Il est déjà temps de faire les comptes au lendemain de trois jours de folie, avec des choix surprenants, d’autres plus attendus.
Après une draft moyenne mais surprenante, Basket USA dresse ses conclusions: qui sont les gagnants et les perdants de cette foire aux joueurs.
On commence par les « winners », ceux qui ont tiré leur épingle du jeu, draft et trade confondus, sans hiérarchie précise. A vous de nous la donner !
Samedi, place aux « losers ».
- Cleveland: LeBron est free-agent l’été prochain, sans un titre en juin 2010 l’Ohio a de grandes chances de voir partir son prodige. Danny Ferry avait la pression, il lui fallait absolument changer quelque chose dans le roster. C’est chose faite et pas avec n’importe qui. C’est le Shaq qui débarque chez les finalistes 2007, estampillé « arme anti-Howard ». En contre-partie, Phoenix reçoit le pré retraité Ben Wallace et l’arrière Sasha Pavlovic. Kerr voulait vraiment se débarasser du quadruple champion. A 38 ans, O’Neal devra être utilisé avec modération. Il est là pour les playoffs avant tout, Mike Brown va devoir trouver la bonne formule. Mais comme Z et Varajao sont restés, il a les solutions pour laisser souffler Big Daddy.
- Knicks: Enfin. Enfin New-York a un vrai plan, une stratégie sportive avec une lisibilité de choix assez évidente. Les Knicks reconstruisent à la mode D’Antoni, avec uniquement des joueurs qui se fondent parfaitement dans son système. Exit l’inconstant Q-Rich, welcome le polyvalent mais irrégulier Darko Milicic. D’Antoni voulait Curry ou Hill, c’est finalement l’intérieur d’Arizona State qui débarque. Un intérieur qui D’Antoni compare à Amare Stoudemire. Puis ils ont pu prendre également Toney Douglas grâce au pick des Lakers, un meneur sous coté en provenance de Florida State. Rien qui ne fera gagner le titre aux Knciks au printemps prochain, mais des choix logiques, qui s’inscrivent dans la durée et qui respectent une politique définie au préalable. Reste maintenant à bosser l’après-draft et gérer les cas Lee et Robinson.
- Brandon Jennings. Tellement anxieux et nerveux, l’ancien lycéen star s’est fait porter pâle pour quitter la Gree Room. Trop peur de passer pour un guignol en étant tout seul sur sa chaise, la mine déconfite. Il était sûr de ne pas être choisi dans les 20 premiers. Revenu vers le 20e pick justement, il s’est fait chambrer par David Stern. Entre temps, Milwaukee venait d’en faire son meneur, lui offrant les clefs de la franchise. Il pouvait ensuite parader le Brandon, à coups de « je vous l’avais dit » aux micros des télévisions. Plus mature et tout simplement meilleur après sa saison en Europe, à Rome, Jennings s’est même permis d’encourager pleins de lycéens à faire comme lui, juste un an. Le temps de pouvoir contourner la règle NBA qui empêche un joueur de moins de 19 ans ou qui n’est pas sorti du lycée depuis un an de se présenter à la draft.
- Flip Saunders. Detroit est bien loin et Flip prépare déjà sa revanche. En une semaine, il se retrouve nanti d’un des plus beaux cinq majeur de la ligue, avec un banc qui a de la gueule sans non plus avoir une profondeur énorme. Randy Foye permet à l’agent zéro de se décaler en 2 et Mike Miller apporte un apport point en sortie de banc. Avec le 5e choix de la draft, les Wizards n’auraient pas fait mieux, et même sûrement moins bien. Si Gilbert et Haywood sont à 100%, D.C. va revivre des soirées de playoffs agitées en mai prochain.
- San Antonio. Richard Jefferson et ses presque 20 pts de moyenne, son expérience des playoffs, sa mentalité et sa justesse de jeu ont tranformé les viellissants Spurs en favori pour la finale de conférence. Car Oberto est quasi déjà revenu et Bowen est chaud pour retrouver Pop’. Autant dire que la franchise aura récupérer un All Star pour ne perdre éventuellement que Kurt Thomas. Du grand art. A 33 ans, Duncan n’a plus de temps à perdre, ses employeurs lui donnent satisfaction. Et puis récupérer DeJuan Blair en 37e position est un don du ciel pour les Spurs, spécialistes des coups du genre. L’ailier fort de Pittsburgh pourrait débuter dans une franchise de moindre standing dès demain, dans le cinq majeur. Super affaire.
- Minnesota. On met un gros « si » sur celui-là. En l’occurence: si Ricky Rubio reste et peut se décaler au poste 2. Car avec lui et Flynn, les Wolves ont chopé jeudi les deux meilleurs point guard de la draft. Pourquoi deux joueurs au même poste alors qu’il fallait aussi compenser le départ de Miller ? Parce que les Wolves ne sont pas a priori pas certain de compters sur le prodige espagnol. Le GM assure que s’ils l’ont pris c’est pour le faire signer et le faire jouer. L’intéressé n’a pas caché sa surprise mais attend de voir avec ses peut être futurs employeurs. Rubio est le perdant dans l’histoire, mais pas Minnesota, qui va maintenant devoir choper un ailier sur le marché des free-agents.
- Nuggets. Les dirigeants pensaient passer une soirée peinards, sans stress, avec aucun pick au premier tour. Et puis l’opportunité s’est présenter avec Minnesota de récupérer le parfait back-up de Chauncey Billups, Ty Lawson. Drafté par les Wolves en 18e position, l’ex-Tar Heel apporte un profil ultra complémentaire à Mr Big Shoot en sortie de banc, avec sa vitesse d’exécution qui fait passer Billups pour un grand père. Je te sors Billups et je te fais rentrer Lawson, George Karl va se régaler. Les déjà gâtés fans du Pepsi Center aussi.
- Charlotte. Larry Brown a eu ce qu’il voulait, Gerald Henderson. Le prof’ des Bobcats aime l’arrière de Duke depuis le premier work-out et on eut déjà lui prédire une carrière à la Raja Bell, à qui il ressemble dans son jeu. Bon athlète, super défenseur, Henderson n’est pas un grand shooteur mais Charlotte n’avait pas foncièrement besoin de ça. L’avoir en 12e choix est une belle oportunité. Jordan et Brown l’ont saisie.
- Jrue Holiday/ Philly. Le néo-Sixers a pris sa revanche sur son ancien compère des Bruins Darren Collison. L’an passé, Collisson avait remporté la bataille des meneurs à UCLA, repoussant Holiday en shooting-guard, une sorte de punition pour ce meneur naturel. Un an plus tard, lui est 17e et atterrit à Philly où le départ de Miller pourrait lui laisser les clefs de la maison, l’autre Bruin débarque à New Orleans, derrière Chris Paul. Les Sixers réalisent une très belle opération, avoir Holiday en 17e pick était assez inattendu, même si des supposés problèmes d’épaules ont fait baissé la cote du joueur dans les derniers jours avant la draft. Philly tient son meneur du futur.
- Russell Westbrook. Que vient faire l’arrière du Thunder là-dedans ? Son lobbying auprès de Sam Presti a marché puisque le Thunder n’a pas drafté Ricky Rubio. Il ne voulait absolument pas cohabiter avec l’Espagnol et sa complainte a été entendue: c’est Harden qui débarque. Qui plus est un super choix pour OKC, un ailier qui ne viendra pas grapiller son temps de jeu.