L’épisode est resté célèbre. Double tenant du titre, Detroit est sur le point de se faire « sweeper » en finale de conférence Est par Chicago, en 1991. À la fin du Game 4 de la série, les « Bad Boys » mettent donc en place un plan prévu depuis quelques jours et quittent le terrain sans saluer les Bulls.
Seuls Joe Dumars et John Salley viendront féliciter leurs vainqueurs. Un choix qu’Isiah Thomas regrette.
« Absolument. En regardant en arrière, nous aurions dû être plus sobres ».
Invité de l’émission « Open Courts », sur NBA TV, l’ancien meneur explique également que Karl Malone était le « maillon faible » d’Utah dans leur course au titre.
« J’ai toujours pensé qu’Utah avait tout ce qu’il fallait pour gagner un titre. Ils avaient le système, les joueurs, la dureté, l’esprit défensif. Tout. Mais j’ai toujours pensé que Karl Malone était le maillon faible parce qu’il n’était pas bon aux lancers francs. S’il avait été meilleur, ils auraient battu Chicago ».
Pourtant, Karl Malone a inscrit 60,3% de ses lancers (35/58) lors de la finale 1997 et 78,9% de ses lancers l’année suivante (30/38). Et si les problèmes du « Mailman » sur la ligne ont pu coûter cher à Utah, ce n’est sans doute pas la principale raison qui explique la double défaite du Jazz en finale.
« C’était leur point faible parce qu’à ce niveau, si les gars ne peuvent pas mettre un lancer dans les trente dernières secondes du match, c’est un problème », affirme pourtant Isiah Thomas. « C’était le gars sur qui il fallait faire faute, le gars qu’on voulait voir sur la ligne. Personne ne faisait faute sur John Stockton. Je pense que l’incapacité de Karl Malone à mettre ses lancers est ce qui les a empêchés de gagner le titre ».
La théorie s’entend, même s’il est surtout logique de préférer envoyer quelqu’un qui tire à 74% aux lancers en carrière plutôt que quelqu’un qui tire à 83%. Et puis, on se souvient surtout que Karl Malone avait mis un très vilain coup de coude à Isiah Thomas en 1991, l’obligeant à se faire poser 40 points de suture et lui faisant peut-être rater l’avion pour les Jeux olympiques de 1992, à Barcelone.
Un épisode que le meneur n’a sans doute pas oublié.