En direct du Staples Center : les Lakers sans strass ni paillettes

Mardi soir dans la Cité des anges, les Lakers accueillaient des Rockets qu’ils ne goûtent guère.

Pour Basket USA, Benjamin Adler était présent au Staples Center pour suivre cette rencontre de haut rang de la conférence Ouest. Enfin, de haut rang, en théorie…

La magie du Staples Center, c’est cette impression de candeur et virginité émanant de la grande majorité des heureux curieux bondant ses travées. Los Angeles est une usine à divertissement, ses Lakers une source de rêve. Et Kobe Bryant le Willy Wonka de tous les adultes redevenus gamins se photographiant devant le moindre poster ou logo des champions en titre, sourire béat pour la postérité censée jalouser ceux qui n’en sont pas. Ils n’y reviendront peut-être jamais, alors autant immortaliser le moment. Le Staples est un antre à Premières, sans tapis rouge mais avec ses stars hollywoodiennes et ses quidams ébahis. Une salle de cinéma sans âme. Une antre où les tauliers se font aussi rare que les vocalises ratées de Mary J. Blige, présente en bord de parquet.

Un score d’Euroligue

Alors quand le Parrain Jack Nicholson est là, le show est complet. Mais pas sur le parquet au cours d’une première mi-temps pas folichonne et un tantinet ennuyeuse. Les Rockets empilent les briques, Ariza et Scola en chefs de chantier. Les statistiques ne trompent pas : 35,9% de réussite, 7% à trois points, 6 balles perdues pour 8 passes décisives. Difficile de faire pire. Enlevez Aaron Brooks et son premier pas bionique ; Carl Landry et ses appuis de gymnaste russe, et c’est la gabegie complète chez les Texans. En face, Gasol en civil sur le banc, seul quelques arabesques de Kobe, un coast-to-coast de Farmar et les rebonds de Lamar Odom (13 à la pause) enflamment une salle réveillée par les attractions du grand écran à chaque temps-mort. Enervé par la tiédeur de ses starters, Phil Jackson a donné du temps de jeu à Powell, Brown et Mbenga : aucun n’a convaincu, engoncés dans la médiocrité générale. Après 24 minutes, c’est un score de championnat grec : 41-33.

Comme les champions en titre se sont fait une spécialité des premières périodes en mode diesel et que Houston ne doute jamais, on garde l’espoir de s’enthousiasmer dans la foulée d’un spectacle (enfin un !) d’une acrobate du Cirque de Pekin. Que nenni. Ca roupille toujours sur le parquet : 59-55 après le troisième quart-temps. Houston reste d’une maladresse à faire rougir Pierre Richard (23/60 dont 2/17 à trois points). Ah, mais qu’entends-je ? Des glottes sortant des « bouuuuuuu » ? Oui, oui c’est bien ça.  Kobe vient se faire siffler un passage en force après deux sauvetages de Vujacic, juste après un dunk d’Ariza sonnant le tocsin. Le début du quatrième quart-temps débute, ça reste brouillon mais au moins on sent des vibrations.

En une minute, Houston recolle au score

Il reste 8’53 et les Lakers peuvent se détester de rester à portée de paniers de Rockets toujours en vie malgré un jeu de mort-vivant. Coach Phil garde Powell sur le parquet, on se demande pourquoi même si Ron-Ron n’a apparemment pas récupéré de sa commotion cérébrale.  Farmar est à la mène scotchant au banc un Fisher transparent, Brown bouge sans jamais voir le cuir. Heureusement que Bynum s’amuse devant Andersen, trop léger en défense devant la carcasse du plus jeune joueur jamais drafté. Quid de Kobe ? L’effet Battier est en train d’agir, la star patine avec l’ex de Duke sur le paletot. 73-63 à cinq minutes après un « and one » de Bynum, Adelman remet Scola et Ariza en jeu. Battier inscrit ses deux premier paniers de la rencontre, deux jumeaux primés. Scola en transition met dedans : 8-0, Houston est revenu en une minute.

Lamar Odom frôle le triple double

Odom, MVP du match avec ses 17 pts, 19 rbds et 9 pds, répond par un « and one » sur un caviar de Kobe mais Scola enchaîne. Un vrai match de basket, c’est pas trop tôt ! Bynum redonne de l’air aux Lakers, 81-73 à 1’50. Fisher rentre, Brown reste. Brooks rentre ses deux lancers, suspense quand tu nous tiens ! Fisher manque un trois points mais Scola se laisse choper la balle par un Bynum imposant. Brooks calme le Staples avant que Kobe retrouve des sensations endormies. Un lancer du Black Mamba puis deux autres d’Odom scellent le sort des Rockets. Le Staples se vide. L’essentiel est assuré pour de bien pâles Lakers: les 18 997 spectateurs repartent avec un taco gratuit.