Avec Jamal Crawford et Eric Bledsoe, Matt Barnes offre à Vinny Del Negro un des meilleurs bancs de la NBA. Seuls trois escouades bis scorent plus que celle de Lob City et l’ancien Laker n’est pas étranger à cet appétit offensif. Le Bruin a exporté ses tatouages dans l’autre vestiaire du Staples Center, pas son énergie contagieuse. Si ses stats (8,5 pts, 5,2 rbds et 1,5 steal) ne reflètent pas son apport avec exhaustivité, elles authentifient l’importance de son statut.
Dans le vestiaire si détendu et rigolard des Clippers, son air grave dénote. N’attendez pas de lui le bon mot ou la vanne qui tue, Barnes n’est pas là pour rigoler. Mais il sourit quand on s’approche de lui pour solliciter un entretien. Ses deux jumeaux au swag déjà très prononcé trépignent d’impatience. « Je suis en interview, attendez un peu », les calme aussitôt papa Matt.
Matt, comment expliques-tu le grand huit des Clippers, qui alternent séries de victoires et de défaites ?
On ne doit pas laisser nos émotions prendre le dessus et comme tu le dis, notre saison pour l’instant est une montagne russe, avec des hauts et des bas. Cela ne doit pas continuer. On est toujours au top face aux grandes équipes puis on se relâche contre des adverses moins prestigieux et renommés. Ce n’est pas normal. Pour être une grande équipe il faut avoir la consistance et la régularité nécessaires. Je pense qu’on est sur la bonne voie pour corriger ce problème.
Pour gagner en consistance, l’apport du banc est crucial non ?
Complètement ! Nous, les remplaçants avons un rôle ultra important. La saison est longue et pouvoir faire tourner l’équipe permet au cinq, mais aussi à tout le monde, d’être plus frais à chaque match. Pouvoir compter sur tous nos bons joueurs de banc rend les choses plus bien plus faciles, pour le coach, les titulaires, et nous. Quand la rotation est efficace, toute l’équipe gagne en confiance.
Tu viens de parler d’émotions à contrôler. Cette équipe est-elle trop émotive ?
Je pense que oui ! Nous sommes peut être parfois trop émotifs. On joue avec notre cœur, on peut faire des étincelles mais retomber très vite dans la foulée. Je le répète, ce n’est pas normal. On doit pouvoir gérer ces émotions et être plus consistants.
« La bonne ambiance du groupe se voit sur le terrain »
Est-ce qu’on peut dire que vous cette équipes jouent comme elle vit au quotidien ? Vous donnez tellement l’impression d’être une bande de potes qui s’amusent.
Oui on peut le résumer comme ça. On s’éclate ensemble sur le terrain mais aussi en dehors. Nous sommes tous des amis mais on doit bien faire attention de garder en tête que c’est avant tout notre job. Il y a une ambiance exceptionnelle entre nous et dans les vestiaires et ça se voit sur le terrain et dans notre jeu. Pourquoi ? Parce qu’on sait où est cette limite entre l’amusement et le boulot.
Est-ce que jouer avec deux meneurs comme CP3 et Bledsoe t’aide à mieux t’exprimer offensivement ?
Oh que oui ! C’est assez génial d’évoluer avec eux. Chris est le sommet à son poste et Eric sera très vite une star. Chacun a son style. CP3 est plus dans le contrôle de sang froid, à impliquer tout le monde. Eric lui est tout en vitesse et en énergie et j’aime ça. Les deux rendent mon job plus facile car ils écartent les défenses, j’ai plus de shoots et je peux couper dans les intervalles.
Propos recueillis au Staples Center