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De l’utilisation des Indiens d’Amérique dans le sport universitaire

MascotteAvec le dopage, le racisme a toujours été l’un des fléaux majeurs dans le monde du sport, aussi bien professionnel qu’amateur. Si aujourd’hui les athlètes de toutes origines sont acceptés dans les ligues sportives américaines, il reste cependant une question récurrente à régler : celle de l’utilisation des indiens d’Amérique (et plus largement des ethnies) comme logo, mascotte ou surnom pour les franchises professionnelles ou universités.

Cette tradition de l’utilisation des indiens et de leurs symboles (calumet, plumes, totem…) remonte à la fin du XIXe siècle, et est rapidement devenu l’un des thèmes les plus utilisés (avec les animaux) pour nommer les équipes sportives aux Etats-Unis. Rapidement, de nombreuses contestations provenant des différentes tribus ont émergé, mais il a fallu près d’un siècle avant que la NCAA ne se décide réellement à prendre ce problème à bras le corps…

Des changements spontanés mais des mentalités difficiles à changer

Pendant de longues années, les critiques émises car les tribus amérindiennes ont été totalement occultées. Il faut attendre la période du « Civil Rights Movement » dans les années 1960, mouvement principalement mené dans le but de l’émancipation des noirs américains, pour voir les premières institutions changer leur fusil d’épaule. La première université à avoir changé son nom est celle de Stanford. La mascotte de l’équipe était le « Stanford Indian » jusqu’en 1972 avant que les dirigeants de la prestigieuse institution de Palo Alto ne décident de changer leur stratégie marketing en renommant les équipes sportives « Cardinal » en référence à la couleur des maillots, et en instaurant le « Stanford Tree » comme mascotte. Une autre université pionnière en la matière est celle de Syracuse qui utilisait jusqu’en 1978 le « Saltine Warrior » pour mascotte. Après une tentative ratée d’utiliser un guerrier romain pour représenter l’université, les dirigeants du department athlétique ont crée « Otto the Orange » , encore présent aujourd’hui à tous les matchs des équipes de basket et de football des Orange.

Un autre exemple célèbre est celui de Marquette, dont les logos, mascottes et surnoms ont été changes en 1994, passant de Warriors à Golden Eagles. Le président de l’université avait alors déclaré : « Nous vivons dans une époque différente aujourd’hui. Le temps nous montre que nos actions, voulues ou non, peuvent blesser et heurter autrui. Nous ne pouvons nous permettre d’agir d’une façon perçue comme non respectueuse par certains. Le respect, la dignité et l’humanité doivent être les priorités absolues ». Malgré tout, près de vingt ans plus tard, les étudiants actuels chantent encore « Let’s go Warriors » pendant les matchs de l’équipe de basket, et plusieurs commentateurs se sont laissés aller à appeller l’équipe « Warriors » sur les antennes nationales. Certains fans venaient encore grimés en indiens jusqu’au milieu des années 2000, jusqu’à ce qu’un réglement n’interdise les déguisements d’indiens pendant les matchs.

Egalement en 1994, l’université de St. John’s a changé son nom de Redmen à Red Storm après de nombreuses pressions provenant des indiens considérent le terme signifiant littéralement « peau rouge » en français comme raciste et dégradant, le comparant même au terme « negro » pour les noirs américains. Comme pour Marquette, le terme de Redmen reste encore très utilisé à ce jour. Deux ans plus tard, ce fut au tour de l’université de Miami (Ohio) de mettre aux oubliettes le nom de Redskins et de le remplacer par Redhawks, malgré la contestation d’un grand nombre d’étudiants et d’alumni. En l’an 2000, l’université de Seattle est également devenue les « Redhawks » en lieu et place des « Chieftains ».

utah

(Un fan de l’université d’Utah grimé en indien pendant un match de football)

Dans le même temps, plusieurs universités comme Wisconsin ou Iowa ont refusé d’organiser des matchs face à des adversaires utilisant un logo pouvant être considéré comme offensif envers les indiens. Assez paradoxalement, le surnom d’Iowa, « Hawkeyes », est un terme indien bien que la mascotte soit un faucon. Certains termes utilisés dans les surnoms des équipes comme les « Fighting Illini » pour Illinois prêtent aussi à controverse. En 2005, lors d’un match sur le terrain d’Oregon, le journal The Oregonian a refusé d’utiliser le nom complet de l’université, les appellant simplement « Illini ».

Si ces universités ont toutes changé de nom et efface les symboles indiens, le nom de remplacement choisi a souvent une connotation se rapprochant de la culture amérindienne : les termes d’aigles, faucons, ou guerriers ont été massivement plebiscités par ces institutions.

La liste des universités « hostiles et abusives » envers les indiens

Si les changements ont été spontanés jusqu’en 2005 suite à la volonté propre des universités, la NCAA a cette année là publié un rapport accablant dix-neuf institutions (sur une liste originale de trente-et-une) en les plaçant sur la liste des universités dont les noms, logos et mascottes ont été jugés comme « hostiles et abusifs » envers les tribus des indiens d’Amérique, le obligeant à changer leur appellation sous peine de sanction pouvant aller jusquà l’exclusion pure et simple des championnats. Toutes les institutions suivantes portaient le surnom « Indians » avant d’être obligées de transformer leur nom : Arkansas State est devenu les « Red Wolves », Indiana (Penn.) est devenu les Crimson Hawks, McMurry est devenu les War Hawks, Midwestern State est devenu les Mustangs, Newberry est devenu les Wolves, et Louisiana-Monroe est devenu les Warhawks. Dans le meme temps, William and Mary, qui avait déjà son nom en « The Tribe » a dû enlever les deux plumes apparaissant sur son logo. Alcorn State et Bradley ont gardé le nom de « Braves » mais ont supprimer tout symbole indien dans leur logo et marketing, tandis que les Chowan Braves sont devenus les Hawks. Egalement cités, les Carthage College Redmen sont devenus les « Red Men » et les Southeastern Oklahoma State Savages ont changé leur nom en « Savage Storm ».

