Avec les arrivées de Lamar Odom, Jamal Crawford, Grant Hill, Willie Green (et Ronny Turiaf), les Los Angeles Clippers ont, comme leurs voisins angelinos, réussi une superbe intersaison. La franchise de Chris Paul et Blake Griffin devrait pointer aux sommets des charts dans les préviews de la saison à venir.
Mais avant ça, les Clippers, c’était plutôt la honte ! Dans les nineties, les anciens pensionnaires de San Diego étaient carrément la risée de la ligue avec des records négatifs à la pelle. Dans le marasme ambiant, certains joueurs valaient pourtant le coup d’œil, et vous le savez déjà, à BasketUSA, comme on aime vous parler rétro, on a décidé de vous ressortir Maurice Taylor.
Du phénomène physique…
Avec 8 saisons NBA au compteur (et une saison en Euroligue au sein de l’Olimpia Milano en 2008), Maurice Taylor a connu une carrière relativement anonyme. Mais ses débuts dans la Grande Ligue au sortir d’une carrière universitaire à Michigan troublée par des scandales de pots-de-vin (comme dans le cas de Jonathan Hargett) ont été eux plutôt fracassants avec les Clippers.
Sa campagne rookie se termine avec 11 points, 4 rebonds en 21 minutes de jeu, une production tout à fait honnête pour le 14ème choix de la draft en 1997. Mais ses deux saisons suivantes sont des bijoux avec 17 points et 6 rebonds de moyenne en 35 minutes de jeu. Et surtout, Mo Taylor devient connu comme le marteleur d’arceaux.
Ses entailles dans les raquettes adverses ponctuées de dunks surpuissants où Taylor écrase le ballon comme une orange dans un pressoir sont légion dans les Top 10 de l’époque. À son niveau, et avant qu’il ne prenne vraiment trop d’embonpoint (il est listé à 2,06 et 120 kilos en fin de carrière chez les Kings en 2006), Maurice Taylor était un avant-goût du Blake Griffin actuel.
…à de la viande dans la peinture !
Mais son hygiène de vie douteuse (il fut suspendu à trois reprises pour manquement au programme anti-drogue de la NBA entre 2002 et 2006) ne lui permit pas d’exprimer pleinement un potentiel physique bien réel et aperçu véritablement que durant ses saisons aux Clippers et aux Rockets. Arrivé aux Knicks puis de retour à Houston avant de finir aux Kings, Taylor ne sera guère plus qu’un remplaçant. De la viande dans la peinture !
Ses requêtes concernant un contrat de 71 millions de dollars auprès du boss grippe-sou Donald Sterling après ses trois belles saisons aux Clippers furent vaines malgré le nouveau millénaire. Taylor a déchanté et s’estimant non récompensé, a probablement revu ses efforts à la baisse. Pour couronner le tout, Maurice n’a pas eu de veine étant abonné aux équipes de losers invétérés. Il n’a par exemple jamais goûté aux playoffs…
Fine gâchette transalpine dans l’Empire du Milieu
Après deux saisons blanches, et alors qu’on le croyait rangé au cimetière des dinosaures, Taylor a refait surface en Italie en 2009. Pourquoi la botte transalpine ? Tout simplement parce que Maurice a du sang italien par sa mère et en obtenant sa naturalisation, il postulait directement à un poste à Milan. Arrivé en grandes pompes, il décevra (8 points et 4 rebonds en 17 minutes) et convolera vers la Chine.
Il y retrouvera Stephon Marbury dans le club de Shanxi Zhongyu, mais là encore, point de playoffs malgré 19 points et 7 rebonds en 38 minutes (et plus étonnant pour celui qui totalisa un piètre 5/33 en 537 matchs et 13 324 minutes NBA, un 43/100 à trois points dans la ligue chinoise dont un match à 10/16). Transformé en fine gâchette transalpine dans l’Empire du Milieu, Taylor s’essaiera une dernière fois à la Liga Italienne avec Trévise mais sans plus de succès. Le rideau était tombé sur cette fugace idole de jeunesse.
Ses stats NBA en carrière : 11 points, 5 rebonds en 25 minutes.
Ses Highlights à la Belle Epoque