Face à un Michael Beasley déchaîné, les Lakers s’effondrent en fin de match

Dans un affreux quatrième quart temps (29-13), les Lakers ont traversé le désert et laissé filer une victoire pourtant promise à neuf minutes du buzzer. Michael Beasley (27 pts en 34 minutes) et Luis Scola profitent du trou noir angeleno pour gâcher le retour de Steve Nash et confirmer l’impact psychologique de Lindsey Hunter sur une équipe renaissante. Avec ce revers (92-86) indigeste et la nouvelle blessure de Dwight Howard, LA ne pouvait pas débuter plus mal son road trip de sept joutes.

Si le cactus pique lâchement, les affables Suns sont eux normalement plus avenants avec leurs hôtes. Mais quand l’invité se prend l’épine tout seul, ils sont à nouveaux assez opportunistes et combattants pour en profiter. Lorsque Kobe salue du banc le service de Pau Gasol pour Antawn Jamison sous le panier, les Lakers pointent à +13 et se dirigent sereinement vers une quatrième victoire consécutive.

Pour son grand retour dans l’Arizona, Steve Nash se dit qu’il n’aura eu besoin de ne vexer personne pour permettre aux siens de poursuivre leur série rédemptrice. Pendant la pause, à l’aune du dernier quart, Howard joue même les patrons en rassemblant neuf coéquipiers autour de lui pour délivrer son sermon. L’image est belle, rare et reflète la confirmation du nouveau visage d’une équipe enfin unie et solidaire. Et puis soudain, le désert !

Un bon match pendant trois quart-temps…

Il fallait voir les tronches déconfites de Kobe, Pau Gasol, Metta World Peace et Steve Nash neuf minutes plus tard pour comprendre l’indigestion prévisible de ce retour à la case départ. Pendant 39 minutes, les Angelenos d’un Bryant encore passeur (9 assists) se sont amusés, souriants et altruistes. De retour sur la route après trois succès de rang au Staples Center, les Lakers estampillés « new look » affichaient l’équilibre et l’adresse offensive qui promis, juré, leur feraient cette fois rejoindre le droit chemin.

Kobe le facilitateur offrait un come-back tranquille à Nash et laisse Metta World Peace, Jamison et Pau conforter le nouveau visage de sa troupe. Sur le panier de Jamison (65-78), Lindsey Hunter demande un temps mort et le banc des Lakers se lève d’une traite pour se claquer les paumes. Ce seront les derniers gestes de satisfaction.

Et puis le trou noir dans les dernières minutes

Au moment où Kobe rentre deux lancers pour remettre son équipe à égalité (86-86) dans les 120 dernières secondes, les Lakers en sont à 4/18 et 9 balles perdues depuis le début de la période. Michael Beasley, auteur de 27 pts après sa poussée à 25 l’avant-veille, concluait plus tôt un 17-4 sur un jump shoot d’école, profitant des errements offensifs et défensifs d’un adversaire à nouveau paumé, sans mouvement ni adresse.

Deux balles perdues de Kobe, une autre de Pau et le 0/3 de l’arroseur MWP stigmatisent le fatal passage à vide d’une équipe décidément bien trop fragile. Symbole du cauchemar, la facile lay-up main gauche manqué par Kobe à 23 secondes de la fin, pour remettre LA à égalité. Main droite, Beasley n’avait lui pas manqué le sien sur la possession préalable des Suns.

La dernière remise en jeu manqué de Clark pour Nash obligeait l’ancien paria devenu titulaire à prendre un tir primé improvisé et casse gueule, dépitant un D’Antoni livide sur le banc. Dwight Howard rentre lui aux vestiaires la tête basse et une poche de glaçons sur son épaule droite. Sorti à six minutes du terme après s’être écroulé suite à un contact au rebond offensif, le pivot angeleno a grimacé jusqu’au bout. Le spectre de l’opération va encore lui pourrir ses journées, lui qui refuse d’en entendre parler mais qui selon le kiné des Lakers flirte avec l’aggravation à chaque souffrance supplémentaire.