La course au MVP : le phénomène Durant

Tous les mardis, “La course au MVP” vous propose de retrouver un Top 5 des candidats potentiels au titre de Most Valuable Player.

Pour cette nouvelle édition, nous allons nous intéresser à l’un des candidats qui, discrètement, squatte régulièrement notre rubrique hebdomadaire, Kevin Durant.

A 21 ans seulement, Durant est vu par beaucoup comme un futur MVP en herbe et, à l’heure actuelle, le bilan du Thunder confirme que la bonne forme de Durant n’est pas simplement passagère. Joueur complet, spectaculaire et élégant, Durant s’impose de plus en plus comme le leader charismatique du Thunder, et sa cote d’amour auprès des fans ne cesse d’augmenter.

J’avais prévu de vous parler de Kevin Durant depuis la semaine dernière et, coïncidence, Steve Aschburner a décidé de faire de même sur nba.com dans la fameuse rubrique Race To The MVP. En voyant ça, j’ai failli changer d’avis, mais finalement, il s’avère que Aschburner s’intéressait à un autre aspect de la saison de Durant. En revanche, je me suis dit qu’il serait intéressant de vous faire partager son point de vue.

Aschburner explique sur nba.com que Kevin Durant joue comme un MVP, mais que ses chances d’obtenir le trophée sont bien plus faibles que celles de son coach, Scott Brooks, qui lui se place dans le top 3 des candidats au titre de coach de l’année. Jusqu’ici, rien de bien surprenant, mais les quelques chiffres donnés pour étayer tout cela sont intéressant à rappeler. En effet, les 27 derniers trophées de MVP ont été donnés à des joueurs dont l’équipe avait gagné au moins 50 matchs. En revanche, sur les 27 dernières années, vous trouverez 6 coaches de l’année ayant fini la saison avec un bilan compris entre 41 et 49 victoires. Pour résumé, seulement 7 des 54 MVP de l’histoire ont reçu le trophée Podoloff avec moins de 50 victoires en saison, soit 13%, tandis que 16 des 47 coaches de l’année ont été récompensé sans parvenir à mener leur équipe aux 50 victoires, soit 34%.

Tout cela pour dire aux fans de Durant qu’il va falloir encore un peu de patience avant de voir leur idole passer à la postérité. Le Thunder est actuellement 7ème à l’Ouest avec 29 victoires pour 21 défaites, ce qui signifie qu’ils sont sur une base de 47-35. Avec leur bilan actuel, les Thunders se placeraient 5ème à l’Est, mais dans une conférence relevée comme la leur, une place en playoffs serait déjà incroyable comparé à leur bilan de 23 victoires pour 59 défaites en 2008-2009, et de 20 victoires pour 62 défaites en 2007-2008.

Le bilan du Thunder est en accord avec les performances du rookie de l’année 2008. Comparé à sa première saison, Durant marque 9.4 points de plus, prend 3 rebonds supplémentaires, et distribue 0.6 passe en plus par match. Une ascension assez exceptionnelle certes, mais quand on voit l’aisance avec laquelle Durant évolue sur le terrain, on se dit que sa marge de progression est encore grande. Actuellement deuxième meilleur scoreur de la ligue derrière LeBron James, Durant a tout pour devenir un grand, et les records commencent déjà à tomber. Rappelons que Durant est le plus jeune joueur de l’histoire à enchaîner les matchs à plus de 25 points. (24 matchs consécutifs, série en cours).

Kevin Durant a-t-il des « haters » ?

Malgré son jeune âge, bon nombre d’entre vous semblent prêts à lui remettre le brassard d’ambassadeur de ligue dès aujourd’hui. Je trouve qu’il y a un phénomène intéressant qui se produit autour de l’éclosion de Durant. Si chaque semaine, on nous taxe d’être anti-LeBron ou anti-Kobe en fonction de celui qu’on place sur la première marche du podium, ce phénomène ne se produit pas avec Kevin Durant.

Je n’aime pas vraiment cette expression, mais il semblerait que Durant n’ait pas de « haters ». Il fait l’unanimité. Son humilité y est certainement pour beaucoup, mais je pense que si Durant séduit de plus en plus, c’est avant tout parce qu’il représente un nouveau style de joueur, et donc, il ne souffre d’aucune comparaison. Je suis persuadé que Durant est amené à révolutionner le poste 3 dans les années à venir, mais en attendant, laissons le poursuivre son ascension, il à encore beaucoup de temps devant lui pour amasser les distinctions individuelles.
Durant doit encore s’étoffer physiquement, car nul ne doute que les défenses adversaires vont lui réserver un traitement de plus en plus dur. Il doit aussi prendre confiance dans ses capacités de leader. Durant nous a déjà prouvé qu’il pouvait être un joueur clutch, mais il hésite parfois à prendre le match à son compte, alors qu’il en a les capacités.

Si LeBron James semble de plus en plus indétrônable au fur et à mesure que les semaines passent, une nouvelle génération de joueurs emmenée par Durant n’a pas l’intention de patienter trop longtemps dans l’ombre de ce dernier.

« The sky is the limit » pour Durant, et le trophée de MVP lui reviendra un jour ou l’autre, croyez moi. En attendant, il est en passe de mener son équipe en playoffs pour la première fois depuis 2005 (à l’époque où le Thunder était encore les Seattle Supersonics). Que peut-on demander de plus à un joueur de 21 ans ?

1-LeBron James (1) : 29.8pts, 7.1reb, 8.2pd, 1.6int, 1.1ctr, 3.6bp, 50.4% Tirs, 36.3% 3pts, 77.8% LF
2-Kobe Bryant (2) : 28.0pts, 5.3reb, 4.6pd, 1.7int, 0.3ctr, 3.0bp, 46.1% Tirs, 32.7% 3pts, 81.4% LF
3-Carmelo Anthony (3) : 29.7pts, 6.5reb, 3.3pd, 1.3int, 0.4ctr, 3.1bp, 46.4% Tirs, 36.1% 3pts, 86.1% LF
4-Chris Bosh (4) : 24.4pts, 11.4reb, 2.3pd, 0.6int, 1.1ctr, 2.4bp, 52.5% Tirs, 40.0% 3pts, 78.7% LF
5-Kevin Durant (-) : 29.7pts, 7.3reb, 3.0pd, 1.4int, 0.9ctr, 3.8bp, 48.5% Tirs, 37.6% 3pts, 88.1% LF
Mentions spéciales (dans le désordre) : Chauncey Billups, Dwight Howard, Steve Nash, Dirk Nowitzki, Deron Williams
*() : Classement semaine précédente.