Décès de Marty Blake, le parrain du scouting

«Marty a commencé sa vie de dévouement pour le basket quand la ligue était encoreau stade de l’enfance. Son travail en tant que GM puis en tant que Directeur du scouting ont aidé les équipes à comprendre la valeur du scouting. Son dévouement au-delà de la NBA, pour le basket, était extraordinaire et son impact est immense. »

David Stern a certes le chic pour se payer des envolées lyriques à base de louanges dithyrambiques, mais en l’occurrence, avec le décès de Marty Blake (1927-2013), c’est effectivement un (très) grand bonhomme du basket qui nous quitte.

De George Mikan à LeBron James : une éternité de basket

Quand un personnage arrive, dans une seule vie, à lier l’époque de George Mikan et l’ère LeBron James, c’est effectivement qu’il a eu une importance fondamentale dans le milieu basket.

Le Parrain du scouting est ainsi devenu une personnalité incontournable à force de découvrir des talents cachés qui allaient devenir, grâce à lui, des candidats au Hall of Fame. John Stockton, Scottie Pippen, Ben Wallace ou Joe Dumars ont ainsi pu être repérés grâce aux techniques innovantes de Blake.

En tant que GM des Hawks à partir de 1954, alors qu’il n’a que 27 ans, Blake fait preuve de son talent de découvreur de talents en draftant notamment Lenny Wilkens et « Pistol » Pete Maravich. Dès 1970, il innove aussi en ouvrant les frontières du basket NBA avec les drafts de Dino Meneghin la légende italienne et Manuel Ragas, l’icône mexicaine.

Blake : le témoin privilégié de l’évolution NBA

Enfant de la Grande Dépression, Blake a tout connu des développements du basket aux Etats-Unis. De ses débuts où il était à la table de marque des matchs de la Ligue de Basket de l’Est de la Pennsylvanie, jusqu’à ses fameux rapports de scouting qui vont devenir LA référence ultime pour toutes les équipes avant la Draft (Steve Smith, le consultant NBA TV, confirmait en plateau), en passant par ses innovations en termes de spectacle au sein des Hawks (faisant passer notamment Duke Ellington en spectacle à la mi-temps), Blake était une encyclopédie du basket.

De plus, ses rapports de scouting ne manquaient pas d’humour comme on peut le constater sur les deux exemples suivants.

« Félicitations [à un joueur qui vient de marquer 20 points]. Tu as un rebond de plus qu’un homme mort. La prochaine fois, travaille un peu plus fort. »

« C’est un bon shooteur à trois points, mais pas forcément un shooteur qui réussit ses tirs à trois points »

Plus récemment, Blake avait été le témoin du phénomène LeBron James qu’il avait vu lors de sa seconde année à St Vincent St Mary’s et le Parrain aurait alors dit :

« On ne croise ce genre de joueur qu’une ou deux fois dans sa vie. Kobe Bryant était un de ceux là, mais lui est encore plus fort. »

Un documentaire Old School (made in Craig Sager – et son pull mérinos)