Manu Ginobili place les Spurs sur les bons rails

« Est-ce que vous vous amusez déjà ? » balance Greg Popovich à ses joueurs au milieu du troisième quart. « Je veux voir des durs ! Soyez méchants ! » ajoutera le coach de l’année. Tout est dit ! Et ça marche !

Les Spurs comptent sur un excellent Big Three, et plus particulièrement un très bon Manu Ginobili (26 pts) pour s’imposer, non sans difficultés (101-98), dans cette 1ère manche de la série.

Gino – Harden : le match dans le match

C’est la finale de l’Ouest que tout le monde attendait, les vétérans Spurs accueillent leurs rejetons d’OKC. Et les minots n’ont pas froid aux yeux, comme le prouve ce début de match où Kevin Durant et Thabo Sefolosha combinent pour un rapide 5-0. Mais les Spurs répliquent d’un 8-0, les hostilités sont lancées sans tarder !

Et elles prennent un intérêt plus ample encore quand Ginobili et Harden entrent dans un duel des supers-subs. L’Argentin semble encore en avoir sous la semelle puisque le vieux grigou fait la leçon au barbu en marquant 7 points d’un 10-2 qui conclut le premier quart (24-18).

Derek Fisher, facteur X ?

Et le Ginobili Time continue en ce début de second quart-temps, les Spurs continuent d’impulser le mouvement (31-25) mais la tendance s’inverse peu à peu en faveur des hommes de Scott Brooks. Les 13 balles perdues de San Antonio n’aident pas la cause car en face, Durant et Westbrook se réveillent en cumulant 11 des 14 derniers points de la mi-temps.

Les 3 autres arrivent de Derek Fisher, qui depuis son tir miraculeux à 4 dixièmes, époque Lakers, se sent comme chez lui à l’Alamo. Il réalise un parfait 4/4 en première mi-temps permettant au Thunder de pointer en tête à la pause (47-46).

Les Spurs toussent beaucoup

Dans le troisième quart, le rythme augmente encore, si cela était possible. Les deux équipes se livrent sans compter, et il le faut. A l’instar du Fish toujours à 100% (5/5), OKC ne baisse pas le pied. Kevin Durant se faufile jusqu’au panier, les défenseurs contestent tous les tirs, OKC n’est pas venu pour plaisanter. Si TP essaie bien de donner du souffle à ses troupes, les texans toussent (71-62).

Si puissants en saison régulière, les Spurs se heurtent soudainement à un mur. Westbrook et Durant alimentent la marque sans vaciller et le Thunder fait la course en tête. Quand Tiago Splitter balance un air ball sur un lancer, on se met même à penser qu’on a fantasmé cette saison parfaite des Spurs. Mais non, le cauchemar prend fin en début de quatrième.

Tony Parker mène la révolte

Les Spurs passent un 11-2 pour égaliser à 73 partout et le Thunder se pétrifie. Durant prend sa 3ème faute sur un coup de balai du coude dans le fronton de Captain Jax. Les Spurs ont inversé le cours du match en 5 minutes. Et Parker est encore le pyromane qui a allumé la mèche. Sur un move classique, il mystifie Perkins (qui prend sa 5ème faute sur le coup) pour un and one tout en contorsion.

Le Thunder perd son basket au pire moment avec 5 tirs ratés (sur 6) et 3 ballons perdus alors que l’on entre officiellement dans le crunch. KD, évidemment, limite les dégâts en prenant un abonnement à la ligne des lancers francs. Mais la folie des playoffs reprend inévitablement le dessus. Jackson rentre un énorme trois points (91-84) et sur l’action suivante, Westbrook fait la bascule sur un passage en force.

Ginobili, l’artiste à la grand-père

Sa figure de style est impressionnante, et la chute tout autant. Le meneur revient au jeu, mais OKC ne peut qu’être spectateur du festival Ginobili. Avec une feinte de grand père, il laisse Durant de marbre et s’envole vers le panier avec la faute. Les Spurs ont remis la main sur le match, ce n’est pas pour la lâcher à quelques secondes de la fin.

Si Harden et Westbrook maintiennent le suspense en marquant 14 points dans les 2 dernières minutes (dont un au buzzer pour Harden), San Antonio s’impose finalement 101-98. L’accouchement a été difficile, c’est le moins que l’on puisse dire. Les Texans ont lutté mais leur expérience et le génie de Ginobili leur permet de surmonter l’obstacle… Pour le moment.

Le Thunder a manqué de gaz en fin de parcours mais sa performance laisse à penser que le prochain match pourrait bien être dans les cordes de Scott Brooks et ses ouailles.