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Football, cinéma, musique… Ronny Turiaf se dévoile pour Basket USA

Ronny Turiaf« Salut, désolé pour le retard mais j’ai dû aller tourner une pub pour ESPN pour la March Madness ».

Il est 17h, mardi 12 mars quand Ronny Turiaf descend nous chercher, dans le hall d’un immeuble moderne en plein cœur du centre-ville, à une minute à pied du Staples Center. C’est là que le pivot des Clippers réside depuis son retour dans la Cité des anges et c’est sur la terrasse surplombant Downtown qu’il nous a reçus, au bord de la longue piscine nichée au dernier étage.

Le soleil brille, Ronny est fatigué, « je dois quand même me taper DeAndre Jordan et Blake Griffin tous les jours à l’entraînement ». Mais Ronny est de bonne humeur, prêt pour 20 minutes d’un « Si tu étais… » auquel il s’est prêté avec enthousiasme.

 

Si tu étais une ville ?

Cela serait un mélange de Los Angeles et Fort de France. Los Angeles parce que c’est là où je suis devenu un homme et que le style de vie ici me convient très bien. Fort de France parce que c’est une partie de moi. C’est là d’où je viens, ce sont mes racines. Je ne pourrais pas vivre sans mes petits gâteaux coco, les embouteillages et sans le souvenir des arrêts de bus et des cinémas du mercredi avec ma mère.

Après ta carrière tu comptes partager ta vie entre ces deux villes ?

Oui, à 100%.

 

Si tu étais un pays ?

C’est difficile pour moi de n’en citer qu’un car j’ai eu la chance d’en visiter plein jusque là dans ma vie. Donc là encore je vais pencher pour un mélange, entre l’Ethiopie et le Népal.

Tu es déjà allé au Népal ?

Non mais je comptais le faire en 2008 quand je suis allé en Inde avec « Basket-ball Sans Frontière » pour la NBA. Je suis parti à l’aéroport et j’ai voulu acheter mon billet mais là, on m’a dit qu’il fallait un visa. Donc je n’ai pas pu m’y rendre. Mais crois-moi que je vais vite organiser ça. Un petit trek direct !

 

Si tu étais une recette de cuisine ?

Alors là c’est facile : des vermicelles au lait. C’est le dessert familial que ma grand-mère continue encore de faire aujourd’hui. Mon père m’a envoyé la photo de son dernier, il y a deux, trois jours. C’est un plat antillais, c’est très sucré et c’est beaucoup, beaucoup de calories (rire). C’est complètement une tuerie ! C’est une recette sacrée passée de mère en fille chez les Turiaf, du côté de mon père.

« Un coach ? Phil Jackson, sans aucune hésitation »

 

Si tu étais un chef d’Etat, vivant ou décédé ?

Je pense que je serais Nelson Mandela, par rapport à ses convictions et à l’impact qu’il a eu sur une toute une nation, mais aussi sur le monde entier. Se battre pour une cause aussi forte que l’Apartheid, c’est quelque chose de fort.

Tu as eu la chance de le rencontrer ?

Hélas non ! Je suis allé en Afrique du Sud pour la Coupe du monde mais il n’était pas en bonne santé. J’aurais vraiment aimé passer une heure à parler avec lui, à essayer de comprendre l’homme qu’il est.

Tu as eu le temps d’aller visiter le Musée de l’Apartheid à Johannesburg ?

Non malheureusement. J’étais accompagné d’un certain Boris Diaw et je suis allé voir les matches de foot pour supporter Thierry Henry et tous mes potes de l’équipe de France. On est aussi allé faire un safari dans le Parc Krüger donc on n’a pas eu beaucoup de temps entre les deux.

 

Si tu étais une salle NBA ?

(Sans hésiter) Le Staples Center. Pour ce que ça représente pour moi mais surtout pour sa place dans l’Histoire du basket américain.

 

Si tu étais un coach ?

Phil Jackson, sans aucune hésitation.

Pourquoi ?

Pour ses onze titres NBA et parce qu’il a su me faire me transcender dans ma carrière professionnelle. Il a eu un impact énorme sur ma vie en me permettant de voir les choses différemment. Il est vraiment spécial, psychologiquement c’est autre chose. Il est bon, il est bon.

 

Si tu étais un monument ?

Ouah, la question (il réfléchit longuement). Très bonne question ça (il réfléchit encore)… Ouah, ouah, ouah…

Tu veux revenir dessus plus tard ?

Non, non j’y vais direct. J’ai trouvé. C’est peut-être un monument fictif mais tant pis. Je parlais avec ma Coach de Vie il n’y a pas longtemps et elle m’a raconté une histoire d’un bouddha géant. Il était crasseux, plein de boue et un jour un homme a remarqué une petite faille sur le bouddha, pensant qu’il était cassé. Il a alors retiré toute la couche de boue et en fait à l’intérieur de ce bouddha qui d’extérieur paraissait tellement sale, il y avait un bouddha en or. Je pense que c’est ce symbole qui me convient très bien. Je crois que c’est une histoire vraie, mais après te dire où ça s’est passé, ça je ne peux pas.

