France – Grèce : une lourde défaite mais beaucoup d’enseignements

Pour ce qui était la finale symbolique de ce tournoi estival de Strasbourg, la France se mesurait à un des possibles prétendants au prochain trône continental, la Grèce. Sans leur meneur star, Vassilis Spanoulis, les Grecs n’ont pourtant pas tremblé, déroulant sereinement un basket offensif léché et une assise défensive toujours aussi robuste.

La sélection hellène s’impose logiquement (79-67) et inflige donc sa première défaite en préparation à l’Equipe de France qui a peiné à mettre son jeu en place pendant tout le match. Alexis Ajinça a clairement été le meilleur français avec ses 16 points en 11 minutes.

Une grosse pression défensive sur les arrières français

« On n’a pas mis la pression défensive suffisante en premier quart, comme on avait su le faire hier [contre la Croatie], et la Grèce a su en profiter. Le second quart a été un peu mieux mais on n’a pas réussi à tenir sur le match. Il faut qu’on élève notre niveau de discipline. Ce match nous met dans l’Euro ».

Vincent Collet n’a pas tergiversé pour identifier les raisons de la défaite : ses joueurs n’ont pas été au niveau dans l’intensité défensive. Pire encore, et pris à la gorge par une défense agressive, les extérieurs français ont bu la tasse à l’image de Tony Parker qui finira le match à 2 points et 0/4 aux tirs.

Un 12-0 pour les points inscrits sur balles perdues en faveur des Grecs vient sanctionner ce constat sans appel. Avec 7 balles perdues en premier quart, et 8 en troisième quart, il est peu de dire que l’attaque française a lutté face à la défense hermétique des Grecs. Encore dans le coup grâce notamment à un très bon Alexis Ajinça en début de match, les Bleus perdaient complètement pied au retour des vestiaires. 11 petits points marqués dans la période pour 18 encaissés, et voilà que la sélection hellène coachée par l’italien Andrea Trichieri s’envolait au score (63-51).

Un jeu français qui se délite graduellement

Derrière un Papanikolaou (10 points, 5 rebonds) toujours aussi bondissant, c’était le méconnu Loukas Mavrokefalidis (18 points) qui se régalait en bout de chaîne dans le jeu offensif académique des Grecs. Toujours en mouvement en attaque et en aide défensivement, les coéquipiers du vétéran Antonis Fotsis (10 points) dominaient clairement leur sujet alors que les Bleus pataugeaient dans un basket sans systèmes de jeu… et parfois carrément statique !

La défaite finale est incontestable (79-67) et reflète même positivement sur la performance française quand on se souvient d’un partiel de 22-5 en faveur des Grecs au beau milieu du dernier quart. Boris Diaw (15 points, 6 rebonds) et Alexis Ajinça (16 points) ont fait le métier sous les panneaux, mais, en l’absence de grands Parker et Batum (4 points en cumulé), le duo Diot – Westermann n’a pas réussi à apporter de la cohésion en attaque.

Auteur d’un bon match la veille avec 7 passes au compteur, Thomas Heurtel aurait mérité une opportunité dans ce contexte (au même titre qu’Evan Fournier, lui aussi créateur à son poste).

Une défaite qui appelle une mise au point

Comme le rappelait sagement Nando de Colo (10 points) après le match, cette défaite est certainement une très bonne chose pour l’Equipe de France à ce stade. Et le Spur a raison ! Ce type d’opposition de crû supérieur aura eu le mérite de soulever les limites des tricolores, notamment dans l’investissement défensif. Alors que la sélection finale qui partira à l’Euro en Slovénie sera annoncée dans la soirée (vers 23h), le coach et son staff auront l’occasion de remettre certains concepts collectifs en place.