France Vs. Espagne : preview

L’heure des vérité est arrivée pour les Bleus. Sortie du premier tour avec un joli bilan de quatre victoires pour une seule défaite contre les Américains, la bande à Tony Parker doit se farcir les Espagnols dès les quarts de finale. Ces derniers ont semble-t-il choisi de perdre volontairement leur dernier match de poule pour pouvoir éviter les États-Unis en demi-finale. Et c’est donc la France qui hérite des champions d’Europe en titre et des vice-champions olympiques.

Cela rappelle drôlement le championnat d’Europe 2009 lorsqu’après un parcours sans faute dans les deux premières phases, l’équipe de Vincent Collet avait dû jouer l’Espagne en quart de finale. À l’époque, les Français avaient perdu le match avant de le jouer. Tétanisés, ils n’étaient jamais rentrés dans la partie. L’état d’esprit a changé en trois ans. C’est du moins ce qu’affirment coach et joueurs.

« C’est l’année, lance Vincent Collet. Dans tous les cycles, il y a un moment où les choses doivent basculer. On sait que c’est une grande équipe qui a encore des atouts exceptionnels et il faudra faire un grand match. Mais il faut y aller pour les battre. »

« Il ne faut plus avoir peur de les jouer, ajoute Nando De Colo. Sur les années précédentes, avant d’être sur le terrain, tout le monde parlait un peu de l’Espagne en favori par rapport à la France et derrière, on avait entre guillemets un peu peur de les jouer, on était un peu crispé. Maintenant je pense qu’on est capable de pouvoir rivaliser avec eux. L’Espagne n’est pas imbattable. Si tu leur rentres un peu dedans, ça peut être différent. »

« Cette équipe est prête, estime enfin Tony Parker. On l’a montré l’année dernière en étant présent lors des grands rendez-vous. On sera prêt pour le quart de finale. »

Confiance réelle ou de façade ? Le dernier match à Bercy a montré que les Bleus étaient en tout cas prêts au combat. Et du combat, il va y en avoir dans la raquette. Car pour limiter les frères Gasol, Serge Ibaka et Felipe Reyes, les intérieurs français vont devoir se surpasser et recevoir le soutien des extérieurs dans la bataille du rebond. S’ils y parviennent, alors l’équipe de France aura une chance de passer en demi-finale. Dans le cas contraire, l’aventure olympique risque bien de prendre fin cet après-midi.

L’avis de Vincent Collet

« Il y a pour nous un déficit de taille. Il faudra une abnégation de tous les instants, un partage de la balle, construire sur les aspects défensifs et de conquête. Il faudra résister à l’intérieur au niveau du rebond où on peut se faire impacter et dominer. Les valeurs de combat seront très importantes pour ne pas se laisser dominer dans ces aspects-là. Malgré notre petite taille, quand on est mobilisé, on est capable de résister et même de faire mieux puisqu’on a dominé contre l’Argentine et la Lituanie dans le domaine du rebond. L’important c’est de se concentrer sur ce qu’on a à faire et qu’on soit à fond. Il n’y aura pas de récompense si on n’est pas mort de faim. C’est le moment le plus important de la vie de ce groupe. On voulait venir aux Jeux olympiques. On y est. On est en quart de finale et on sait que l’histoire qu’on veut écrire ensemble, c’est maintenant qu’elle commence. Le plus important arrive. »

Historique des confrontations (5 victoires – 18 défaites)

Le bilan n’est franchement pas flatteur pour les Bleus. Cinq petits succès en plus de cinquante ans, cela fait à peu près une victoire par décennie. Sur les dernières compétitions, l’Espagne a régulièrement dominé la France. C’est elle qui a éliminé Tony Parker et ses coéquipiers en 2009 en quart de finale (86-66) et c’est elle qui les a battus en finale du dernier Eurobasket (98-85) après les avoir déjà dominés au deuxième tour (96-69) dans un match que les Français avaient, certes, décidé de laisser filer. Seule une petite victoire lors du premier match du championnat du monde 2010 (72-66) vient éclaircir le tableau. Mais rappelons que Pau Gasol n’était pas sur le terrain.

La menace adverse

Pau Gasol. Point. Faut-il ajouter quelque chose ? Le pivot espagnol tourne à 20,6 points à 60,6 % de réussite aux tirs, 6,0 rebonds, 2,2 passes décisives et 1,4 contre en moyenne depuis le début de la compétition. Le tout en seulement 25,6 minutes par rencontre. Gasol peut faire exploser la raquette française à lui tout seul. Les intérieurs tricolores avaient souffert l’an dernier, en finale du championnat d’Europe, alors que Joakim Noah était dans l’équipe. Les dégâts pourraient être encore plus importants cette année.

Le saviez-vous ?

La France n’a jamais battu l’Espagne avec Pau Gasol dans ses rangs. En 2010, au championnat du monde, le pivot des Los Angeles Lakers n’était pas avec son équipe. Et en 2005, lors du match pour la troisième place de l’Eurobasket (98-68), Pau Gasol n’avait pas joué. Une victoire contre les champions d’Europe cet après-midi serait donc doublement historique.