Busa a mené son enquête et confirme que c’est une histoire véridique, là voici :

Le Bouddha d’Or se situe en fait à Bangkok. Un jour, alors qu’il devait être déplacé lors de la rénovation de la pagode Wat Traïmit, il tomba dans la boue et fut abandonné. Lorsque après la saison des pluies le supérieur de la pagode vint évaluer les dégâts, la statue en or alors fissurée, laissa apparaître un métal encore plus brillant. Il s’avéra qu’en dessous du stuc, la statue était en or massif. Les historiens émettent l’idée que lorsque l’armée birmane s’apprêtait à envahir la Thaïlande, des moines siamois couvrirent d’argile la statue en or afin de la cacher et de la protéger. Alors que les moines se sont tous fait massacrer, le secret du Bouddha d’Or est resté inconnu pendant près de deux siècles.

 

Si tu étais une réforme politique ?

L’abolition de l’esclavage, en France et partout ailleurs dans le monde. Sur ce thème, il n’y pas d’abolition plus importante dans un pays que dans un autre. C’est simple, concret, comme une évidence. Il n’y a rien à dire par rapport à ça !

Tu as vu « Lincoln » ?

Oui.

Tu as aimé ?

Oui, même si c’est parfois un peu lent.

« J’ai perdu un autographe de Denzel Washington pour ma mère »

 

Si tu étais un instrument de musique ?

Le banjo. C’est l’instrument, tu le regardes comme ça et tu te dis « mais c’est quoi ce truc, ça ne ressemble à rien ». Et puis je m’imagine un rasta derrière, avec des grosse dreadlocks qui te sort un son de fou. Là ça devient magique.

C’est la scène d’intro de « Délivrance » qui t’inspire aussi cette réponse ?

J’ai vu le film, donc oui un peu.

 

Si tu étais un film ?

Malcolm X« Malcom X. » Je l’ai regardé pour la première fois quand j’avais 14 ans, sur cassette VHS à la Porte de Clignancourt, dans le 18e arrondissement de Paris. Et je peux te dire que ça m’a marqué. Cela m’a montré que dans la vie, on fait des choix et qu’il faut en assumer les conséquences. Mais aussi que quand tu crois dans une cause, tu peux te donner à fond et marquer l’esprit des gens à jamais. Je pense que j’ai vu ce film plus de 200 fois.

 

Donc je suppose que si tu étais un acteur, la transition est toute trouvée ?

Oh que oui (rire). Je serais Denzel Washington, évidemment ! Pas uniquement à cause de « Malcom X » mais parce que c’est quelqu’un que j’admire. J’ai eu la chance de le rencontrer ici, il m’a signé un autographe pour ma mère, mais que j’ai ensuite perdu et elle m’en veut encore. Il a cette présence sur l’écran et en dehors qui fait que pour moi, tous ses films sont des classiques.

 

Si tu étais une danse ?

Le zouk ! (En chantant) Collé serré, collé serré. En mode Zouk Love ! Au pays on appelle ça le « Karo », où tu ne bouges pas. Mais j’y ajouterais une petite touche de Reggae. Cette musique, je ne peux pas m’en en passer. Quand j’avais neuf et dix ans, j’ai vécu avec mon père et tous les matins il ne me réveillait pas avec une alarme mais avec « Steel Pulse »…

(Je le coupe) Ceux qui chantent « Taxi Driver » !

Exactement ! Mon père mettait aussi « Third World », qu’il adorait tout autant. Il augmentait la musique petit à petit, crescendo. Tu imagines le réveil ?! C’est la classe, tu te lèves et t’as envie d’aller à l’école direct.

Tu as déjà vu « Steel Pulse » en concert ?

Mon père les a vus et un des chanteurs du groupe habite en Martinique. Je pourrais te dire que oui, j’ai eu la chance de les voir mais pour moi ça ne compte pas ! C’était lors d’un festival de Reggae ici à L.A et ils n’ont fait que cinq, six chansons. Je ne peux pas considérer ça comme un concert.

« Maman, s’il te plaît, y’a Télé Foot à la télé ! »

 

Si tu étais une émission télé ?

La première chose qui me vient à l’esprit, c’est « Télé Foot ». Le football c’est ma première passion et cette émission représente un peu une histoire d’amour avec ma famille, surtout avec mon grand père, qu’il repose en paix parce que je sais qu’il me regarde. A l’époque on écoutait le multiplex, c’était après l’église le dimanche après-midi. Je me souviens, je soûlais ma mère « maman, maman, s’il te plait il faut qu’on rentre à la maison, y’a Télé Foot à la télé. » Si je le ratais, je faisais un petit caca nerveux.

 

Si tu étais une finale NBA ?

