Il faut dire que depuis quelques temps, personne ne comprenait vraiment à quoi jouait Minnesota. Après s’être reposé sur Kevin Garnett durant des années, le départ de son ailier All-Star à Boston avait renvoyé le club dans les bas-fonds, et ce malgré l‘arrivée du talentueux Al Jefferson. Deux ans plus tard, Kevin McHale n’est plus là et David Kahn, son successeur, semble à première vue suivre une ligne de conduite aussi confuse. Mais, en y regardant de plus près, tout ce que fait Kahn s’inscrit dans une stratégie qui pourrait, à terme, porter ses fruits.
Pourtant, après avoir récupéré pas moins de quatre choix au premier tour de la draft, Minnesota décidait de sélectionner trois meneurs et un arrière. Une tactique déconcertante que personne ne comprit vraiment, Kevin Love déclarant d’ailleurs sur son compte Twitter : « Qu’est-ce que nous faisons ? Oh mon Dieu, il faut faire des échanges… »
Ty Lawson parti à Denver, il semblait clair que les Wolves avaient drafté Jonny Flynn au cas où Ricky Rubio resterait en Espagne. Le buy-out de Rubio pose encore d’énormes difficultés, même si le jeune espagnol souhaite apparemment rejoindre le Minnesota. Si Kahn parvient à résoudre le problème du buy-out, il se retrouverait à la tête d’un trio Jefferson-Love-Rubio très jeune et extrêmement prometteur.
Et autour ? Pas grand-chose. Gomes et Brewer à l’aile, Flynn et Atkins à la mène, Richardson et Ellington à l’arrière tandis que Songaila complète la rotation à l’intérieur. Et toujours personne sur le banc puisque l’équipe n’a toujours pas de coach. Alors, pourquoi tous ces trades ? Foye, Miller, Telfair, Smith et Madsen sont partis et les Wolves n’ont pas obtenu les compensations que les fans espéraient.
Au lieu de ça, ils ont récupéré plus de 22 millions de dollars de contrats expirants en fin d’année prochaine, de quoi jouer les trouble-fêtes sur le marché des free-agents de l’été 2010 qui risque de bouleverser la Ligue.
La stratégie des Wolves ne semble pourtant pas être là. Ils se savent sûrement incapables d‘attirer des superstars comme LeBron James ou Dwyane Wade et auraient donc décidé de profiter des équipes qui souhaitent être actives l’été prochain. Pour cela, celles-ci doivent libérer de la masse salariale et cherchent donc à obtenir des contrats expirants… qui regorgent à Minnesota. Ne vous étonnez donc pas si un ou deux joueurs de talent se retrouvent aux Wolves dans les prochaines semaines.
La technique est risquée mais, si rien ne se passe cet été, l’équipe pourrait bénéficier de 36 millions de dollars pour recruter l’année prochaine, de quoi espérer convaincre un (ou plusieurs) des free-agents qu’on oublie souvent (Joe Johnson, Michael Redd…) de rejoindre l’équipe. Plongée dans l’immobilisme depuis pas mal de temps, la franchise tente aujourd’hui de rebondir. Et il est bien possible qu’elle y parvienne.