Si le magnifique décorum de la Stozice Arena appelait un spectacle enchanteur, ce Slovénie-France a au contraire accouché d’une longue et poussive interprétation de la part d’acteurs probablement fatigués de cette préparation interminable. Au final, les Bleus accrochent un succès intéressant (70-65) grâce à l’apport des compères de la génération 88-89, et néo-coéquipiers de la SIG, Alexis Ajinça et Antoine Diot, tous deux décisifs dans le money time.
Goran Dragic, la star locale
Après leurs deux défaites de suite face à l’Espagne, notamment celle de Montpellier où ils ont craqué en fin de match, les Bleus nous devaient une petite revanche. Mais sur le parquet de la Stozice Arena, la superbe salle de 12 500 places qui accueillera le second tour du prochain Euro, l’Equipe de France commence bien mollement. En face, Goran Dragic gave Gaspar Vidmar de ballons et la Slovénie s’envole tranquillement au score (12-4). Les Bleus ne marquent que 4 points en 5 minutes, mais avec un partiel de 15-3 impulsé par Parker et Gélabale, ils passent devant et mènent à la fin du premier quart (17-13).
Il faut être honnête : le niveau de jeu proposé est bien faiblard. Il y a beaucoup de balles perdues et d’imprécisions… mais il y a de la volonté. Comme avec Alexis Ajinça qui s’y reprend à plusieurs reprises mais obtient le panier plus la faute. Mais trop plein d’enthousiasme ou erreur de jeunesse, il prend sa 3e faute dans la foulée. Du coup, et en l’absence de Joffrey Lauvergne laissé au repos, Vincent Collet innove dans la peinture avec un duo inédit composé de Boris Diaw et Mickael Gélabale. Ce cinq « small ball » concède beaucoup de rebonds offensifs. La Slovénie d’un Goran Dragic saignant (13 points) revient à deux longueurs à la pause (32-30).
Alexis Ajinça et Antoine Diot en sauveurs de la Patrie
Cette première mi-temps a été jouée sur courant alternatif et si on espérait un regain d’énergie au retour des vestiaires… et bien, on se fourrait un doigt dans l’œil. 28 balles perdues sont comptabilisées après 3 quarts temps avec un équilibre parfait à 14 pour chaque équipe : c’est dire le chantier général de ce match de préparation. Boris Diaw fait la pire impression du soir avec des tirs plus vilains les uns que les autres. Le troisième quart permet cependant à Nando De Colo de démontrer ses aptitudes naturelles en attaque alors que Gaspar Vidmar (11 points) se balade sous les panneaux tricolores (52-47).
Alexis Ajinça (17 points) ne se laisse pourtant pas conter fleurette par ledit Gaspar. Il enchaine les paniers près du cercle, puis assène le poster dunk du soir pour relancer définitivement son équipe. Un 10-2 offre effectivement le premier avantage de la seconde mi-temps à la France qui, si elle le perd juste après sur un panier de l’intenable Goran Dragic (18 points), parviendra à s’en saisir pour de bon sur un panier à trois points signé Antoine Diot. Le néo-strasbourgeois terminera avec 8 points dont 2 tirs primés et une belle remontée de confiance avant la compétition officielle.
Rien ne sert de courir…
La France s’impose donc face à la Slovénie (70-65) dans un match qui ne restera pas dans les annales. Mais la victoire est belle ; et elle redonne un élan positif à la troupe de Collet après ses deux revers (rageants) face à l’Espagne. A la différence de Parker (14 points) et De Colo (11 points), les prestations de Nicolas Batum et Boris Diaw ont encore été inquiétantes à l’approche du 4 septembre. Mais avec un des groupes les plus aisés de l’Euro, les Bleus auront encore le loisir de s’affûter. Car un Eurobasket, c’est long ; c’est un marathon où les matchs à enjeu s’enchaînent à vitesse grand V. Espérons donc que nos Bleus soient davantage tortues que lièvres…