(Il réfléchit en parlant à voix haute) J’ai commencé le basket à 14 balais donc c’était en… (Il compte dans sa tête). Je pense que c’était la dernière finale des Bulls de Jordan, en 1998. Je me rappelle, j’étais dans ma cité et je n’aimais pas trop le basket, j’étais football à fond. Mais on se réunissait dans une petite chambre de HLM, à au moins dix ou quinze pour regarder les matches. C’est un symbole dans ma vie car c’est le moment où j’ai commencé à jouer. Après je suis parti à l’INSEP pour en être là aujourd’hui.

 

Si tu étais dans la peau de Kobe Bryant pour une journée ?

Oulala… Bon, déjà je me fais une balade en hélicoptère. Après j’appelle le président Obama et puis ensuite j’appelle un avion privé pour m’emmener à Bora-Bora dans les îles, juste pour une journée. Tranquille.

 

Si tu étais un buzzer beater ?

J’aimerais revivre celui que j’ai mis en 2000 pour gagner le championnat d’Europe Junior, avec Tony, Boris, Mickael Pietrus, Yakouba Diawara, Vincent Mouillard, Guillaume Yango, David Frappreau, Noël Nijean, le kiné Olivier More, Pierre Vincent. Il y avait ma mère et mon père dans les gradins. C’est un moment important dans ma vie car mon grand-père est mort en avril et je marque le panier deux mois plus tard. Pour moi, la façon dont ça s’est passé est une intervention divine. J’aimerais donc revivre ce moment là mais avec lui dans les gradins.

https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=mgcCUQAgRfs

(via BBallChannel)

Tu te souviens encore en détail de l’action ?

Ronny Turiaf en 2000Oh que oui ! C’était lancer franc et on était à -1. L’intérieur titulaire vient de se faire une entorse et le coach me regarde, puis me dit « Ronny, tu rentres. Tu ne fais pas la remise en touche, tu cours devant. » Là je me dis « c’est bon, on a perdu. C’est relou. » Et puis je cours, j’ai la balle et hop panier ! Tony, qui avait 5 fautes, court et me saute dessus en hurlant « Ronny, Ronny ». Gaëtan Muller me saute aussi dessus, les autre gars également. C’est la folie, j’arrive à peine à respirer. Mais là l’arbitre nous dit qu’il reste encore deux secondes à jouer, en Croatie devant les Croates. Ils leur ont donné une dernière possession et ils ont même failli marquer. Mickaël défend super bien sur Planinic, qui envoie le ballon. Il roule sur le cercle (il mime alors la scène) et hop, il ressort. C’est mon grand-père qui était là, qui veillait.

« Bernard Lama est mon idole ultime »

 

Si tu étais un dunk ?

DeAndre Jordan devant Detroit. Rien à dire ! Et là tu peux mettre le lien You Tube

 

Si tu étais un joueur de foot ?

Bernard LamaJe vais te surprendre : Bernard Lama. C’est mon idole. J’ai pu le rencontrer après la finale 2006 en Allemagne. On avait perdu et je n’étais pas bien. Je sors alors de la suite de l’hôtel où on était avec Tony et Bobo, j’ouvre la porte. Et là, Bernard en face de moi. J’ai failli faire une crise cardiaque. Je lui ai fait signer un autographe. Je lui parle encore de temps en temps et je ne pense pas qu’il se rende compte à quel point c’est mon idole ultime. Il a bercé mon enfance. Tu sais quand les gamins disent « moi j’ai rêvé d’être Michael Jordan », ben moi c’est Bernard Lama. Il ne se rend pas compte… En plus j’avais son numéro mais j’ai cassé le téléphone donc je l’ai perdu. Je lance donc un appel, Bernard si tu m’entends tu peux m’appeler y’a pas de problème. Je te paye un billet pour venir me voir, on ira dîner ensemble mec. Petite annonce !

Bon t’as de la chance, je le connais bien donc je peux te donner son numéro si tu veux. Tu le veux ?

Mais grave, je ne rigole pas. C’est mon idole. Je suis sérieux.

Je te le donnerai, promis.

Génial, merci !

 

Si tu étais une personnalité célèbre (pas un sportif) ?

Franchement, Bob Marley. Pour moi c’est un génie. Il est mort en 1981 et l’impact que cet homme a jusqu’au jour d’aujourd’hui est grandiose. La véracité de ses chansons, c’est splendide. J’aurais bien aimé être dans sa peau pour ressentir ce qu’il ressenti lorsqu’il écrivait ses chansons. Je suis allé au Musée Bob Marley dans sa maison, en Jamaïque, mais je voudrais tellement revivre ce moment avec mon père.

 

Si tu étais une femme ?

(Long silence) Heu… Rosa Parks. J’aurais bien aimé être dans sa peau pour voir ce qu’elle a ressenti pendant et après son geste.  C’est un moment fort dans l’Histoire. En tant que black, c’est important de se rendre compte du chemin parcouru.

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