Saison 2008/09 : le bilan des Français (partie 1)

Sur les dix Français engagés cette année en NBA, seuls neuf ont foulé les parquets, et tous ont connu des fortunes diverses.

Malgré tout, le bilan reste positif. Six de nos NBAers ont connu les playoffs même si seulement deux d’entre eux sont encore en course pour le titre (Piétrus et Petro).

Globalement, le bilan est très bon et laisse présager le meilleur pour la diaspora française.

Cependant, pour la plupart d’entre eux, l’été et la saison à venir seront particulièrement importants et pourraient signifier des changements majeurs dans leur carrière.

En attendant, point de prévision hasardeuse et retour sur la saison régulière avec un bilan en trois parties.

On commence notre analyse avec le trio majeur : Tony Parker, Boris Diaw et Mickaël Piétrus.

Tony Parker

A titre individuel, il s’agit de l’année de l’explosion pour Tony Parker qui s’est imposé, presque malgré lui en raison des blessures de Gino et Duncan, comme le go-to-guy des Spurs. C’est également l’année de tous les records : troisième joueur de l’ Histoire avec Michael Jordan et Oscar Robertson à compiler au moins 50 points et 10 passes dans un même matc, la barre des 10 000 points franchis en carrière, troisième fois All-Star… Parker rentre vraiment dans la cour des grands, ses stats au scoring et à la passe l’incluent dans le top 15 des joueurs NBA et c’est le meneur le plus adroit aux shoots !

A l’heure actuelle, Parker peut scorer face à n’importe qui, hormis en cas de coup de pompe, et a su rivaliser avec les meilleurs que ce soit Chris Paul ou Deron Williams. Sa saison est magnifique et quoiqu’en dise les TP haters, il est à l’heure actuelle un des meilleurs joueurs NBA, que sa personnalité plaise ou non.

Sa place de huitième au vote des MVP en dit long sur le respect qu’il a gagné par ses pairs.

Au-delà de cette saison, la prochaine sera charnière pour Parker qui devra bientôt négocier une prolongation ( son contrat s’achève en 2011) ou pourquoi pas, partir s’il constate que San Antonio n’est définitivement plus apte à jouer le titre. Pour conclure, l’élimination des Spurs au premier tour laisse un goût d’inachevé dans sa saison car Parker donne l’impression de disposer d’une marge de progression encore conséquente. Gageons qu’il continuera sur sa lancée pour briller en Bleu, gagner de la constance à trois-points et effectuer ce qui pourrait être sa dernière campagne en compagnie de Popovich et Duncan.

Stats aux Spurs en saison en 72 matchs : 22 pts à 50%; 3 rbds; 7 passes et 1 interception en 34 minutes de jeu.

Stats en playoffs en 5 matchs : 28,6 pts à 54%, 4 rbds; 6,8 passes et 1 interception en 36 minutes de jeu.

Boris Diaw

La première partie de saison de Bobo fut à l’image de l’année dernière, terne et sans passion. S’il s’en défend, la philosophie prônée par Terry Porter n’était tout simplement pas compatible avec le besoin de liberté et de confiance dont a besoin Boris.

Durant ce chemin de croix, Boris était clairement devenu un flop, voire un voleur d’argent au regard de ses performances ( 8,3 points; 3,8 rebonds et 2 passes en 24 minutes ).

Un transfert à l’Est plus tard, sous l’égide de Larry Brown, dans un effectif anodin et sans âme, Boris est redevenu le MIP 2006 qui étonnait par la polyvalence et l’aisance de son jeu. Alors que cette saison aurait pu être celle de la déchéance au sein d’un collectif déréglé par les paris de Steve Kerr et la gestion hasardeuse de Terry Porter, Boris a su saisir l’opportunité offerte par les Bobcats et surtout, avec l’aide de Raja Bell, offrir une véritable identité à cette jeune team.

En effet, si les Raymond Felton, les Emeka Okafor et autres Gerald Wallace sont de très bons joueurs, seul Diaw était capable de servir de liant offensif et défensif afin de garantir un fond de jeu efficace face à des équipes plus aguerries; car en plus de gagner en temps de jeu ( plus 13 minutes ! ), Boris a doublé ses stats aux points ( de 8 aux Suns à 15 à Charlotte ), à la passe ( 5 contre 2 ) et a sensiblement augmenté son pourcentage à trois-points ( de 36% à 42% ).

Si nous ne pouvons que nous satisfaire de ce retour au premier plan de Boris, chacun sait que ce dernier peut faire mieux tant en terme de constance au scoring que de leadership, Boris n’a pas encore explosé. L’avenir s’annonce donc radieux même si le soleil de l’ Arizona s’est éloigné.

Stats cumulés aux Bobcats et aux Suns en 81 matchs : 13 pts à 50%, 41% à trois-points; 5,3 rbds et 4 passes en 34 minutes de jeu.

Mickaël Piétrus

Le cadet des Piétrus vient de vivre une saison particulièrement frustrante et rageante ! Les premiers mois de cette saison NBA furent enfin révélateurs du potentiel de Piétrus : 11.5 pts en Octobre, 13.2 en Novembre, une pause pour cause de blessure en Décembre avec 8 petits points par match puis 15.5 pts pour son retour en Janvier. Le problème est que la suite de la saison ne fut que de blessures à répétition, empêchant Mickaël de retrouver confiance et sensations. Simultanément, le rookie Courtney Lee se faisait un plaisir d’ être responsabilisé dans une des meilleures teams de la côte est, ce qui n’arrangeait pas les affaires du français.

Aujourd’hui, toujours blessé, Mike est rentré dans le rang, réalise de piètres playoffs en raison d’une condition physique précaire et envisage dans le pire des cas l’opération ou au mieux, une rééducation fructueuse après les playoffs.

Il est donc quasiment acquis qu’il ne jouera pas pour la France cet été mais peut-on vraiment lui en vouloir ? Après une longue bataille contre son corps, le Mike devra en effet s’employer pour déloger le culotté Courtney Lee et ainsi prouver qu’il peut disputer plus que 54 matchs dans une année. Aujourd’hui considéré comme un vétéran après 5 ans outre-Atlantique, Mike Piétrus doit trouver le moyen de progresser de manière constante. On souhaite que ses 17pts face à Boston ne soit pas qu’une simple éclaircie.

Stats au Magic en 54 matchs : 9,4 pts à 41%, 36% à trois-points; 3,3 rbds en 24 minutes de jeu.

Demain : Joakim Noah, Ronny Turiaf et Nicolas Batum