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Les blogs de la rédaction

Cleveland, pas si maudite que ça

Par  — 

Troisième et dernière étape du Road Trip de l’un de nos photographes, Thomas Savoja, avec un passage à Cleveland. C’était le 14 novembre dernier pour une rencontre contre Charlotte.

J’ai quitté à regret l’Indiana pour l’état voisin de l’Ohio. Le « Cold Storm » qui a frappé le Midwest vient tout juste de prendre fin. Le thermomètre est remonté au dessus de 10°C alors qu’hier, il faisait encore -4°C !

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Il me faut une heure pour rejoindre Cleveland depuis Kent où je réside depuis deux jours. La ville n’a pas très bonne presse en France mais ce que je découvre me surprend agréablement. Je gare ma Chrysler dans un vétuste parking du centre ville afin de partir à sa découverte. Au Visitor Center, un Senior ravi de voir débarquer un étranger me renseigne avec enthousiasme sur les choses à voir et à faire dans la plus grande ville de l’Ohio. Il me vante les mérites des musées locaux et m’apprend ainsi que la cité est née de la fusion de deux villes : Cleveland et Ohio City, dont il m’invite à découvrir les spécificités.

Une ville réputée « maudite » en matière de sport

De l’autre côté de la rue, je m’engouffre dans une élégante galerie début de siècle, recouverte de boiseries, pour débouler sur l’une des grandes artères qui mène au Lac Erie. Depuis le rivage, au pied du « Rock and Roll Hall of Fame » et du « First Energy Stadium », le stade de l’équipe de football locale, on a une vue imprenable sur le Skyline de Downtown. Ces grands lacs sont vraiment impressionnants ! L’eau à perte de vue donne l’illusion de se retrouver à la mer.

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Puis ce sera régime Burger et Miller Light au Winks Bar & Grill où ESPN propose des previews des rencontres du soir. Saviez-vous que les américains considèrent Cleveland comme une ville maudite en matière sportive ? En effet, on ne compte plus les désillusions ayant frappé les franchises locales et les Cavs ne sont pas en reste en la matière.

C’est ainsi que Michael Jordan fait partie des personnalités les plus impopulaires ici. Il faut dire que « Sa Majesté » a fait terriblement souffrir les fans des Cavaliers. Tout le monde a encore en tête ce tir d’anthologie connu sous le nom de « The Shot » qui élimina Cleveland lors des Playoffs 1989.

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Les Cavs disposaient alors une sacrée équipe avec le trio Mark Price, Brad Daugherty et Larry Nance : probablement la meilleure de leur histoire. Pour continuer dans les traumatismes figure en bonne place le départ de l’enfant du pays, le natif d’Akron, celui que l’on surnomme ici « LeQuit », à savoir Lebron James. Les habitants de la ville n’ont jamais vraiment digéré cette « trahison » et chacun de ses retours sur le sol de ses premiers exploits ne fait que remuer le couteau dans la plaie.

Une décoration entre lupanar et salle de casino

Sur ses considérations, je m’en vais terminer ma journée par un petit crochet du côté d’Ohio City, l’autre quartier historique de la ville qui s’étend autour de l’un des plus grands marchés couverts des US. Je vous jure : j’y ai même vu des légumes et des fruits frais !

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La Quicken Loans Arena est située dans l’autre partie de la ville en plein centre ville. Avec ses 20 000 places, c’est une salle plus que respectable dans le paysage NBA même si elle date de 1994. Le match est prévu à 19h30 et Andrew Bynum, éloigné des terrains pour des raisons familiales, ne sera pas de la partie ce soir. C’est donc le pivot brésilien Anderson Varejao qui le remplacera, épaulé par son compère canadien Tristan Thompson. Je déambule dans les sous-sols du complexe à la recherche de la salle de presse et l’Arena est tellement gigantesque que je n’en trouve pas moins de trois !

Les Cavs invaincus pour le moment à domicile (3-0) semblent par contre incapables de s’imposer à l’extérieur (0-6). Du côté de Charlotte, le début de saison est plutôt réussi avec un bilan équilibré de 4-4. Je décide d’aller faire un crochet par les vestiaires de Cleveland et je suis impressionné par la décoration. Imaginez : il y a de moquette avec le logo des Cavs du sol au plafond : la grande classe ! Quand aux salons VIP qui jouxtent l’endroit, c’est un mélange de lupanar et de salle de casino. Il faut le voir pour le croire.

