France – Ukraine : les Bleus veulent éviter le coup de froid

À 17h45, la France affronte l’équipe surprise de ce groupe A, l’Ukraine. Les Bleus doivent absolument s’imposer face à la troupe de Mike Fratello, qui compte pourtant trois victoires en autant de matches.

Si le premier succès face à la Belgique a tenu du miracle, les Belges ayant fait la course en tête durant toute la partie avant de céder bêtement en fin de rencontre, les deux dernières victoires ukrainiennes, face à Israël et l’Allemagne, ont été acquises avec beaucoup plus de maîtrise. Le sérieux est donc de mise.

La revanche de Mike Fratello ?

Car depuis l’arrivée de Mike Fratello à la tête de la sélection, en 2011, l’Ukraine cherche à implanter une vraie philosophie de jeu. En recrutant un coach prestigieux, qui a remporté 667 matches NBA (Atlanta, Cleveland puis Memphis), la fédération ukrainienne voulait préparer l’Euro 2015 dans les meilleures conditions.

Organisée en Ukraine, cette compétition est le véritable objectif de l’équipe et l’Euro 2013 doit surtout valider les objectifs de passage fixés. Néanmoins, ce début de compétition donne forcément faim à la sélection qui veut se mesurer aux meilleurs et voir le chemin qui lui reste à parcourir.

Pour Mike Fratello, c’est un joli défi. Viré de Memphis en 2007 après un début de saison catastrophique sans Pau Gasol (6 victoires pour 24 défaites), le coach avait dû faire face aux critiques des fans, qui trouvaient son système de jeu chiant au possible, à celles des joueurs, qui se sentaient bridés, et même à celles de son GM de l’époque, Jerry West, qui pensait qu’il n’utilisait pas assez les capacités de ses hommes.

Sergii Gladyr, la première menace

Homme d’un système, le fameux « 3-Point Drive and Kick Game », Mike Fratello aime gérer le tempo. Beaucoup d’écrans, beaucoup de coupes vers le cercle (avec ou sans ballon) et une circulation de balle qui doit permettre de déstabiliser la défense pour trouver le meilleur shoot possible.

Le basket FIBA permet au coach de mettre en application ses principes immuables en toute liberté. Avec la naturalisation de « Pooh » Jeter, il peut aussi compter sur une base arrière explosive et déstabilisante.

Car à côte de l’ancien meneur des Kings, décisif face à la Belgique, c’est l’arrière Sergii Gladyr qui est la première option offensive de l’équipe. Le joueur de Baloncesto Fuenlabrada est parfait pour le système de Mike Fratello, lui qui peut alterner sans difficulté pénétrations et tirs de loin. Il monte d’ailleurs en puissance dans cet Euro et vient de coller 25 points aux Allemands, avec un 5/10 à trois points.

Faux-pas interdit pour les Bleus

Si on ajoute à ça le duo Kyryl Natyazkho / Viacheslav Kravtsov à l’intérieur, on comprend que les Français ont de quoi se méfier. D’ailleurs, ils sont tous bien conscients du danger ukrainien.

« L’Ukraine est une formation très forte, très complète et très dangereuse, une équipe de shooteurs, bien organisée et très bien coachée », expliquait hier Nicolas Batum.

Mais les Bleus n’ont pas le droit à l’erreur car ce groupe regorge de scénarios et de surprises potentielles. Si la France perd cet après-midi, elle se met en grand danger avec trois équipes (France, Allemagne, Belgique) capables de finir à 3 victoires pour 2 défaites pour deux places derrière l’Ukraine. Mais même si elle gagne, elle n’est pas forcément qualifiée car une défaite, demain face à la Belgique, changerait tout.

« Il faut que l’on gagne ces matches », assurait Vincent Collet. « Au vu de nos ambitions, ça passe par là. Il ne faut pas rêver aux quarts de finale alors qu’on n’est même pas encore au deuxième tour ».

Il faut en effet remporter les deux prochains matches car une victoire face à l’Ukraine suivie d’une défaite face à la Belgique éliminerait les Bleus si l’Ukraine bat la Grande-Bretagne alors que la Belgique et l’Allemagne remportent leurs deux prochaines matches. Faux-pas interdit donc, cet après-midi et demain.