New York, Phoenix… Il prend feu dans les quatre dernières minutes. A chaque fois, tu sens le gars qui prend et qui assume ses responsabilités. C’est impressionnant. Là, il se lâche. Quand il a marqué 52 points le 18 décembre 2008 contre Phoenix, c’était de la folie. C’était son nouveau record NBA. Surtout, c’était en live sur la chaîne TNT. Quand on est rentré au vestiaire, il n’arrêtait pas de répéter : « J’ai mis 52 points sur TNT ! » On le sentait heureux pour lui comme pour l’équipe. Une fois encore, on gagnait un gros match. Cinquante points, c’est une barre mythique en NBA. Toutes les grosses stars l’ont atteinte au moins une fois. Il s’est immédiatement rendu compte de ça. C’était vraiment drôle de le voir parler tout seul… On le sentait hyper heureux. Je pense que c’était le troisième meilleur arrière de la Ligue cette année derrière Kobe Bryant et Dwyane Wade. On ne peut pas dire qu’il soit égoïste dans le jeu, il lâche la balle sans problème. Bon, il l’est un peu, comme toutes les stars, mais il n’abuse pas. »

Le trash-talking

« C’était un peu nouveau la saison passée. Comme il est en réussite, il s’y met lui aussi. En novembre, il n’était pas comme cela sur le terrain. Maintenant, dès qu’un joueur commence à le faire suer, il balance. Il n’hésite pas à « trasher ». Ça suit l’évolution de son jeu : l’un va avec l’autre. Brandon sait qu’il joue de mieux en mieux. Il sait aussi que son adversaire direct va jouer plus dur pour l’arrêter. Alors, il essaie de trouver autre chose pour mettre une barrière entre les autres et lui. Il obtient plus de passe-droits de la part des arbitres aussi, je le vois bien quand je joue une action avec lui. Il devient de plus en plus vicieux. C’est le métier qui rentre. Les fautes tombent plus facilement. Ça va vite quand tu possèdes un statut comme le sien… J’ai vu cette évolution en l’espace de quelques mois car il affiche des progrès constants. Il joue très bien les passages en force, chose qu’il ne faisait pas du tout de la même manière en début de saison. Toutes les stars de la Ligue cherchent les fautes. Certains en abusent. Avec Brandon, ça va encore mais il sait que le coup de sifflet sera en sa faveur dans 95% des cas s’il est opposé à un simple role player. C’est aussi pour ça que les meilleurs basketteurs de la Ligue réalisent des cartons aussi souvent. Si Brandon tournait à près de 23 points de moyenne tout en assurant des passes décisives, il y avait bien une raison… Les arbitres sifflent aussi différemment parce qu’il possède un statut de All-Star. »

La positive attitude

« Brandon émet peu de critiques sur ses partenaires. Il nous encourage constamment. Il est très positif dans sa manière d’aborder les choses. Quand j’étais mal, il a trouvé les mots justes pour que je rebondisse. C’est surtout sur un plan psychologique que Brandon a excellé. Il m’a pris à part, on a discuté tous les deux, il n’a pas fait ça devant toute l’équipe. Je pense que c’est bien d’agir ainsi. Te faire remettre en place devant tout le groupe, surtout quand t’es rookie, c’est dur. Roy n’est pas moqueur ni cassant. Rien à voir avec Travis (Outlaw) ou LaMarcus (Aldridge) qui ne se gênent pas pour chambrer. Une seule fois, j’ai vu Brandon accuser le coup après un match. Il n’était pas négatif, car il ne parlait pas, mais il était accablé dans son coin, à la limite des pleurs. On venait d’être battu chez nous au buzzer par Orlando, sur un tir à 3 points de Turkoglu. Il s’en voulait car juste avant, il avait manqué un lancer. Il s’engueulait lui-même, c’était assez impressionnant. Je suis allé le voir, en adoptant une attitude positive comme il a coutume de le faire. Là, j’ai vu qu’il avait besoin du soutien des autres. »

Vie privée

« Brandon est très discret sur la question. On connaît sa femme et Brandon Jr, qui a deux ans. Pour le reste, silence radio… On ne va pas dîner chez lui. Je trouve que c’est normal. On est beaucoup de jeunes célibataires dans l’équipe et lui s’est marié assez tôt. A 25 ans, il a une vie familiale déjà bien remplie. Ça explique aussi pourquoi il est déjà aussi mature, je pense. Il n’a pas le côté frimeur, bling-bling, de certains. Il garde la tête sur les épaules. »

Le rouge

« Brandon porte souvent du rouge. J’en déduis que c’est la couleur qu’il préfère. Des vestes rouges, des polos rouges, des gros pulls rouges… Tu ne peux pas le rater ! En même temps, c’est aussi la couleur des Trail Blazers. Ceci explique peut-être cela. Je ne vais pas tarder à lui faire une remarque parce que personnellement, je déteste les vêtements rouges… (Il rigole) »

Un truc agaçant chez lui ?

« C’est un truc uniquement basket… Il pénètre, drive main gauche et dunke main gauche alors qu’il est droitier. Regarde son jeu : dans 70% des cas, il drive main gauche alors qu’il tire main droite. S’il veut mettre un vrai dunk, il y va franchement main droite mais sur une contre-attaque, il drive main gauche. On lui a demandé pourquoi, il n’a pas de réponse. Il dit que c’est naturel, que ç’a toujours été comme ça… En même temps, c’est assez perturbant pour l’adversaire. Ça fait partie des choses qui le rendent aussi fort. »

L’anecdote

« Je trouve un peu bizarre qu’il se soit blessé au moment de la naissance de sa fille Maria… Pendant une semaine, pas de match ! Parenthèse papa poule à la maison… J’ai trouvé que c’était une drôle de coïncidence. En plus, on enchaînait de gros matches face à Boston, New Orleans, les Lakers et Detroit. Le jour de la naissance du bébé, on a battu Boston chez nous. Il nous a préparé une fête dans le vestiaire pour célébrer l’arrivée de Maria, c’était très sympa. »

What else ?

« Brandon est toujours le dernier arrivé aux rendez-vous. Avec Travis (Outlaw), on a l’impression qu’ils font un concours… On a rendez-vous à 14h45 ? Brandon se pointe à 15h sans problème aucun. Toujours en retard. Encore un truc de star… »

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