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Kylie Irving, le leader naturel de cette formation des Cavaliers, portera un masque de plexiglas ce soir afin de le protéger d’une blessure au nez contractée un peu plus tôt cette semaine suite à un vicieux coup d’épaule de Corey Brewer. Je suis étonné de le voir s’entraîner aussi dur seul sur le parquet avec un coach particulier une heure avant le début des hostilités.

Cody et Tyler Zeller s’affrontent dans un duel fratricide

Un chœur de la Navy entonne l’hymne national et le match peut enfin débuter. L’équipe des Bobcats a très largement été transformée par rapport à celle que j’avais vu évoluer à Charlotte il y a deux ans. Les seuls rescapés du cinq majeur sont Kemba Walker, toujours aussi décontracté sur un terrain mais dont le jeu s’est étoffé, et Gerald Henderson, qui s’est rasé les cheveux et que j’ai eu du mal à reconnaitre.

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Le Congolais des Cats Bismark Biyombo est lui toujours aussi maladroit mais c’est un joueur de devoir avant tout et j’adore le voir courir avec ses genoux en dedans ! Mike Brown, le coach des Cavs, est un super client pour le photographe que je suis. Il est en permanence en train de gesticuler, d’haranguer ses joueurs et de parler aux arbitres ! On a le droit ce soir à un affrontement fratricide entre Cody et Tyler Zeller. C’est marrant de voir les deux frangins évoluer l’un contre l’autre. On imagine qu’ils doivent se connaitre par cœur. Comme ils sont tous les deux ailiers, ils se retrouvent directement face à face sur le parquet. Leur duel est équilibré à l’image de la partie entre les deux formations.

A la mi-temps, un jeune joueur participant à un match de YMCA réussi un shoot du milieu de terrain au buzzer et reçoit la plus grosse ovation de la nuit !

L’ailler barbu de Charlotte, Josh McRoberts, qui ressemble à toust sauf à un joueur de basket est sacrément adroit sous ses airs patauds ! Le russe Serguey Karasev se prend une énorme soufflante du coach Mike Brown. Les noms d’oiseaux pleuvent sur le pauvre rookie coupable d’un mauvais placement sur un schéma offensif.

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Patrick Ewing sur le banc de Charlotte : toujours un plaisir

Soudain, mon œil est attiré par une grand carcasse à l’allure familière de l’autre côté du terrain : « Are you kidding me ! ». Pat Ewing, le mythique pivot des Knicks est sur le banc des Bobcats ! Pour quelqu’un qui, comme moi, a appris à aimer la NBA dans les années 80, c’est un réel plaisir de le revoir en chair et en os après toutes ces années. J’avais complètement zappé qu’il était devenu l’assistant coach de Steve Clifford.

L’ailier des Cavaliers Anthony Bennett, choix No. 1 de la Draft ne me fait pas forte impression. Cette saison il n’a réussi que 4 tirs sur 35: disons qu’il lui reste une marge de progression en termes d’adresse ! Michael Kidd-Gilchrist, l’arrière de Charlotte, a désormais pris les choses en main avec autorité et les Bobcats refont leur déficit de 10 points pour repasser devant dans le dernier quart-temps et l’emporter finalement 86-80 devant un public médusé.

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Je suis tellement captivé par la rencontre qu’à la fin du match, je reste de longues minutes sur le parquet alors que la salle se vide, attendant un hypothétique cinquième quart-temps qui ne viendra jamais. Il me faudra plusieurs minutes pour réaliser que le match est bel et bien fini : surement les effets du surmenage !

« C’est une nouvelle saison, de nouveaux gars, un nouveau staff, tout est nouveau” lâchera Kidd-Gilchrist en conférence de presse. « Je prends donc la victoire de ce soir et toutes celles qui viendront ensuite cette saison. Faisons chaque chose par étape !”.

Ainsi s’achève mon Roadtrip Basket en espérant simplement vous avoir faire partager un petit peu l’immense plaisir que j’ai pu éprouver en suivant ces trois équipes aux trajectoires dissonantes et sur lesquelles je garderais un œil particulier tous le long de cette saison.

Toutes les photos de la rencontre sont sur cette page

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