L’université d’Illinois s’est battu devant les tribunaux pour garder l’appellation de « Fighting Illini », arguant qu’il s’agit là d’un nom faisant référence à l’état et non à la tribu indienne. Les dirigeants de l’université ont obtenu gain de cause mais ont tout de même du mettre fin aux apparitions de Chief Illiniwek pendant les matchs en 2007. Encore aujourd’hui, cette mascotte indienne reste plus que jamais ancrée dans les traditions et les mémoires des étudiants de l’université d’Illinois.

chief illiniwek

(Chief Illiniwek, l’éternelle mascotte d’Illinois)

Le cas le plus épineux a été celui de North Dakota, les « Fighting Sioux », qui a tout simplement décidé d’attaquer la NCAA en justice suite à la publication de cette liste. En 2007, la décision de la Cour a donné trois ans aux dirigeants de l’université pour obtenir l’accord des tribus Sioux de l’état du Dakota du Nord. Après le refus de ces dernières, la juridiction suprême de l’état a obligé l’université à se séparer de son nom et logo. Ayant fait appel de cette décision, il a été décidé en ultime recours qu’un referendum appellant les habitants de l’état à choisir si le nom était viable ou non serait organisé en 2012. Le non l’ayant largement emporté, les dirigeants ont dû la mort dans l’âme supprimer leur logo, et la NCAA a décidé d’interdire à l’université de North Dakota de choisir un nouveau surnom jusqu’en 2015 et d’organiser des matchs lors des tournois de fin de saison. Ainsi, les équipes sont actuellement simplement nommées « North Dakota Athletics », et ce jusqu’à la fin de la période de probation.

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(Le logo des North Dakota Fighting Sioux, aujourd’hui interdit)

Le soutien de quatre tribus

Quatre autres universités faisaient également partie de la liste : Central Michigan (Chippewas), Florida State (Seminoles), Mississippi College (Choctaws) et Utah (Utes). Mais ces dernières n’ont pas été inquiétées après avoir reçu un soutien franc et massif des tribus en question. Si la NCAA contrôle les noms génériques comme « Indians », « Redskins », ou encore « Braves », elle a préféré donner le pouvoir décisionnel aux tribus dont le nom est directement utilisé par les université, la ligue universitaire souhaitant donner le droit aux tribus de pouvoir « choisir si oui ou non l’utilisation de leur nom et symboles est jugé offensif ou non, et de la façon dont elles souhaitent promouvoir leur histoire et traditions ».

Ainsi, le Chef Max Osceola de la tribu des Seminoles, considère que c’est « un honneur que d’être associé à l’université de Florida State, qui contribue grandement à la promotion de notre culture et de notre histoire dans le respect et la dignité ». Même son de cloche du côté des Saginaw Chippewa, qui ont apporté un soutien sans faille à Central Michigan. Comme cite plus haut, cela n’a pas été le cas pour toutes les tribus, comme le montre l’exemple de Notre Dakota et des Sioux…

Le cas des autres ethnies

Si le cas des indiens d’Amérique est de loin le plus épineux, quid des autres ethnies utilisées par les franchises et universités dans le monde du sport ? Citons par exexple les Aztecs (San Diego State), les Fighting Irish (Notre Dame), les Spartans (Michigan State, San Jose State), les Vikings (Cleveland State), les Ragin’ Cajuns (Louisiana-Lafayette), ou encore les Quakers (Penn)… L’utilisation de mascottes et logos à l’effigie de ces peuples peut-elle être jugée comme étant plus ou moins offensive que celle des indiens d’Amérique ? Le débat est ouvert…

Mountain West Basketball Tournament - Quarterfinals - Boise State v San Diego State

(La mascotte des San Diego State Aztecs)

Au delà de la NCAA, les ligues professionnelles

La NCAA est loin d’être la seule à affronter ce problème. Toutes les ligues professionnelles américaines comptent dans leurs rangs des franchises dont le nom est d’origine indienne : Atlanta Braves, Cleveland Indians (MLB), Kansas City Chiefs, Washington Redskins (NFL), Golden State Warriors (NBA), Chicago Blackhawks, Vancouver Canucks (NHL). Si la plupart se sont débarrassées de leur héritage passé, certaines utilisent encore aujourd’hui des symboles pouvant heuter, comme les Redskins ou les Indians, qui ont toujours pour logo une tête d’indien… Malgré des pressions de plus en plus fortes, les dirigeants des Redskins se refusent toujours à modifier leur logo.

Manifestant
(Des militants souhaitant la suppression de Chief Wahoo aux Cleveland Indians)

Pour aller plus loin

– Progress Realized?: The Continuing American Indian Mascot Quandary

– The 10 Most Controversial College Mascots

– The Controversy in Using Native American Mascots in Sports

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