C’est en tout cas la question que se pose ESPN. Saugrenue ? Pas tant que ça. Car Griffin a écrasé la concurrence en NCAA, portant quasiment seul son équipe jusqu’à l’Elite Eight.
Tout juste désigné MVP de la summer league (19.2 points, 10.8 rebonds, 3.2 passes de moyenne), il a démontré qu’il possédait les armes pour s’imposer en NBA et a impressionné les observateurs, même les plus sceptiques. Plus encore, Griffin a réveillé les fans des Clippers qui se bousculent désormais pour obtenir un autographe du rookie.
Alors, peut-il rejoindre les meilleurs premiers choix de draft, ceux qui ont transformé une équipe de perdants en équipe victorieuse, comme Olajuwon, Ewing, James, Robertson ou Abdul-Jabbar ?
C’est sans doute le défi le plus compliqué auquel un rookie ait jamais été confronté : transformer les Clippers, archétype de l’équipe de perdants, en un prétendant sérieux. Depuis que la franchise a déménagé à Los Angeles, les périodes d’espoir ont été courtes pour les fans de l’autre équipe de LA.
En 1985, Norm Nixon, Cédric Maxwell et Marques Johnson avaient été réunis mais, sans défense et mal entourés, ils n’avaient pas fait de miracles.
En 2001, Elton Brand, Quentin Richardson, Darius Miles et Lamar Odom étaient jeunes et bourrés de talent. Mais, une fois encore, Donard Sterling décida de ne pas faire d’efforts financiers et l’équipe explosa.
Seul le miracle de 2006 avait redonné le sourire aux fans des Clips. Avec un Elton Brand au sommet de son art, entouré par des vétérans comme Sam Cassell ou Cuttino Mobley, l’équipe avait échoué à une marche de la finale de conférence.
Trois bouffées d’air en 25 ans, c’est tout ce que les fans ont pu s’offrir, et même les plus irréductibles d’entre eux ont fini par se faire une raison. Aujourd’hui, un nouveau motif d’espoir est arrivé car l’équipe parait compétitive. La saison dernière, sans une avalanche de blessures, elle aurait déjà pu jouer les trouble-fêtes.
Déjà adoubé par Mike Dunleavy qui loue ses qualités de travail et d’assimilation, Griffin risque d’avoir un rôle central dans l’équipe la saison prochaine. En summer league, on a ainsi pu voir sa bonne entente avec Eric Gordon, spécialement sur pick-and-roll où ses écrans appuyés ont fait des dégâts. Gordon parti, Griffin s’est retrouvé bien seul à Vegas et les équipes adverses l’ont ciblé, quitte à lui administrer un traitement de choc, comme les Wizards qui n’ont pas hésité à lui rentrer férocement dedans. Mais avec des joueurs comme Baron Davis, Chris Kaman, Eric Gordon ou Al Thornton, Griffin devrait pouvoir s’exprimer en attaque et prouver qu’il peut également dominer au rebond. Mike Dunleavy est quant à lui forcément enthousiaste :
Chaque soir, il y a certaines choses dont vous vous rendez compte qu’il doit apprendre. Il y aussi des choses dont vous vous dites « Wow. Il sait faire ça. C’est super. » Maintenant, il est là à très bien jouer mais il doit encore beaucoup apprendre.
Des facultés physiques hors norme, une éthique de travail hallucinante et des capacités techniques sans cesse en progrès font de Blake Griffin l’antidote parfait au syndrome Olowokandi.
De là à lui permettre de rejoindre les meilleurs numéros 1 de l’histoire ? Difficile à dire, mais s’il réussit le plus grand défi proposé à un premier choix de daft, il n’en sera certainement pas loin.