Véritable légende de la préparation physique aux Etats – Unis, Tim Grover vient de sortir son premier ouvrage : Relentless. Un livre qui décrypte la préparation physique et mentale des joueurs NBA avec divers exemples issus de sa collaboration avec Kobe Bryant ou Michael Jordan. Basket USA est allé à sa rencontre.
Tout d’abord, pourquoi avez-vous souhaité écrire un ouvrage sur la préparation physique en NBA ?
Tout le monde me parle de la préparation physique en NBA, mais à titre personnel, je préfère parler de la préparation mentale que doivent suivre les joueurs. Ce n’est pas seulement un livre sur la préparation des joueurs NBA, c’est aussi un livre qui relate mon expérience avec des joueurs comme Kobe Bryant ou Michael Jordan.
Dans votre livre, vous évoquez trois catégories de joueurs : les bons, les super joueurs et les inarrêtables. Pouvez vous définir le concept derrière ces mots ?
Un bon joueur va faire le travail qu’on lui demande de faire mais ne vas pas aller au delà de ce qui lui est demandé. Ce sont les joueurs qui ne vont pas être sous pression et à qui il ne sera pas demandé d’en faire plus. Un super joueur doit marquer le panier de la victoire à la dernière seconde. Il est bon dans ce qu’il fait et il aime affronter les bons joueurs. Enfin, vous avez les compétiteurs ultimes que j’appelle les « inarrêtables ». Leur posture mentale et leur rage de vaincre peuvent se voir même dans leur style de vie.
Quel genre de joueurs est le plus représenté en NBA d’après vous ?
La majorité des joueurs sont des super joueurs mais beaucoup de joueurs sur le banc sont des joueurs bons simplement. Dans une équipe, tu dois avoir chaque catégorie sinon il n’y aura pas une bonne entente entre les joueurs.
De quelle façon un joueur simplement bon peut-il aider l’équipe ?
Il peut aider l’équipe en faisant son job, ce que son coach lui demande comme par exemple être efficace en défense, prendre des rebonds… Tout ce qui lui sera demandé, il va le faire. Ils sont très importants pour le succès de l’équipe.
Dans votre livre, vous donnez beaucoup d’exemples de votre collaboration avec Jordan ou Bryant. Dans votre esprit, ce sont les deux plus gros compétiteurs de la NBA ?
Je surnomme Michael « le All Star des intouchables ». Il a dominé le basket à son époque en gagnant tout : des titres NBA ; il a été MVP de la ligue ; meilleur défenseur de l’année ; le concours de dunk du All Star Game… Il n’a jamais refusé un challenge. Kobe suit le même chemin que lui et ça se voit dans son palmarès.
En parlant de Michael Jordan, en tant qu’intouchable ne serait-il pas plus intéressant pour lui d’être coach ou assistant coach d’une équipe NBA plutôt que propriétaire ?
Je ne pense pas qu’il ait la patience pour être coach. Il a un QI basket extrêmement développé. Le public pense que MJ est le proprio de la franchise, mais c’est le premier proprio qui ait acheté son équipe avec l’argent qu’il a gagné en tant que joueur. Tout le monde le juge sur le roster actuel mais je ne suis pas inquiet quant au fait qu’il aura du succès avec son équipe en tant que propriétaire.
Il y avait des rumeurs quant au fait qu’il puisse faire un come back. Selon vous, aurait-il pu réaliser ce come back ?
Mentalement, la question ne pose même pas. Physiquement, il aurait fallu beaucoup de travail. Mais je pense que s’il avait décidé de le faire, il aurait été capable de le faire.
Rappelez-nous comment vous aviez commencer à travailler avec lui ?
J’avais approché le docteur des Bulls de l’époque. Michael était fatigué de perdre face à la dureté physique des Pistons. J’ai eu un entretien avec lui et nous avons fait un essai pour 30 jours. Au final, notre collaboration a duré 15 ans.
Vous avez écrit dans votre livre que Jordan avait été empoisonné la veille du « flu game ». Que pouvez -vous nous dire à ce sujet ?
Tout le monde appelait ce match le flu game mais à Chicago on appelait ça le sick game. On était dans son hôtel et il avait faim. On a commandé une pizza et deux heures après il était très malade. Dans mon esprit, j’ai tout de suite pensé que c’était un empoisonnement. Je ne dis pas que c’était fait délibérément mais quelque chose n’allait pas dans cette pizza.
Pour conclure, au début de votre carrière, vous avez essayé de travailler pour les Bulls. Maintenant, aimeriez-vous joindre le staff médical d’une équipe NBA plutôt que rester à votre compte ?
Je préfère rester à Attack Athletics J’aime avoir la possibilité de faire ce que je veux avec les joueurs. Lorsqu’on travaille avec un staff, on n’a pas cette autorité.
Propos recueillis par Jérome Knoepffler pour Basket USA